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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour la classe politique, un des piliers du Liban a disparu(photos)

Les déclarations et les messages de condoléances se sont multipliés hier, au lendemain de la disparition de Raymond Eddé, Amid du Bloc national libanais (BN). Les milieux politiques, religieux, économiques, populaires ont tenu à manifester leur émotion à la nouvelle de la perte du grand disparu. Au domicile familial de Ras-Beyrouth et au siège du Bloc national, c’était une procession interminable de personnalités, d’amis et de sympathisants venus présenter leurs condoléances. Quant aux messages de sympathie, leurs auteurs ont été unanimes à rendre hommage aux qualités du Amid et à déplorer la grande perte subie par le Liban du fait de sa disparition. Le patriarcat maronite a exprimé ses regrets et estimé que ce décès constitue «une perte personnelle et politique. M. Eddé était un pionnier dans de nombreux domaines et a exercé une influence certaine sur la vie politique libanaise à travers ses prises de position nationales». L’ancien chef de l’État Amine Gémayel a déclaré que «le Liban a perdu un patriote historique, qui a exercé son influence sur la vie politique libanaise à travers ses prises de position nationales et son attachement à la souveraineté et l’indépendance. Raymond Eddé, que nous perdons en cette étape décisive pour l’avenir du pays, était aussi un parlementaire actif qui a contribué à l’élaboration de nombreuses lois». Du grand disparu, l’ancien président de la République Élias Hraoui a dit : «Le Liban a perdu l’un de ses grands piliers. Il s’est distingué par son patriotisme, son intégrité, son courage et a lutté pour son pays avec, pour seules armes, sa conscience, son honneur et sa détermination. Il était un modèle incontournable dans la politique et la chose publique. Le Amid Raymond Eddé demeurera à jamais présent dans la mémoire de la patrie. Puisse-t-il reposer en paix, maintenant qu’il est de retour dans cette patrie pour laquelle il s’est dépensé sans compter». L’ancien Premier ministre Rachid Solh a regretté la disparition de celui qu’il a appelé «le leader de tous les Libanais». Il a souligné les qualités du disparu au niveau de la législation et des prises de position nationales. Le ministre de la Justice Joseph Chaoul a affirmé que «la disparition du Amid Raymond Eddé constitue une perte irréparable pour le Liban, surtout au niveau de la Justice». Il a rappelé que le disparu avait, en sa qualité de député, participé à l’élaboration de plusieurs lois qui sont toujours en vigueur et qui portent son nom. Le ministre des Travaux publics et du Transport Négib Mikati a insisté sur les qualités du disparu et déploré la perte de «l’un des personnages historiques qui ont contribué à faire du Liban une grande patrie qui se distingue par sa défense des valeurs humaines et de la civilisation». Le ministre des Ressources hydrauliques et électriques Sleiman Traboulsi a déclaré que «le Amid Raymond Eddé a disparu, sachant proche la fin de l’occupation israélienne et après s’être assuré que le legs est en de bonnes mains : celles du président Émile Lahoud. Il a toujours œuvré pour un Liban indépendant, souverain et libre. Ce rêve sera bientôt réalisé». Une figure de proue Le conseil exécutif de la Ligue maronite a exprimé sa «profonde tristesse» à la suite de la perte de «l’un des plus grands leaders libanais». «Le Amid Raymond Eddé était l’une des figures de proue pour tous ceux qui croient en la liberté, la démocratie, les droits de l’homme, la souveraineté libanaise, la vie parlementaire et la convivialité. Ce qui nous attriste encore plus est que cette figure nationale, avec tout ce qu’elle représente au niveau du courage, de l’intégrité et des valeurs nationales, se soit éteinte dans son exil forcé, loin de sa patrie», a ajouté le communiqué publié par la Ligue. Le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, a présenté ses condoléances au Parlement et à la famille du disparu et assuré que «le Liban a perdu l’un de ses grands hommes politiques, qui s’est distingué par sa probité et ses prises de position nationales face à Israël et au projet sioniste. Il était convaincu qu’Israël est l’antithèse et l’ennemi du Liban». Le Parti national libéral (PNL) a déploré la perte d’un «ami sincère, dont les prises de position au sujet de la souveraineté et de l’indépendance du Liban étaient à l’origine de notre alliance. Nous lui promettons que nous poursuivrons la coordination avec son parti en son absence». L’ancien ministre Farid Makari a insisté sur «les qualités personnelles et nationales». L’ancien ministre Mikhaïl Daher a estimé que «les qualités du Amid Raymond Eddé et ses prises de position nationales lui ont assuré l’unanimité des Libanais». À l’adresse du grand disparu, M. Daher a dit : «Certains ont pu être en désaccord avec vous, mais ce désaccord a toujours porté sur la forme, jamais sur le fond. Personne ne s’est jamais trouvé en désaccord avec vous sur le fond, car vos convictions sont celles du Liban et du peuple libanais (…). Vous avez toujours rêvé de voir votre pays devenir l’un des pionniers du monde arabe et du monde entier et un exemple de convivialité entre les diverses communautés religieuses (…). Vous avez rejeté la violence sous toutes ses formes et vous avez cru fermement en l’État de droit, l’État des institutions qui respecte les droits de ses citoyens». Dans son message de condoléances, l’ancien ministre Chaouki Fakhoury a assuré que le Amid du Bloc national «a toujours été, pour la mémoire nationale, le témoin du droit, le gardien des libertés et le champion de la démocratie. Le cavalier est tombé, mais pas ses armes, car ce qu’il a offert à ce pays au niveau de l’intégrité, du courage et de la détermination demeurera une référence nationale en laquelle nous pourrons toujours puiser dans les moments de crise. Puisse-t-il reposer en paix». La voix de la raison Le député Nassib Lahoud a estimé que «ce grand homme était l’un des piliers de la vie parlementaire et le défenseur permanent de la liberté, de la démocratie, des institutions et de l’État de droit. «Quand la guerre a provoqué le déchaînement des instincts confessionnels et partisans et quand le Liban est devenu le théâtre des luttes régionales et internationales, Raymond Eddé est demeuré, avec une poignée de politiciens contemporains, la voix de la raison et de la conscience nationale, s’élevant au-dessus des appartenances étroites. Il s’est opposé à la destruction de l’État, à la division du peuple et à la marginalisation de l’entité nationale. Le Amid était un exemple d’intégrité, un symbole de droiture et de courage et l’un des pionniers de l’union nationale. Nous regrettons de l’avoir perdu à la veille de la libération du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest». Pour le député Georges Kassarji, «la disparition du géant qu’était Raymond Eddé est une grande perte pour le Liban. Il s’est consacré à la vie parlementaire et a vraiment mérité le titre de conscience du Liban. Il a été le défenseur des libertés publiques et de la démocratie, devenant ainsi notre maître et celui des générations à venir. Il a aussi lutté opiniâtrement pour l’unité du Liban et de son peuple, rejetant la violence et combattant le confessionnalisme au point de s’opposer à ses proches. Plusieurs décennies plus tard, nous proclamons la justesse de ses prises de positions dans les années 60 et 70». Le député Émile Naufal a estimé qu’avec la disparition du Amid Raymond Eddé, «le Liban perd l’un de ses plus nobles politiciens. Sa vie politique était empreinte de sa foi en la liberté et la démocratie». Le député de Batroun Sayed Akl a parlé de sa tristesse de voir disparaître «le grand visionnaire qui a su prévoir les événements avant qu’ils ne surviennent». Il a également rappelé que Raymond Eddé s’était élevé contre les accords du Caire et du 17 mai. Le député Sami Khatib a estimé que la disparition de Raymond Eddé est «indubitablement une grande perte pour le Liban, une perte ressentie au niveau de la vie politique et à celui des valeurs nationales». Pour le député Nicolas Ghosn, «le Amid Raymond Eddé demeurera vivant dans la mémoire de la patrie et son nom restera à jamais synonyme de probité et de courage». Le député Maurice Fadel a déclaré que «le Liban a perdu un grand parlementaire et un exemple d’intégrité et d’humilité». Une école pour tous Mme Nouhad Souaïd, députée de Jbeil, a estimé que «Raymond Eddé mérite que l’on parle longuement de lui. Il demeurera vivant tant que les libertés, la démocratie et les lois existeront. Nous étions ses adversaires et avons appris à estimer sa conscience, sa droiture et sa persévérance». Le député Camille Ziadé a jugé que «le Amid retourne, après une longue absence, à une terre qu’il a refusé de voir tachée du sang de ses fils. Nous l’accueillons avec, en mémoire, le souvenir de l’homme d’État et du politicien intègre, opiniâtre dans son patriotisme et du législateur qui a laissé son empreinte dans l’histoire du Liban moderne. Le Amid retourne à une terre qu’il a aimée au point de s’exiler volontairement afin de ne pas voir la destruction engendrée par les guerres inutiles. Nous aurions souhaité que le Amid retourne vivant pour retrouver une patrie indépendante et souveraine». Le député Jamil Chammas a déploré que «Raymond Eddé ne puisse assister à la défaite d’Israël». Le député Saleh Haraké s’est déclaré profondément peiné de cette disparition et a insisté sur les qualités de l’homme «devant lesquelles nous nous inclinons. Raymond Eddé était une véritable école pour tout le Liban». M. Jacques Barrot, ancien ministre, député de la Haute-Loire (France), a salué la mémoire de Raymond Eddé, «un grand serviteur du Liban qui a incarné la fierté du peuple libanais. Raymond Eddé, jusqu’au bout, aura revendiqué pour son pays une indépendance réelle afin de lui permettre de jouer son rôle irremplaçable pour la paix et le développement au Moyen-Orient». «Nous exprimons notre profonde sympathie à celui qui a toujours été un fervent partisan de l’amitié séculaire entre la France et le Liban», a conclu M. Barrot. Dans son message de condoléances, le vice-président du Conseil irakien Tarek Aziz a insisté sur les qualités dont jouissait le disparu, «auquel nous liait une profonde amitié bâtie sur le respect». Boutros-Ghali : Un ardent défenseur de la démocratie Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, M. Boutros Boutros-Ghali, a rendu un vibrant hommage à Raymond Eddé en qui il a vu «un ardent défenseur de la démocratie et des droits de l’homme». Voici la teneur du communiqué adressé par le service de communication pour la francophonie à L’Orient-Le Jour : «Le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie, M. Boutros Boutros-Ghali, a appris avec une profonde tristesse la disparition de monsieur Raymond Eddé, ancien ministre de l’Intérieur du Liban et ardent défenseur de la démocratie et des droits de l’homme. Il a indiqué que par le décès de Raymond Eddé, survenu le mercredi 10 mai à Paris, il perdait un ami très respecté et le Liban une figure emblématique de son histoire», conclut le communiqué de l’Organisation internationale de la francophonie.
Les déclarations et les messages de condoléances se sont multipliés hier, au lendemain de la disparition de Raymond Eddé, Amid du Bloc national libanais (BN). Les milieux politiques, religieux, économiques, populaires ont tenu à manifester leur émotion à la nouvelle de la perte du grand disparu. Au domicile familial de Ras-Beyrouth et au siège du Bloc national, c’était une...