Yougoslavie Quand Staline voulait faire assassiner Tito

Josef Staline projetait de faire assassiner le maréchal Tito, chef d’État de la Fédération yougoslave dont l’autonomie croissante ulcérait le dictateur soviétique, révèlent des archives compilées par le Centre international Woodrow Wilson et présentées récemment en Bulgarie. Un document top secret du ministère soviétique de la Sécurité d’État adressé directement à Staline détaille trois plans opérationnels pour parvenir à cet objectif. Tous utilisent un agent soviétique identifié sous le pseudonyme de «Max». L’homme serait devenu plus tard historien et correspondant de l’Académie des sciences. À l’époque, il vit en Italie avec un passeport du Costa Rica, dont il est censé être le plénipotentiaire en Italie et en Yougoslavie. Le premier scénario préparé par les services soviétiques suggérait que l’agent obtienne une audience privée avec Tito durant laquelle un mécanisme spécial dissimulé dans ses vêtements aurait diffusé la bactérie de la peste pulmonaire. Le procédé aurait éliminé le président yougoslave et toutes les personnes présentes à ses côtés. «Max» aurait reçu, lui, un antidote. Dans les deuxième et troisième scénarios, plus traditionnels, «Max» aurait abattu Tito avec un pistolet spécial muni d’une bombe lacrymogène qui aurait permis au tireur de prendre la fuite. Les services soviétiques avaient défini deux occasions possibles pour mettre ce projet en application : une réception à l’ambassade de Yougoslavie à Londres ou une soirée officielle à Belgrade. Moscou avait prévu de faire signer à «Max» une lettre d’adieu à sa femme afin de couvrir son implication dans le cas où la tentative d’assassinat aurait échoué. La mort de Staline en 1953 a mis fin à ces projets. Tito est mort en 1980.