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Actualités - CHRONOLOGIE

Grèce Athènes abolit la mention de la religion sur les cartes d'identité

La Grèce, aux portes de la zone euro, a décidé de renoncer à un symbole contraire aux idéaux démocratiques en supprimant la mention de la religion sur les cartes d’identité contre l’avis de la toute puissante Église orthodoxe, non séparée de l’État. Le président de l’Autorité pour la protection des données personnelles, Constantin Dafermos, qui a annoncé la mesure à l’issue d’une réunion de cette instance, a souligné que l’inscription obligatoire de la religion contrevenait à une loi votée en 1997 «sur les données sensibles». L’Autorité, créée par cette loi pour veiller à son application, a également décidé de supprimer les mentions de la profession, du conjoint et l’empreinte digitale. La décision «engage l’État», a souligné M. Dafermos, ce qui a été immédiatement confirmé par le porte-parole du gouvernement Dimitris Reppas. Elle sera notifiée dans une semaine au ministère de l’Ordre public pour une application d’ici à deux ou trois mois. Les anciennes cartes d’identité, d’une validité illimitée, ne seront changées qu’à la demande de leur détenteur. Michalis Stathopoulos, le nouveau ministre de la Justice, nommé après la victoire des socialistes aux législatives d’avril, avait soulevé la question la semaine dernière en déclarant «illégale» la mention de la religion en vertu de la loi de 1997. Il avait aussi dénoncé «l’hyperprotection» dont jouit l’Église orthodoxe désignée comme «dominante» dans la Constitution promulguée «au nom de la sainte et indivisible Trinité». Ses déclarations lui ont attiré les foudres de Mgr Christodoulos, l’archevêque d’Athènes et chef de l’Église grecque, ultraconservateur et nationaliste, chéri par les chaînes de télévision. «Ceux qui visent à lancer une campagne pour morceler la religion dans la vie nationale et sociale ne commettront pas seulement une faute, mais un crime contre l’histoire du pays et d’un peuple», a-t-il lancé la semaine dernière. Mgr Christodoulos a réclamé un référendum sur le sujet. Le gouvernement a rétorqué lundi qu’il n’en était nullement question. Environ 97 % de la population grecque sont déclarés orthodoxes. L’identité nationale est souvent liée dans le pays à l’orthodoxie qui, dans la conscience populaire, a fait de la résistance contre la domination ottomane de quatre siècles. La mention obligatoire de la religion a déjà fortement agité le pays au début des années 90. Devant la levée de boucliers des minorités religieuses, juive, catholique et protestante qui parlaient d’une «grave discrimination», et la désapprobation de ses partenaires européens choqués par une telle obligation, le gouvernement conservateur de Constantin Mitsotakis avait tenté de rendre facultative l’inscription. Mais, face à l’opposition affichée des députés conservateurs, mais aussi de socialistes, M. Mitsotakis avait retiré sa réforme. L’affaire avait été enterrée jusqu’à ce que les socialistes décident d’activer la loi sur les données sensibles après leur récente victoire électorale. Européen convaincu, le Premier ministre Costas Simitis a affirmé son intention de faire de la Grèce «un membre à part entière de l’Europe unie» et de moderniser le pays, à la traîne dans de nombreux domaines par rapport à ses partenaires européens.
La Grèce, aux portes de la zone euro, a décidé de renoncer à un symbole contraire aux idéaux démocratiques en supprimant la mention de la religion sur les cartes d’identité contre l’avis de la toute puissante Église orthodoxe, non séparée de l’État. Le président de l’Autorité pour la protection des données personnelles, Constantin Dafermos, qui a annoncé la...