Enjamber les barbelés pour revenir

Une Libanaise, qui avait fui en Israël, a fait à pied vendredi le chemin du retour, alors que deux de ses compatriotes ont sauté par dessus les barbelés pour se rendre aux autorités libanaises, a constaté un journaliste de l’AFP. Amira Akil, la quarantaine, a traversé la frontière à Bayyad, sur le littoral, en compagnie d’un membre de l’Organisme des Nations unies chargé de la surveillance de la trêve en Palestine (Onust), en short et en T-shirt. Ce dernier a transporté ses bagages sur sa bicyclette ornée du drapeau britannique. Elle s’est rendue à des agents en civil des services de renseignements libanais. «Je me suis enfuie dimanche en Israël, où je travaillais comme 2 500 autres Libanais jusqu’à la fin de l’occupation israélienne» du Liban-Sud, a-t-elle indiqué. Dans ce même secteur à quelques centaines de mètres de la frontière, deux jeunes gens en civil, d’anciens miliciens de l’Armée du Liban-Sud (ALS), affirment avoir sauté par dessus les barbelés pour venir se livrer aux autorités. Les parents de Samer, le plus jeune, l’attendent parmi un attroupement d’une quarantaine de personnes, à un barrage de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), au sud de leur quartier général de Naqoura. Son frère, un combattant anti-israélien, membre du Hezbollah, le remettra à cette formation. Le second se livrera directement aux services libanais. Au barrage, un jeune homme explique qu’en l’absence de lignes téléphoniques entre le Liban et Israël, toujours en état de guerre, il doit appeler des proches en Allemagne qui contactent à leur tour ses parents ayant fui en Israël pour organiser leur retour. De nombreux Libanais ayant fui en Israël après le retrait israélien du Liban veulent regagner leur pays, ont indiqué vendredi la Finul et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). «Nous recevons de nombreuses demandes de gens qui veulent revenir», a déclaré le porte-parole de la Finul, Timor Goksel, à Naqoura, quartier général de la force internationale à la frontière israélo-libanaise. Le chef de la délégation du CICR au Liban, Henry Fournier, a pour sa part indiqué que «le CICR a connaissance de ce problème». «Nous sommes en contact avec la population concernée et travaillons à une solution», a-t-il déclaré.