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Actualités - CHRONOLOGIE

Retrait israéien - Pour Lévy, les fermes de Chebaa ne sont pas libanaises Contre-offensive diplomatique en direction des cinq pays membres du Consei de sécurité

La diplomatie libanaise s’active en prévision de la réunion du Conseil de sécurité qui doit se pencher jeudi sur le rapport du secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, portant sur l’application des résolutions 425 et 426. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, recevra aujourd’hui les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité pour leur exposer le point de vue du Liban dans le conflit qui l’oppose à l’État hébreu au sujet de l’appartenance géographique des fermes de Chebaa. Tel-Aviv a en effet rejeté la demande libanaise de récupérer ces fermes, affirmant que le Liban n’avait pas prouvé que le secteur est sur son territoire. L’intensification de la campagne diplomatique libanaise menée pour faire prévaloir le droit de Beyrouth sur les hameaux de Chebaa se justifie donc principalement par cette prise de position israélienne, annoncée samedi par le chef de la diplomatie de l’État hébreu, M. David Lévy. M. Hoss doit recevoir séparément les cinq ambassadeurs et affirmer devant eux notamment la souveraineté libanaise sur les hameaux de Chebaa, qui sont concernés par le retrait israélien du Liban-Sud d’ici au 7 juillet. Il doit développer le même point de vue devant le ministre d’État britannique au Foreign Office, M. Peter Hain, qui entamera tôt ce matin une visite officielle de quelques heures à Beyrouth. M. Hain sera reçu successivement par les chefs de l’État, du Parlement et du gouvernement, le général Émile Lahoud et MM. Nabih Berry et Sélim Hoss. Le Liban espère notamment que la Grande-Bretagne aidera le Liban, en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, à contrecarrer l’offensive diplomatique israélienne. Samedi, M. Hoss avait pris contact avec le chef de la diplomatie syrienne et le secrétaire général de la Ligue arabe, MM. Farouk el-Chareh et Esmat Abdel Méguid, et leur avait exposé les détails des démarches entreprises par les autorités libanaises pour obtenir que l’application de la 425 englobe les fermes de Chebaa. Jusqu’à présent, on ignore si le chef du gouvernement compte se rendre à New York pour défendre les droits du Liban sur son territoire. Interrogé à ce sujet samedi à sa sortie du Sérail, M. Hoss s’était contenté de répondre : «Nous avons adressé au secrétaire général de l’Onu un mémorandum qui prouve, documents à l’appui, la souveraineté du Liban sur les hameaux de Chebaa. Il s’agit incontestablement d’une terre libanaise». Annan à Beyrouth ? Si le départ de M. Hoss pour New York semble incertain, c’est que le Liban attend toujours la réponse du secrétaire général de l’Onu à une invitation qu’il lui avait adressée, vendredi, de visiter Beyrouth. Les responsables libanais souhaitent discuter avec M. Annan du retrait israélien. Ces concertations semblent primordiales, David Lévy ayant émis des doutes sur la propriété libanaise des fermes de Chebaa. Selon le ministre israélien des Affaires étrangères, le Liban n’a pas prouvé que le secteur est en territoire libanais et n’a pas présenté de «carte ou de documents» pouvant la justifier. «Nous sommes très surpris par ces nouveaux éléments apparaissant soudainement», a déclaré Lévy à des journalistes à l’issue de son entretien, vendredi, avec le secrétaire général des Nations unies, consacré à la décision d’Israël de mettre fin d’ici à juillet à 22 ans d’occupation du Liban-Sud. «Il est possible que cette question soit réglée le jour venu avec la Syrie et le Liban, dans le cadre de négociations de paix», a-t-il ajouté. Évoquant le sort de l’Armée du Liban-Sud, Lévy a affirmé que l’on «ne peut abandonner des gens à un futur incertain». «Nous aimerions parvenir à un accord qui se tienne et nous espérons que ce sera le début d’une nouvelle réconciliation au Liban», a-t-il dit. Casques bleus et prérogatives Commentant le conflit libano-israélien sur les fermes de Chebaa, des sources diplomatiques à Beyrouth, citées par notre correspondant au palais Bustros Khalil Fleyhane, ont fait remarquer que la situation devient de plus en plus tendue depuis que le compte à rebours en prévision du retrait israélien a commencé et que cette tension a «culminé» avec les entretiens de M. Lévy à l’Onu. De mêmes sources, on a constaté que le discours du ministre israélien à New York est à l’antipode de celui que les dirigeants libanais tiennent, «ce qui fait exacerber la tension». Selon un rapport diplomatique provenant de New York, le ministre israélien a rejeté devant M. Annan la demande libanaise d’un retrait de Chebaa et affirmé, en prenant connaissance des documents présentés par le Liban, que ces fermes n’existaient pas sur le tracé des frontières de 1923. Il a aussi sollicité le recours de l’Onu pour préserver la sécurité des hommes de l’ALS, mettant en garde, toujours selon le même rapport, contre l’éventualité de massacres similaires à ceux de Sabra et de Chatila. «Sauf que cette fois, ce sera entre des Libanais et non pas entre des Libanais et des Palestiniens», a-t-il déclaré devant M. Annan avant de proposer le déploiement des Casques bleus de la Finul dans chaque position qui sera évacuée par l’armée israélienne. M. Lévy s’est aussi déclaré en faveur de l’élargissement des prérogatives de la force internationale de paix pour qu’elle puisse «imposer» la sécurité et la stabilité à la frontière internationale. Selon les mêmes sources diplomatiques, les États-Unis et la France se sont entendus la semaine dernière sur la nécessité de relever le nombre des Casques bleus et de les doter d’armes lourdes et d’avions militaires, pour leur permettre de protéger leurs effectifs au cas où la situation se détériorerait au Liban-Sud après le retrait israélien. De mêmes sources, on a indiqué que Paris et Washington ont tous deux communiqué leur point de vue au secrétaire général de l’Onu.
La diplomatie libanaise s’active en prévision de la réunion du Conseil de sécurité qui doit se pencher jeudi sur le rapport du secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, portant sur l’application des résolutions 425 et 426. Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, recevra aujourd’hui les ambassadeurs des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité pour leur...