Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

La situation resterait dans le rouge

L’arrêt de l’escalade n’est que momentané et les menaces israéliennes ne doivent pas être prises à la légère : c’est ce que soulignent à Beyrouth des pôles politiques influents. Qui n’hésitent pas à donner raison aux Occidentaux, pour qui une trêve devrait s’instaurer jusqu’au retrait israélien. L’une de ces personnalités affirme ainsi, sans ambages, que «la situation restera dans le rouge au Sud tant que l’on n’aura pas conclu une suspension d’armes. La partie qui violerait la trêve en assumerait la responsabilité vis-à-vis de l’opinion locale ou extérieure. Si la Résistance islamique persiste à ne pas cesser ses opérations, comme elle le proclame clairement, il faut à tout le moins qu’on respecte scrupuleusement de part et d’autre les accords d’avril, jusqu’à l’application de la 425. Mais il est certain que la poursuite des opérations militaires donne libre champ à tous les périls. Car les deux camps s’accuseraient réciproquement de violer les arrangements d’avril, pour s’autoriser des ripostes sur des objectifs civils. Notre infrastructure pourrait être très durement touchée. Et nous n’aurions droit, pour toute compensation, qu’à des communiqués de soutien de la part des pays frères. Tandis que les grandes puissances se contenteraient d’appeler les protagonistes à la retenue. Un scénario dont on vient de voir la parfaite illustration après les frappes israéliennes contre Bsalim, Beddawi et la route de Damas à hauteur de Taanayel. Les dégâts s’élèvent à des dizaines de millions de dollars et c’est notre Trésor, déjà bien mal en point, qui va être obligé de supporter cette charge. Autrement dit, les Libanais, dont l’économie est déjà en crise, qui sont endettés jusqu’au cou, vont à ce niveau s’enfoncer davantage dans le rouge». Sur ce plan, cette personnalité souhaite, sans trop se faire d’illusions, que «la Ligue arabe fonde une Caisse spéciale pour indemniser le Liban en cas de nouvelles destructions. Pourquoi, alors que nous payons le prix pour les Arabes, devons-nous chaque fois courir après eux pour solliciter leur aide financière ? Ce soutien doit être automatique, bien organisé et bien géré». Et d’émettre aussi le vœu que «la Ligue prenne une résolution appelant à l’instauration d’une trêve au Sud jusqu’au retrait israélien. Et s’engage, ainsi que le comité international de surveillance, à condamner publiquement toute partie qui violerait désormais les accords d’avril. Si Israël commet de nouvelles agressions après le retrait, sous un prétexte ou un autre, la Ligue doit appliquer effectivement les résolutions qu’elle ne cesse de prendre». Lesquelles décisions, répétées de réunion en réunion sans aucune concrétisation, s’énumèrent comme suit : – Les États arabes qui ont établi des relations avec Israël les rompront sans coup férir. – Les pays concernés cesseront toute participation aux multilatérales. – Les engagements pris lors de sommets antérieurs en faveur du soutien comme de la reconstruction du Liban seront tenus et une Caisse sera créée à cet effet. La personnalité citée estime par ailleurs que «la situation au Sud étant explosive, il est du devoir des Nations unies de pousser Israël à avancer son retrait, qui pourrait intervenir avant la mi-juin. Il n’y a aucune raison d’attendre jusqu’à juillet quand le climat est si tendu. Le Liban et la Syrie, ainsi qu’Israël se sont engagés dans leurs entretiens avec M. Roed-Larsen, à coopérer avec la Finul après le retrait. En principe donc, le calme devrait régner dans la région frontalière après la libération. Toute partie qui pertuberait ce calme serait alors responsable aux yeux de l’opinion internationale ou locale». Ce pôle influent conclut en estimant que «le traitement du problème des réfugiés palestiniens et de la question du partage des eaux entre dans le cadre des négociations et dépend de leur reprise. Il n’a rien à voir avec l’application de la 425, qui ne suffit évidemment pas pour la réalisation de la paix dans la région. Si certains pensent qu’on peut régler ces problèmes par la résistance, comme on l’a fait pour l’occupation du sol, ils doivent réaliser que le Liban ne peut pas s’engager seul dans une pareille entreprise. Il faut que les Arabes soient avec lui. Il ne lui servirait à rien, bien au contraire, de rester le seul front ouvert et de prendre seul des coups. Soit les Arabes décident ensemble de récupérer leurs droits par la lutte armée, soit ils optent pour la négociation. Le Liban ne peut pas se démarquer d’eux, et eux, de leur côté, ne peuvent se désolidariser de ce pays et en faire un bouc émissaire».
L’arrêt de l’escalade n’est que momentané et les menaces israéliennes ne doivent pas être prises à la légère : c’est ce que soulignent à Beyrouth des pôles politiques influents. Qui n’hésitent pas à donner raison aux Occidentaux, pour qui une trêve devrait s’instaurer jusqu’au retrait israélien. L’une de ces personnalités affirme ainsi, sans ambages, que...