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Actualités - CHRONOLOGIE

Informatique - Le G8 dresse un état des lieux et évalue les divergences en matière juridique La cybercriminalité examinée à la loupe pendant trois jours à Paris

Les pays du G8 et les principales entreprises du secteur de l’Internet ont ouvert hier lundi à Paris le premier sommet mondial consacré au combat contre la «cybercriminalité», qui devait envisager la riposte à ce fléau lié à la nouvelle économie mais aussi confirmer des divergences euro-américaines. Puissance invitante, la France s’est exprimée la première lundi matin, en posant quelques principes : coopération internationale, protection de la vie privée et refus absolu d’une «cyberpolice» transcendant les frontières et les souverainetés nationales. Le ministre français de l’Intérieur, Jean-Pierre Chevènement, a exclu «une cyberpolice qui dépasserait le cadre des États et de leurs compétences souveraines», en ouvrant une réunion dont le récent passage du virus informatique ILoveYou a assuré le retentissement médiatique. Selon les experts français, cette prise de position est frontalement en opposition avec celle des États-Unis qui estiment que les enquêteurs spécialisés dans l’Internet doivent disposer de libertés en rapport avec le caractère international du réseau mondial. Ils misent aussi beaucoup sur l’autorégulation menée par les entreprises du secteur. Pour Jean-Pierre Chevènement, «du point de vue du droit, il n’y a pas de cyberespace». «Les mêmes infractions liées aux technologies de l’information sont reconnues par le droit interne de nos pays, il nous reste à nous adapter aux impératifs de rapidité et d’efficacité» imposés par cette nouvelle criminalité, a-t-il dit. Ainsi, doit-on par exemple être en mesure, pour les besoins d’une enquête, d’entrer dans un fichier informatique depuis un pays étranger, sans en référer aux autorités judiciaires d’un pays ? La France répond clairement par la négative et, selon des délégués français, cette position recouvre grosso modo une approche européenne. Les Français souhaitent la généralisation du système «des points de contact nationaux», sorte de maillage international entre enquêteurs. Sur la base des travaux du Conseil de l’Europe, elle souhaite aussi la négociation d’une convention internationale sur la «cybercriminalité» afin d’éviter l’apparition de «paradis numériques», d’où pourraient opérer les nouveaux truands du Net. Cette réunion du G8, la première du genre, réunit à Paris, jusqu’à mercredi, les représentants des pouvoirs publics des sept pays les plus industrialisés et de la Russie, ainsi que leurs principales entreprises concernées par les nouvelles technologies. Les participants se rejoignent au moins sur une pétition de principe. Il faut assurer la sécurité des systèmes informatiques, pour que continue le développement des activités économiques et commerciales sur l’Internet. «Il n’est pas exagéré de dire que la sécurité informatique sera, en fin de compte, la clé du succès des technologies de l’information», a déclaré le ministre japonais des affaires étrangères, Yohei Kono, dans un message adressé aux délégués et lu en début de séance. «Il est essentiel de sauvegarder le droit de s’engager librement dans l’activité économique et d’assurer le développement des industries de l’Internet», a jugé M. Kono, dont le pays assure cette année la présidence tournante du G8. Selon les experts, la criminalité sur l’Internet est en augmentation exponentielle. Mais au-delà des attaques spectaculaires contre des sites ou de la propagation de virus informatiques, comme ILoveYou, cette explosion des actes frauduleux est difficile à mesurer, tout comme la sécurité réelle des systèmes. Parmi les fraudes aux paiements par cartes bancaires sur l’Internet, beaucoup s’expliquent par la négligence de consommateurs autant que par la déficience des systèmes. Cette réunion du G8 devrait permettre de prendre la mesure de ce phénomène, autant que de l’arsenal juridique et technologique pour le combattre. Mais aucune décision ne sera prise. Il s’agira avant tout d’une prise de contact, d’un état des lieux, dont les principales orientations seront tout de même transmises aux chefs d’État et de gouvernement.
Les pays du G8 et les principales entreprises du secteur de l’Internet ont ouvert hier lundi à Paris le premier sommet mondial consacré au combat contre la «cybercriminalité», qui devait envisager la riposte à ce fléau lié à la nouvelle économie mais aussi confirmer des divergences euro-américaines. Puissance invitante, la France s’est exprimée la première lundi matin,...