Liban-Egypte - L'arbitrage se fait entre deux pays entretenant des rapports diplomatiques Affaire de Chebaa : le Premier ministre égyptien rectifie le tir

Le Premier ministre égyptien Atef Obeid a rectifié les déclarations de son ministre de l’Information Safouat el-Chérif, qui a appelé mercredi le Liban à «négocier» les points litigieux avec Israël, dans une allusion à l’affaire des hameaux de Chebaa au Liban-Sud. Dans une déclaration à la presse, hier, M. Obeid a affirmé que «le président égyptien Hosni Moubarak a donné des directives pour que nous adoptions textuellement la position libanaise. Pour que le retrait israélien du Liban-Sud soit total, il doit inclure les hameaux de Chebaa et Israël doit démanteler sa milice auxiliaire, l’Armée du Liban-Sud». Il a ajouté que le «malentendu» sur l’affaire des hameaux de Chebaa «est dû à la similitude de la situation qui prévalait (entre l’Égypte et Israël) concernant l’affaire de l’enclave de Taba». «Mais la différence c’est qu’en Égypte nous avions déjà engagé des négociations avec Israël, nous étions en fin de parcours et Taba était le dernier point litigieux, alors que ce n’est pas le cas pour le Liban qui n’a pas encore entamé des négociations avec Israël sur un règlement global», a-t-il indiqué. Le ministre égyptien de l’Information avait indiqué mercredi que «le texte des résolutions 425 et 426 (relatives à un retrait israélien du Liban-Sud) est clair et s’il y a d’autres points (à éclaircir), ils resteront tributaires des négociations entre les deux parties». Il a rappelé aux Libanais que l’Égypte avait récupéré l’enclave de Taba en dernier ressort par «la négociation et l’arbitrage» de la Cour internationale de La Haye. Or, un arbitrage international exige des relations entre les deux pays, ce qui n’est pas le cas du Liban et d’Israël. Le principal point de litige sur la délimitation de la frontière libano-israélienne porte sur les hameaux de Chebaa, sur le mont Hermon, actuellement aux mains d’Israël. Le Liban et la Syrie affirment que les hameaux de Chebaa font partie du territoire libanais et doivent être inclus dans le retrait israélien, prévu d’ici juillet, de la totalité du Liban-Sud et que dans le cas contraire on ne pourra pas considérer qu’Israël a appliqué les résolutions de l’Onu. Israël, qui affirme avoir conquis ces fermes sur la Syrie lors de la guerre israélo-arabe de 1967, soutient qu’elles sont syriennes et que leur rétrocession doit être discutée avec Damas. Les négociations syro-israéliennes sont au point mort depuis janvier dernier. La France a estimé que la question de la certification du retrait israélien «relève du secrétaire général de l’Onu, y compris celle de savoir si les fermes de Chebaa doivent être incluses ou pas» dans le cadre de ce retrait. Visites Le premier ministre égyptien a été reçu hier par le chef de l’État, M. Émile Lahoud, auquel il a transmis un message d’appui de son homologue égyptien Hosni Moubarak, ainsi que par le président de l’Assemblée, Nabih Berry. Le président de la République a chargé M. Obeid de remercier M. Moubarak pour l’appui politique et diplomatique de l’Égypte, ainsi que pour sa volonté de développer ses rapports économiques et financiers avec le Liban, et d’appuyer le développement social et humain du Liban. M. Obeid s’est également rendu chez M. Rafic Hariri.