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Actualités - CHRONOLOGIE

Exactions, vols et pillages, l'Etat invité à réagir rapidement

Des exactions, des vols et des pillages ont été commis hier par des hommes armés dans des villages chrétiens abandonnés mardi par l’armée israélienne et sa milice. Des notables ont invité l’État à réagir rapidement pour mettre un terme à ces actes. Sollicité par l’évêque grec-orthodoxe de Marjeyoun, Mgr Élias Kfoury, le chef de l’État en tournée dans la zone évacuée a promis d’intervenir. Individuellement ou en bandes, des hommes en armes ont pillé des magasins et des maisons abandonnés, ou volé des voitures sous les yeux de leurs propriétaires terrorisés. Des incidents de ce type ont été enregistrés à Marjeyoun, ancien siège des quartiers généraux israélien et de l’ALS, ainsi que dans des localités chrétiennes voisines, notamment Qlaïaa, Bourj al-Moulouk, Debbine et Aïn Ebl. Dans l’une d’elles, un gendarme a affirmé à l’AFP que des miliciens armés, dont il n’a pas précisé l’appartenance, étaient entrés dans des maisons habitées y saisissant bijoux, argent et autres objets de valeur. «Ils ne font aucune différence entre les habitants, qu’ils aient ou non collaboré avec l’ALS, tout le monde y passe», a-t-il dit. Selon lui, des hommes armés sont entrés dans des maisons abandonnées, ont tiré en l’air «pour le plaisir», effrayant le voisinage, alors que d’autres ont intimé à des habitants l’ordre de quitter, «immédiatement et sans délai», les appartements qu’ils squattaient, certains depuis le début de l’occupation israélienne il y a 22 ans. Sur le haut d’une colline à Marjeyoun, devant la villa du chef en fuite de l’ALS, le général libanais à la retraite Antoine Lahd, un journaliste de l’AFP a vu des miliciens en armes du Parti syrien national social (PSNS) forcer un civil à restituer deux tapis volés qu’il avait attachés sur le toit de sa voiture. L’homme s’est soumis sans discuter et a rendu son butin. Les miliciens du PSNS sont alors entrés dans la maison dévastée du général et sont sortis avec un Évangile, un Coran, une statue de la Vierge et une Croix. «Nous préférons sauver ces reliques, au cas où la maison était brûlée», a affirmé l’un d’eux. Promesse de Lahoud «Il y a eu exactions, vols et pillages. J’ai contacté les dirigeants à Beyrouth pour qu’ils prennent les mesures adéquates afin qu’ils mettent très rapidement un terme à ces incidents graves», a déclaré l’évêque grec-orthodoxe du Liban-Sud, Mgr Élias Kfoury, au siège de l’évêché à Marjeyoun. «L’idéal serait le déploiement de l’armée libanaise, mais j’espère que les Forces de sécurité intérieure (FSI, police et gendarmerie) seront rapidement renforcées, j’ai obtenu une promesse du président Émile Lahoud en ce sens», a-t-il ajouté. Pour sa part, le ministre des Travaux publics Négib Mikati, en tournée dans la région, a déclaré avoir «vu et entendu parler» de tels incidents. «C’est le premier jour de la libération, ces problèmes vont être traités dans les heures qui viennent, avec le renforcement progressif de la présence des FSI», a-t-il déclaré publiquement à la presse. En privé, cependant, commentant sa tournée dans la bande frontalière, M. Mikati n’a pas caché sa profonde déception de constater que la promesse que les milices se tiendront à l’écart des villages évacués n’a pas été tenue. Interception de pillards En soirée, un officier de l’armée a annoncé que plusieurs pillards qui transportaient des objets volés ou saisis dans des villages chrétiens ont été interpellés aux barrages établis aux entrées de la bande frontalière évacuée. L’armée, a déclaré cet officier à l’AFP, a renforcé les barrages routiers, sans pénétrer dans la zone, où la présence de l’État se limite à quelques dizaines de gendarmes. Selon l’officier, l’armée, en se livrant à une fouille systématique, a réussi à arrêter plusieurs pillards et à confisquer leur butin qui sera restitué à ses propriétaires. L’officier n’a pas voulu préciser le nombre des personnes arrêtées ni la nature des objets saisis.
Des exactions, des vols et des pillages ont été commis hier par des hommes armés dans des villages chrétiens abandonnés mardi par l’armée israélienne et sa milice. Des notables ont invité l’État à réagir rapidement pour mettre un terme à ces actes. Sollicité par l’évêque grec-orthodoxe de Marjeyoun, Mgr Élias Kfoury, le chef de l’État en tournée dans la zone...