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Actualités - REPORTAGES

John Waers et Stephen Dorff (Cecil B. Demented) Les Etats-Unis, de véritables terroristes (photo)

C’est le plus excentrique des réalisateurs américains. John Waters est devenu célèbre grâce à ses héroïnes atypiques et aux détails dans ses films (notamment des Flamants roses). Dans Cecil B. Demented, présenté hors compétition à Cannes, il tourne Hollywood en autodérision et tout le monde l’applaudit. Entretien. John est un joyeux luron, à l’humour très fin. En référence à une phrase du film, je me présente comme originaire des «montagnes du Liban» et il éclate de rire ! L’Orient-Le Jour : Vous vous amusez toujours autant en tournant un film ? John Waters : Vous savez, ma conception de l’amusement est plutôt de sortir le vendredi soir (rires), mais c’était gratifiant de filmer Cecil B. Demented. J’ai tourné un film très fidèle au scénario original, je n’ai presque rien coupé des scènes, juste changé quelques angles ; en tant que metteur en scène, je trouve qu’il est nécessaire d’évoluer avec les tendances dans le cinéma. O. J. : Pensez-vous être le seul réalisateur capable de se permettre un tel film ? J.W. : Tout le monde peut en faire, Hollywood est parodié depuis toujours, peu leur importe tant que le film fait de l’argent ! Cela aide que ce soit moi, mais j’ai obtenu le financement du film en Europe et non aux États-Unis. C’était à Cannes il y a trois ans et c’est pour cela que j’aime tellement le festival. Je considère les États-Unis comme de véritables terroristes ; ils s’implantent dans tous les pays du monde avec leur cinéma. J’aurai pourtant souhaité pouvoir convaincre les publics qu’ils ne peuvent pas ne pas aimer mes films, comme le font les grands studios, ils sont brillants ! Certains films indépendants sont tout aussi «terroristes» d’ailleurs, prenez l’exemple de The Blair Witch Project. O. J. : Melanie Griffith incarne dans le film une grande vedette forcée de tourner un film indépendant «souterrain». On a comme impression que c’est l’art imitant la vie. J.W. : Elle a fait de très bons films dans sa vie, notamment Another Day in Paradise de Larry Clark, Melanie n’est pas une «garce» hollywoodienne ; je n’avais personne en tête en écrivant l’histoire... Place à Stephen Dorff, l’acteur principal du film qui incarne Cecil B. Demented, un metteur en scène passionné et fou, qui veut punir les mauvais cinéastes. O.J. : Ce fut un film relaxant ou fatigant à tourner ? S.D. : Comme ce n’est pas un film à grand budget, l’atmosphère était très décontractée, je travaillais seulement 5 à 6 heures par jour. John a besoin de seulement quelques prises par scène. O.J. : Comment s’est déroulé le travail avec Melanie Griffith ? S.D. : Melanie a pris un risque en acceptant ce rôle, c’était courageux et elle a vraiment fait du bon travail ; elle était nerveuse au début, puis tout s’est bien passé. O.J. : Vous étiez supposé incarner Cecil ? S.D. : Oui, John me l’avait déjà demandé il y a 3 ans, on était d’accord que Cecil devait être un individu vraiment «déluré». Je voulais qu’il se prenne réellement au sérieux, qu’il soit réaliste et en même temps véritablement drôle ? O.J.Cecil est extrêmement passionné, est-ce cela qui vous plu ? S.D. J’ai vraiment senti que c’était un personnage que je pouvais jouer, c’est un grand rôle et j’ai aimé ce défi. O.J. Est-il vrai que plus le budget est grand et moins on a une liberté d’action sur un tournage ? S.D. Certainement. Woody Allen ou John Waters, qui ont un budget inférieur à d’autres, peuvent faire ce qu’ils veulent dans leurs films, parce qu’il y a moins de risques. Je sais qu’un film de John gagnera sûrement assez d’argent. Je ne pensais pas qu’on serait à Cannes et on y est, c’est génial ! Ce serait vraiment drôle que le film fasse autant d’argent que Mission Impossible 2 cet été.
C’est le plus excentrique des réalisateurs américains. John Waters est devenu célèbre grâce à ses héroïnes atypiques et aux détails dans ses films (notamment des Flamants roses). Dans Cecil B. Demented, présenté hors compétition à Cannes, il tourne Hollywood en autodérision et tout le monde l’applaudit. Entretien. John est un joyeux luron, à l’humour très fin. En référence...