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Actualités - CHRONOLOGIE

Koweit- Percée dans la lutte des femmes pour une citoyenneté à part entière Les suffragettes obtiennent le droit de contester la loi électorale

Une suffragette koweïtienne a obtenu hier le droit de contester en justice la loi qui prive les femmes du droit de vote et d’être élues, une décision saluée comme une victoire par les militantes féministes. Une chambre du tribunal administratif a permis hier à Roula Dachti de porter devant la cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire au Koweït, dont les arrêts sont définitifs, sa plainte contre la loi, qu’elle estime anticonstitutionnelle. Mme Dachti ne pouvait contenir sa joie, sautant et criant après l’énoncé de la décision, intervenue quelques minutes après le rejet de trois plaintes déposées par d’autres suffragettes par une autre chambre du tribunal. «C’est certainement le plus beau jour de ma vie», a déclaré Mme Dachti, 36 ans, directrice d’une société d’investissement et titulaire d’un doctorat en économie. «Mai s’est révélé un mois béni pour les femmes du Koweït», a-t-elle ajouté, rappelant que l’émir, cheikh Jaber al-Ahmad al-Sabah, avait publié en mai 1999 un décret accordant aux femmes l’égalité des droits civiques. «Il s’agit d’une grande percée pour les droits des femmes», a affirmé une autre militante, Zainab al-Harbi. «C’est un développement positif, nous espérons voir bientôt nos noms sur la liste des votants», a-t-elle ajouté. Les suffragettes font valoir que la Constitution garantit l’égalité entre les sexes alors que le premier article de la loi électorale n’accorde de droits civiques qu’aux hommes. Des centaines de femmes avaient protesté en février devant les centres d’inscription sur les listes électorales contre le refus du ministère de l’Intérieur de les autoriser à y porter leurs noms. Après ces incidents, trois groupes féministes, ainsi que Mme Bachti et un fonctionnaire, Adnan Hussein, avaient porté plainte contre le ministère de l’Intérieur auprès du tribunal administratif. Les trois groupes, qui ont été déboutés par la première chambre du tribunal pour «manque de sérieux», sont dirigés par Fatima Abdali, conseillère scientifique auprès de la compagnie pétrolière nationale KNOC, Badriya Awadi, avocate, et une intellectuelle, Cheikha Nosf. Celles-ci se sont rapidement remises du choc du rejet de leurs plaintes, en apprenant le succès de Mme Dachti, qu’elles ont félicitée. «C’est le premier pas réel vers l’obtention de nos droits», a déclaré Mme Abdali. «Je n’arrive pas à comprendre comment deux juges peuvent rendre deux décisions différentes sur la même affaire», a-t-elle ajouté. La cour constitutionnelle doit entamer les audiences sur l’affaire dans quatre semaines, d’après Mme Awadi, qui représente Mme Dachti. Conformément à la loi électorale qui prive les femmes du droit de voter ou d’être élues, seuls 113 000 hommes ont participé aux dernières élections législatives, en juillet 1999, sur une population autochtone de 793 000 personnes. En novembre, le Parlement avait rejeté, sous l’impulsion des députés islamistes et tribaux, le droit de vote et d’éligibilité des femmes accordé par l’émir pour la prochaine consultation, en 2003. Un des avocats des suffragettes, Ibrahim al-Koundari, avait indiqué que la loi électorale violait ainsi la Constitution.
Une suffragette koweïtienne a obtenu hier le droit de contester en justice la loi qui prive les femmes du droit de vote et d’être élues, une décision saluée comme une victoire par les militantes féministes. Une chambre du tribunal administratif a permis hier à Roula Dachti de porter devant la cour constitutionnelle, la plus haute instance judiciaire au Koweït, dont les...