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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Conférence - Prévenir les accidents routiers et domestiques Un manque d'éducation, de lois et d'infrastructure (photo)

Un enfant qui grimpe sur un réfrigérateur pour en ouvrir la porte. Un certain Mr Bean, comique anglais très apprécié des enfants, qui a la lumineuse idée de se glisser dans un lave-linge, de faire fonctionner celui-ci et qui en sort sain et sauf, comme par miracle. Des poursuites folles de voitures dans les films policiers américains, dont les héros sortent évidemment indemnes. Voici quelques échantillons de publicités et de séries véhiculées par les chaînes locales de télévision. Quel bel exemple pour les enfants dont certains seront tentés d’imiter ces scènes. Qu’adviendra-t-il d’eux le cas échéant ? C’est pour dénoncer l’excès d’accidents, tant domestiques que routiers, qu’une conférence-débat a été donnée par le département de pédiatrie de l’hôpital al-Rassoul, en collaboration avec le club de prévention des accidents pédiatriques de la société libanaise de pédiatrie. Le docteur Hanane Masri Zeaiter a présenté une recherche conduite par le service des urgences de l’hôpital al-Rassoul, pendant toute l’année 1999, étudiant les causes des accidents qui touchent les enfants. Ainsi, les chutes représentent la cause principale de consultation des enfants de moins de 14 ans aux urgences (32 %), chutes qui accusent un pic saisonnier de mai à septembre et sont nettement plus prononcées durant les mois de juin et juillet, période de vacances durant laquelle les enfants sont moins bien surveillés qu’à l’école. Quant aux accidents de la voie publique, ils représentent 5 % des atteintes des moins de 14 ans. Et suite à ces chutes et ces accidents, 40 % des enfants sont hospitalisés pour observation ou traumatisme crânien. Ce sont les accidents de la voie publique qui constituent la cause principale d’accidents chez les adolescents âgés entre 14 et 18 ans, représentant 36 % des causes de consultation aux urgences. Ils nécessitent une hospitalisation dans 82 % des cas, alors qu’ils représentent 16 % chez les patients de plus de 18 ans. Le Dr Bernard Gerbaka, coordinateur du club de prévention des accidents pédiatriques, a ensuite pris la parole, évoquant la nécessité de s’inspirer de l’expérience étrangère pour assurer la sécurité des enfants, car «un manque existe au Liban au niveau de l’éducation, au niveau des lois, ainsi que de l’infrastructure», déplore-t-il. Il a, de plus, présenté une étude portant sur plusieurs hôpitaux : si les accidents sont la principale cause des décès chez les enfants, les adolescents et les jeunes adultes, la moitié des décès sont dus aux accidents de la voie publique et concernent principalement les garçons. Cependant, 60 % des décès des adolescents sont dus aux accidents de la voie publique. Ainsi, durant les années 97-98, les décès du fait d’accidents de la voie publique avaient doublé en 4 ans, étant supérieurs à la moyenne européenne et même à celle de l’Inde. De plus, 15 à 20 % des adolescents libanais de moins de 18 ans conduisent la voiture de leurs parents, constituant une population à risque. Quant aux accidents des enfants en bas âge, ils sont généralement dus à un manque de surveillance de leurs parents alors que ceux des adolescents résultent de la prise de risque inhérente à la personnalité de ceux-ci. En effet, ces derniers s’entassent souvent à dix dans une voiture, le corps à l’extérieur du véhicule, ou jouent aux kamikazes sur leurs motos, sur une roue, alors que trop de mères de familles font traverser la route à leurs jeunes enfants à côté du pont des piétons. Si beaucoup de travail se fait pour promouvoir la sécurité, l’État ne sévit qu’occasionnellement, une semaine par an. «Mais une semaine par an n’est pas suffisante pour protéger les adolescents, regrette le Dr Gerbaka. Car ce sont ces adolescents qui représentent l’avenir du Liban». Le Dr Fady Chammas, directeur du programme de prévention des accidents auprès du ministère de la Santé, a ensuite mentionné le nouveau programme du ministère qui envisage d’établir des études pour connaître les véritables données du problème des accidents, toutes sortes d’accidents, les causes de ceux-ci et le moyen de les prévenir et de les éviter. Une prévention qui ne peut être que dans le cas d’une collaboration totale entre l’État, les ONG et la société civile, conclut le Dr Chammas.
Un enfant qui grimpe sur un réfrigérateur pour en ouvrir la porte. Un certain Mr Bean, comique anglais très apprécié des enfants, qui a la lumineuse idée de se glisser dans un lave-linge, de faire fonctionner celui-ci et qui en sort sain et sauf, comme par miracle. Des poursuites folles de voitures dans les films policiers américains, dont les héros sortent évidemment indemnes. Voici...