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Actualités - CHRONOLOGIE

Un terrain abondamment miné par l'ONU

Le Conseil de sécurité doit entendre demain mardi (10h30, heure de New York, 17h30, heure de Beyrouth) un premier rapport très attendu sur le retrait israélien du Liban-Sud alors que les difficultés sur le terrain peuvent faire douter de la capacité de l’Onu à les surmonter. Ce rapport sera remis aujourd’hui aux membres du Conseil de sécurité. «Régler sur le terrain les problèmes les plus graves sera difficile pour les Nations unies et on peut même craindre que ce ne soit au-dessus de ses capacités, en l’état actuel», a estimé un diplomate européen familier de ce dossier. Prévue le 18 mai, la réunion du Conseil sur les résultats préliminaires de la tournée au Proche-Orient de l’émissaire de l’Onu Terjé Roed-Larsen, a dû être reportée à demain, pour «complément d’information sur le différend territorial de Chebaa», selon un responsable libanais. Une copie du rapport sera également remise au représentant permanent du Liban au Palais de verre, qui le transmettra à Beyrouth. Selon un diplomate occidental, «les obstacles à l’application des résolutions 425 et 426 (1978), dont certains potentiellement explosifs, sont faciles à recenser : - la détermination des frontières; - le sort de l’Armée du Liban-Sud (ALS, milice supplétive d’Israël); - l’évaluation des risques d’attaque contre Israël par des groupes palestiniens et des risques de riposte israélienne». «Des réponses données à ces problèmes dépendront les moyens nécessaires à la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) pour remplir son mandat qui est de veiller à la réalité du retrait, à la sécurité de la zone et au retour de la souveraineté du Liban», a estimé ce diplomate. La question des frontières internationales La question des frontières internationales doit être réglée en urgence, alors que le retrait israélien, prévu avant le 7 juillet, a déjà débuté dans les faits. Israël a accepté l’arbitrage de l’Onu. Mais le Liban exige la restitution d’un secteur qu’Israël estime syrien et non libanais : les hameaux de Chebaa, situés sur les pentes du mont Hermon, sur le plateau du Golan. Le Hezbollah a indiqué qu’il suivrait le gouvernement, seul habilité à déterminer si le retrait israélien respecte les frontières du pays. Si le retrait n’est pas jugé total par Beyrouth, le Hezbollah considèrera qu’il ne s’agit que d’un redéploiement israélien et poursuivra ses opérations. Le Hezbollah a pour la première fois hier bombardé des positions israéliennes dans la zone contestée de Chebaa. Selon des sources diplomatiques arabes, le secrétaire général de l’Onu Kofi Annan chercherait une «formule» pour résoudre la question de Chebaa. À Beyrouth, on s’attend généralement à ce que le secrétaire général de l’Onu souligne que la région de Chebaa n’est pas comprise dans la zone d’opérations de la Finul et que le rétablissement de la souveraineté libanaise sur cette partie du territoire ne fait pas partie de la mission confiée à cette force. Cette région, précisera M. Annan, relève de la force d’observation de la trève, l’Onust. Toutefois, le rapport de M. Annan fera mention des documents officiels remis par Beyrouth prouvant la légitimité de la souveraineté libanaise sur les fermes de Chebaa. Autres conditions Mais le repli physique de l’armée israélienne du Liban ne règle pas à lui seul le problème et la sécurité dans la zone et aux frontières ne serait pas assurée pour autant : le Liban exige que l’ALS soit désarmée, que les détenus libanais dans les geôles israéliennes ou assimilées soient libérés. Il refuse enfin de garantir le nord d’Israël contre d’éventuelles attaques palestiniennes menées à partir de son sol. De source diplomatique libanaise, on s’attend également à ce que le secrétaire général de l’ Onu propose que les mesures suivantes soient prises pour permettre à la Finul de remplir son rôle : - Augmentation de 4500 à 7 000 soldats des effectifs de la Finul; - Limitation dans le temps du mandat de la Finul; - Démantèlement de l’Armée du Liban-Sud; - Appel au respect de la Finul; - Déploiement, après vérification du repli israélien et des autres mesures qui le complètent. M. Annan fera également part au Conseil de sécurité des contacts «encourageants» pris avec certains pays en vue d’augmenter les effectifs de la Finul. Mais la question du sort final de l’ALS semble plus complexe qu’il n’apparaît. En effet, bien que des dizaines de miliciens aient déserté la semaine dernière pour se livrer, d’autres ont annoncé leur intention de se battre jusqu’au bout, à défaut d’amnistie. «Israël devra récupérer au moins les armes lourdes confiées à la milice, sous peine, pour n’avoir pas désarmé l’ALS, d’être accusé de violation flagrante des résolutions de l’Onu», a estimé un diplomate.
Le Conseil de sécurité doit entendre demain mardi (10h30, heure de New York, 17h30, heure de Beyrouth) un premier rapport très attendu sur le retrait israélien du Liban-Sud alors que les difficultés sur le terrain peuvent faire douter de la capacité de l’Onu à les surmonter. Ce rapport sera remis aujourd’hui aux membres du Conseil de sécurité. «Régler sur le terrain les...