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Actualités - CHRONOLOGIE

Processus de paix - Tout le monde attend le résultat du congrès du parti Baas en Syrie Scepticisme en Israël sur une reprise avec Damas

Les perspectives d’une relance des négociations de paix entre Israël et la Syrie demeurent faibles malgré le retrait israélien du Liban, mais la reprise du processus va beaucoup dépendre de l’évolution politique à Damas, ont estimé lundi des responsables et des analystes. «Nous espérons tous que le retrait israélien va conduire à la paix, mais personne ne sait quelles cartes seront abattues par Damas», selon un responsable israélien. «Tout le monde attend le congrès du parti Baas le 17 juin», a déclaré à l’AFP ce responsable sous couvert de l’anonymat, témoignant de l’incertitude entourant les décisions politiques qui pourraient être prises lors de cette grand-messe du parti au pouvoir à Damas. Le Premier ministre israélien Ehud Barak lui-même a indiqué la semaine dernière qu’il n’était pas optimiste sur la perspective de reprise des négociations avec la Syrie, suspendues en janvier alors qu’elles venaient de reprendre aux États-Unis après quatre ans de gel. «En ce moment, je ne suis pas optimiste (...) mais la porte ne s’est pas totalement refermée, il subsiste une légère fente. Il y a une occasion en or sur la table mais qui requiert une volonté politique», a indiqué M. Barak le 24 mai, quelques heures seulement après le retrait de son armée du Liban-Sud. Les analystes politiques sont également sceptiques sur les perspectives d’une reprise des négociations, mais soulignent que la balle est dans le camp de M. Barak. «Je ne vois aucun signe de flexibilité sur le seul point important de blocage, à savoir l’accès au lac de Tibériade», a déclaré Eyal Zisser, un expert sur la Syrie à l’université de Tel-Aviv. «La Syrie et Israël veulent tous deux la paix et espèrent y parvenir, mais il n’y a aucune volonté de parvenir à un compromis sur la question essentielle», a-t-il ajouté. M. Zisser pense qu’il n’y aura pas de paix tant que M. Barak n’accordera pas à la Syrie un accès au lac de Tibériade, la plus importante source d’eau potable d’Israël. Les discussions syro-israéliennes ont achoppé sur un désaccord concernant l’étendue du retrait israélien du plateau stratégique du Golan, ravi à la Syrie lors de la guerre des Six-Jours de juin 1967, puis annexé par Israël en 1981. Damas exige que l’armée israélienne se retire jusqu’aux frontières en place avant la guerre de 1967, qui ménageaient alors un accès à la rive nord-est du lac de Tibériade. Ehud Barak s’est dit prêt à un retrait du Golan et à l’évacuation des quelque 17 000 colons juifs vivant sur le plateau, mais pas à accorder un tel accès à Damas. Un autre analyste politique a estimé que ce n’était ni dans l’intérêt de la Syrie, ni dans celui d’Israël de reprendre les négociations en ce moment. «(Le président syrien Hafez) el-Assad s’inquiète de sa succession et personne ne sait ce qui va se passer en Syrie – il risque de ne pas être en mesure de reprendre les discussions pour des raisons intérieures en ce moment», a déclaré Clinton Bailey, un ancien conseiller du ministère de la Défense sur le Liban. «Je ne pense pas non plus que Barak puisse évacuer 17 000 civils du plateau du Golan maintenant. Cela aurait un effet extrêmement déstabilisant sur le pays», a-t-il ajouté. Pour Eyal Zisser, une autre difficulté vient du fait que MM. Barak et Assad sont tous deux convaincus d’avoir été aussi loin qu’ils le pouvaient. Le Premier ministre israélien estime qu’il fait une concession énorme en renonçant au plateau du Golan et le président syrien, «persuadé qu’il a gagné la guerre du Liban», juge qu’il n’y a donc aucune raison d’abandonner un pouce de territoire, a relevé M. Zisser.
Les perspectives d’une relance des négociations de paix entre Israël et la Syrie demeurent faibles malgré le retrait israélien du Liban, mais la reprise du processus va beaucoup dépendre de l’évolution politique à Damas, ont estimé lundi des responsables et des analystes. «Nous espérons tous que le retrait israélien va conduire à la paix, mais personne ne sait quelles...