La douleur d'une mère dont l'enfant a été enlevé

Aucun député ne fait attention, en sortant, à la jeune femme qui attend, entourée de quelques hommes, au bas des marches du Parlement. Elle ne bouge pas et ce n’est que lorsque l’ancien chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, apparaît qu’elle pousse un cri déchirant. D’une voix étouffée par les sanglots, elle lui relate son drame : son fils a été enlevé le 14 avril et personne ne l’aide à le retrouver. Bouleversé, M. Hariri rebrousse chemin et alerte le président de la Chambre et le ministre de l’Intérieur qui l’accueillent dans le hall du Parlement : Randa a du mal à raconter de nouveau son histoire. Elle tremble comme une feuille au vent, la mine défaite et les joues baignées de larmes. Entre deux sanglots, elle explique que son fils âgé de 9 ans, Hassan Nakib, a été enlevé le 9 avril alors qu’il observait, debout aux côtés de son père, sur un trottoir à Basta, une marche organisée pour la commémoration de l’Achoura. Elle s’est empressée d’alerter le poste de gendarmerie de Basta où les policiers lui ont gentiment expliqué qu’il faut que vingt-quatre heures s’écoulent avant qu’ils n’entament des recherches. Elle a beau supplier, pleurer, les policiers n’ont rien voulu entendre. Son drame a apparemment laissé insensibles tous ceux qu’elle a appelés à l’aide parce qu’elle explique que depuis le 14 avril, aucun effort n’a été entrepris pour tenter de retrouver Hassan. Et c’est en désespoir de cause qu’elle a décidé de venir au Parlement. Pendant qu’elle parle, M. Berry prend note. Il remettra plus tard le billet à M. Murr qui écoutait attentivement le récit de la malheureuse. Le ministre de l’Intérieur promet qu’aucun effort ne sera épargné pour retrouver le petit Hassan.