Moratinos a appelé Tel-Aviv à revoir le cas des détenus libanais

L’envoyé spécial de l’Union européenne pour le Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, a appelé hier le gouvernement israélien à «revoir» le cas de la vingtaine de prisonniers libanais détenus par l’État juif, a indiqué à l’AFP son conseiller, Bernardino Léon. M. Moratinos, qui effectuait une visite d’une journée en Israël après un séjour au Liban, a soulevé le problème de ces prisonniers avec le ministre israélien de la Justice, Yossi Beilin, au cours d’une entrevue d’une heure à Tel-Aviv, a indiqué M. Léon. L’envoyé spécial de l’UE «a proposé aux Israéliens de revoir leur politique vis-à-vis de ces prisonniers dans le but de voir si une éventuelle libération pouvait avoir lieu», a-t-il dit. Mercredi, M. Moratinos avait affirmé à Beyrouth, à l’issue d’une rencontre avec le président Émile Lahoud, que l’UE «appelle à la libération des détenus libanais». Cet appel européen s’ajoutait à celui de l’Onu, dont l’émissaire pour le Proche-Orient, Terjé Roed-Larsen, avait pris une position similaire dimanche lors de ses rencontres avec le Premier ministre israélien Ehud Barak, le chef de la diplomatie, David Lévy, et M. Beilin. Selon le Comité de défense des prisonniers libanais en Israël, 20 Libanais sont détenus en Israël : 18 qui sont condamnés à des peines de prison et deux détenus dits administratifs, c’est-à-dire détenus sans jugement, les dirigeants chiites cheikh Abdel Karim Obeid et Moustapha Dirani, enlevés au Liban par des commandos israéliens. Interrogé sur la réaction de M. Beilin, M. Léon a indiqué que le ministre avait «pris note» de la requête de l’UE. Les Israéliens «comprennent que certaines mesures pourraient consolider (le) mouvement très positif» créé par le retrait israélien du Liban-Sud, a-t-il ajouté. Cheikh Obeid et M. Dirani sont détenus comme monnaie d’échange par Israël pour obtenir des informations sur le sort de soldats israéliens portés disparus au Liban dans les années 1980, notamment l’aviateur Ron Arad, dont l’appareil fut abattu en 1986. Un tribunal israélien a décidé lundi de les maintenir en détention, se donnant jusqu’au 12 juillet pour décider de leur sort. Le Hezbollah a fait de la libération de tous ces détenus, notamment celle de cheikh Obeid et de Dirani, une exigence incontournable vis-à-vis d’Israël. Mais son chef, cheikh Hassan Nasrallah, a aussi renouvelé son offre d’aide samedi pour élucider le sort de Ron Arad. M. Moratinos a également rencontré pendant une heure à Tel-Aviv le ministre des Affaires étrangères, David Lévy, avec lequel il a examiné la situation après le retrait israélien du Liban-Sud, ainsi que le processus de paix avec les Palestiniens, a poursuivi son conseiller. L’envoyé spécial de l’UE devait rencontrer en soirée à Gaza le président palestinien Yasser Arafat.