Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Tribune A Marie Michel Moarbès

J’ai cru, à mon insu peut-être, rencontrer la Vierge... Faut-il donc essayer de la sauver ? de quoi ? de qui ? de tous et de personne ? Mais au nom de Dieu... Faire quelque chose... Elle est partie loin du Liban, pour fuire la guerre de son pays. Oublier ses peines, ses malheurs et surtout l’odeur du sang, celui de ses propres frères... Pour renouer, qui sait... ? avec une civilisation... un brin de fleur ou d’espoir. Elle est repartie de Paris, très loin, encore plus loin, pour finir avec ses bleus, qui sont peut-être mes bleus, qui sait ?... Et retrouver la mer non amputée de son entance, redécouvrir les secrets de ses mille couleurs et s’étendre sur les dunes, sous un ciel reflétant un fond humain de l’âme divine. Elle a côtoyé les vagues, joué avec les coquillages et dansé avec les poissons d’outre-mer jusqu’à monter au-dessus des flots puis étreindre les remous d’un sable mouvant en se rapprochant tout près des hommes et de leurs absurdités, les nôtres ici même, qui sait ?... Et puis, on l’a enlevée. Au nom de quoi ? pour qui ? quelle cause ? est-ce l’islam ? Et pourtant. L’islam, ma chère Marie, te vénère dans le Coran. Notre Prophète prononce toute une sourate de ferveur pour te raconter... Marie M. Moarbès, je t’ai vue parler, dans ta chair, à ce bourreau déguisé à travers des masques de fantasmes. Par ton regard imbibé de détresse et tes fossettes parsemées d’étoiles, tu as pu donner à ce pauvre bourreau, un visage d’homme ravagé, lui aussi, de mille blessures... Mais n’empêche qu’il a continué, habité par quel diable ?, à te traîner dans les dédales de ses tourmentes et à prolonger ton cauchemar au gré des vents à travers Jolo et sa jungle affolée... Et Marie disparaît. Elle réapparaît avec une cheville cassée, portée par sa consœur otage elle aussi... Marie, arrête. Je ne puis continuer de partager plus longtemps tes mille souffrances. Ton secours pour soulager les vertiges de ta compagne allemande... Est-ce le Christ parmi nous ?... ou un messager de Dieu... venus pour panser toutes les blessures de cette terre ?... Pardonne-moi Marie, je ne sais plus quoi dire ou croire. Mes yeux se perdent en larmes. Tu as raison, c’est à nous de te sauver pour nous sauver ! Reviens vers nous, tu dois être le message. Peut-être un nouveau signe pour le salut ? Pour délivrer notre Liban d’une autre crucifixion ? Comme le chantait Brel : «N’est-il pas vrai, Marie, que c’est prier pour vous, en disant “je t’aime”, sans se mettre à genoux ?» Nos prières guettent ton retour avec ferveur et nous t’offrirons des “Alléluia” pour fêter ensemble la gloire à Marie... toutes religions confondues, l’islam en premier.
J’ai cru, à mon insu peut-être, rencontrer la Vierge... Faut-il donc essayer de la sauver ? de quoi ? de qui ? de tous et de personne ? Mais au nom de Dieu... Faire quelque chose... Elle est partie loin du Liban, pour fuire la guerre de son pays. Oublier ses peines, ses malheurs et surtout l’odeur du sang, celui de ses propres frères... Pour renouer, qui sait... ? avec une civilisation......