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Actualités - REPORTAGES

Concert - Assembly Hall-AUB Duo violon et piano : fougue, lyrisme et tendresse (photo)

Accords harmonieux, trémolos à fendre l’âme des pierres et soli brillants de l’archet du violon (un Guarnérius 1742) aux sonorités chaudes et colorées de Laurence Kayaleh et des cordes du clavier d’Ingrid Hoogendorp. Placé sous le triple auspice de l’ambassade de Suisse, de l’assurance Alpina et de l’Université Américaine à Beyrouth, ce concert à l’Assembly Hall offrait un menu original, singulièrement intéressant et surtout sortant des chemins battus. Au programme proposé des pages éblouissantes de fougue, de lyrisme et de tendresse de Jean-Marie Leclair, Eward Grieg, Christian Sinding et Franz Waxman. Ouverture en beauté avec une sonate (N3 en D majeur) de Jean-Marie Leclair lui qui ne percevait pas le violon au XVIIIe siècle comme un instrument «criard, perçant et dur». Place d’honneur à ce compositeur français qui restitua au violon, en ces temps là, ses véritables lettres de noblesse. Plus d’une corde à l’arc de Jean-Marie Leclair qui de maître de ballet à Turin fait paraître à Paris son Livre des Sonates pour violon seul et basse avant de devenir professeur de la famille royale en 1734. Forme peut-être italienne dans cette sonate au lyrisme tempéré mais style bien français avec la grâce de ses phrases mélodiques, la richesse de ses développements et la beauté de son harmonie. Chez lui la technique – virtuosité incluse – demeure constamment au service de l’expression, ce qui explique peut-être l’engouement actuel de ses compositions qui n’ont rien à envier à celles de Vivaldi, Haendel ou Bach. Cap vers la Norvège pour retrouver les frémissements d’une autre sonate (op 8 en F majeur) celle d’Edward Grieg. Avec la fraîcheur du matin, une œuvre belle et émouvante dans sa ligne mélodique délicate et à la mélancolie un peu sombre mais toute en nuances avec ses cascades de lumineux arpèges. Avec Grieg, la poésie est toujours au bout des notes. Toujours dans le sillage des «fjords» nordiques comme un voyage aux paysages enneigés et aux grands espaces tranquilles, après l’interlude, une suite op 10 an A mineur de Christian Sinding qui fut un pianiste virtuose et dont on connaît surtout une superbe symphonie en Ré mineur. Chant subtil et suave du violon où l’allégresse se confond aux accords impétueux du clavier à la résonance particulièrement riche notamment dans certains torrentiels chromatismes perlés où l’archet est d’une foudroyante vélocité. Pour terminer les deux musiciennes ont mené l’auditoire sur les routes ensoleillées de l’Espagne à travers la pétillance de l’esprit français. Une fantaisie de la Carmen de Bizet arrangée par Franz Waxman. Exubérance, panache, sensualité, joie et drame sous-jacent dans cette fantaisie aux rythmes alertes et aux langueurs tziganes fatales mais pleines d’un charme fou. Voyage sonore autour d’une mélodie qui a conquis l’univers entier et dont on retrouve ici les éclats dorés et passionnés sous des coups d’archet fumants et des accords mordant l’ivoire du clavier. Brio, panache et sens absolu de la musique de deux interprètes à la performance remarquable vivement et longuement applaudies par un public littéralement charmé. En bis, un prélude de Kreisler à l’allegro d’une saisissante virtuosité que Laurence Kayaleh a présenté à l’auditoire comme sur un plateau d’argent avec vivacité et émotion. Un grand moment où la musique avait tous les pouvoirs.
Accords harmonieux, trémolos à fendre l’âme des pierres et soli brillants de l’archet du violon (un Guarnérius 1742) aux sonorités chaudes et colorées de Laurence Kayaleh et des cordes du clavier d’Ingrid Hoogendorp. Placé sous le triple auspice de l’ambassade de Suisse, de l’assurance Alpina et de l’Université Américaine à Beyrouth, ce concert à l’Assembly Hall offrait...