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Actualités - CHRONOLOGIE

Israël continue de pomper l'eau du Wazani malgré son retrait

Israël continuait hier de pomper l’eau de la source du Wazzani, au Liban-Sud, en dépit du retrait de ses forces de cette région, a constaté l’AFP. La source, du village du même nom, à 10 kilomètres au sud de Marjeyoun, se trouve en territoire libanais, à une dizaine de mètres des barbelés installés par les Israéliens pour marquer la frontière. Des habitants de la ville proche de Khiam ont affirmé à l’AFP qu’avant la guerre au Liban, la frontière se trouvait à 3 kilomètres de la source. «Je me souviens très bien lorsque nous venions en groupe, dans ma jeunesse, pêcher en électrocutant les poissons, la frontière n’était pas visible depuis la source», a assuré Mohammed Abdallah. Une grande pompe, reliée à des câbles électriques venant du territoire sous contrôle israélien, est installée à la sortie de la source. Deux tubes de 25 centimètres de diamètre en sortent, traversent les barbelés et acheminent l’eau vers un bassin, côté israélien, d’où elle est à nouveau captée dans un tuyau blanc qui se dirige vers Ghagar, un village occupé par Israël depuis 1967, et qui surplombe la source du Wazzani, a constaté le journaliste sur place. Côté israélien, à 40 mètres des barbelés face à la source, un drapeau frappé de l’étoile de David flotte sur une tour de garde, où les deux soldats israéliens visibles ne réagiront pas devant le flux de journalistes rassemblés autour de la source. À deux mètres de la source, des tuyauteries éclatées sortent des murs d’un édifice en béton désaffecté. «Il abritait un moteur, installé par le service libanais des Eaux, qui pompait l’eau pour desservir le village de Wazzani», raconte un vieux chevrier. «Il n’a plus fonctionné depuis le début de la guerre, en 1976», a précisé le berger, surnommé «Hassan Chocolat». Le Wazzani est un affluent de la rivière Hasbani, qui prend naissance au Liban et coule une cinquantaine de kilomètres en territoire libanais avant de se déverser dans le bassin du Jourdain. Issam Khalifé, professeur d’histoire à l’Université libanaise et auteur de plusieurs ouvrages sur les eaux et les frontières du Liban, a affirmé à l’AFP que, selon le tracé des frontières entre le Liban et la Palestine de 1923, connu sous le nom d’accord Paulet-Newcombe, la frontière se trouve à 3 kilomètres à l’est de la rivière Hasbani, et donc de la source du Wazzani. Selon M. Khalifé, «le Wazzani fournit chaque année quelques dizaines de millions de m3 d’eau qui se déversent dans le Hasbani». «Après l’accord d’armistice entre le Liban et Israël, une équipe libanaise et une autre israélienne ont, sous la supervision des Nations unies, établi un tracé définitif des frontières daté du 12 décembre 1949 et qui consacre que la rivière se trouve à 3 kilomètres de la frontière», a-t-il expliqué. Selon lui, le village de Ghagar, et celui voisin de Nkhaïlé, également occupé par Israël depuis 1967, font partie des fermes de Chebaa, et sont bien compris en territoire libanais selon ce tracé. Au début des années 1960, la Syrie a déployé des agents de sécurité (police et gendarmerie) dans les fermes de Chebaa, qui ont été occupées par Israël en 1967 en même temps que le plateau syrien du Golan adjacent, a indiqué M. Khalifé. Selon le tracé officiel, le point frontalier 39, qui marque la rencontre entre les frontières du Liban, de la Palestine et de la Syrie, se trouve à 2 800 m à l’est de la rivière Hasbani et 300 m du village syrien de Banias, dans le Golan, a-t-il expliqué.
Israël continuait hier de pomper l’eau de la source du Wazzani, au Liban-Sud, en dépit du retrait de ses forces de cette région, a constaté l’AFP. La source, du village du même nom, à 10 kilomètres au sud de Marjeyoun, se trouve en territoire libanais, à une dizaine de mètres des barbelés installés par les Israéliens pour marquer la frontière. Des habitants de la ville...