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Actualités - CHRONOLOGIE

De la montée des marches à l'arène du sexe

La baie de Cannes sépare deux univers aux antipodes l’un de l’autre qui font rêver leurs groupies : la montée des marches au Palais des festivals, avec son élégance et son ballet d’étoiles du cinéma, et la descente dans l’arène du sexe pour les stars du X. C’était à l’hôtel Casino de Cannes-Mandelieu. Les premières vedettes internationales du hard font leur entrée sur le parking de l’établissement, où se déroule la traditionnelle remise des Hot d’or, ces trophées qui sont au porno ce que les Césars sont au cinéma. Robes largement échancrées, matières vinyle, couleurs fluo, blondes platine, strings et talons aiguille de rigueur, les starlettes affolent un public à l’affût des moindres seins siliconés ou fesses. Comme à Cannes, l’arrivée se fait en voiture, mais ici les Ferrari, limousine et autres Porsche remplacent les sombres Laguna officielles du festival. «Un petit geste!», hurlent des fans, caméras numériques ou appareils jetables à la main. Sans se faire prier, trois créatures, bouche à demi close, prennent aussitôt des poses suggestives, enlacées sur le capot jaune d’une Ferrari qui fait vrombir son moteur. Juste derrière, l’arrivée de nouvelles stars, comme Illona ou Angela Tiger avec leurs poitrines aguicheuses, déclenche l’hystérie du public difficilement contenu derrière des barrières décorées aux couleurs des sponsors du hard. «À poil !», «Mets de l’huile !», «On veut rentrer !» , entend-on au milieu de sifflets et autres remarques salaces. Pas de cinéma Au balcon de l’hôtel, l’apparition d’une starlette, seins nus et string, provoque une levée d’index voyeurs en sa direction. Un peu à l’écart, deux retraités, caméra au poing, ne perdent pas une miette du spectacle. Dans l’espace réservé à la presse, tenues de ville et parfois inattendues, comme ces cameramen écossais en kilt, ont remplacé les smokings et nœuds papillon obligatoires pour la montée des marches du palais, qu’ont gravies un peu plus tôt le même soir Bjork, Catherine Deneuve et le cinéaste danois Lars Von Trier. À l’hôtel Casino, le tapis rouge cerise foulé par les prétendants à la Palme d’or a cédé la place à un bout de moquette rouge vif que les candidats aux Hot d’or piétinent avant de descendre au sous-sol par un escalier en colimaçon. La grande famille du hard prend place autour des tables pour un dîner de gala très couru dans la région. Petite surprise du chef : un préservatif dans chaque verre. Entouré de deux femmes, dont la sienne, Rocco Siffredi, la vedette italienne, qui a déjà gravi les marches du palais pour son rôle dans Romance, se fait philosophe : «au festival, j’étais comme un oiseau qui se pose sur une île qui ne m’appartient pas. Ici, c’est mon île à moi». Pour lui, pas de confusion des genres entre les deux manifestations : «Nous, on ne fait pas de cinéma, même si certains d’entre nous se prennent pour des metteurs en scène».
La baie de Cannes sépare deux univers aux antipodes l’un de l’autre qui font rêver leurs groupies : la montée des marches au Palais des festivals, avec son élégance et son ballet d’étoiles du cinéma, et la descente dans l’arène du sexe pour les stars du X. C’était à l’hôtel Casino de Cannes-Mandelieu. Les premières vedettes internationales du hard font leur...