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Actualités - CHRONOLOGIE

Polémique L'ambassadeur d'Arménie répond à son homologue turc

Suite à l’article que nous avait communiqué l’ambassadeur de Turquie M. Nazim Dumlu, réagissant au dossier publié par L’Orient-Le Jour concernant la commémoration du génocide arménien, nous avons reçu de l’ambassadeur de la République d’Arménie, M. Arman Navassardian, un courrier dont nous reproduisons ci-dessous de larges extraits. «Nous n’avons nullement été surpris à la lecture de certains extraits du courrier adressé à L’Orient-Le Jour par l’ambassadeur de Turquie au Liban, M. Nazim Dumlu, dont les propos ne font que réitérer ce que l’on peut considérer comme étant l’“explication” officielle de la Turquie des événements qui ont eu lieu durant la Première Guerre mondiale dans l’Empire ottoman. L’ambassadeur se réfère d’une façon prévisible aux auteurs occidentaux, dont certains ont des liens douteux avec les institutions turques mais les experts qui considèrent le génocide arménien comme étant le premier du XXe siècle l’emportent en nombre et en autorité sur les premiers. «Plus de deux millions d’Arméniens ont été déportés en 1915 et un million et demi d’entre eux ont été massacrés, affamés ou sont morts de fatigue. «Les tentatives de “libération nationale” faites, au XIXe siècle, dans l’Empire ottoman, par les Grecs, les Bulgares, les Arméniens, les Albanais ou les Arabes n’étaient qu’une volonté compréhensible de leur part de vivre dans des territoires qui sont les leurs, et dans lesquels ils auraient pu bénéficier des derniers progrès de la civilisation, chose impossible au sein d’un empire somme toute médiéval. «La théorie de l’ambassadeur turc, selon laquelle la Première Guerre mondiale a vu l’apogée de la trahison arménienne est facilement réfutable : les organisations politiques arméniennes qui existaient en toute légalité dans l’Empire ottoman ont catégoriquement déconseillé au gouvernement jeune-turc de l’époque de participer à cette guerre qui a servi à faire taire les minorités, à l’intérieur de l’Empire, qui jouissaient d’une relative autonomie et qui étaient en bons termes avec l’Europe, dont les communautés arménienne et libanaise. «Le génocide a été organisé au niveau de l’État, et les allégations de l’ambassadeur turc à propos d’un soulèvement arménien à l’intérieur de l’Empire sont complètement infondées. Les Arméniens ont été déportés non seulement des régions bordant la Russie, mais également des villes et des villages situés dans le secteur ouest de l’Empire, loin des zones de bataille de l’époque. «Mon gouvernement souhaiterait que la communauté internationale, dont la Turquie, reconnaisse le génocide arménien. Le négationnisme turc qui dure depuis cinquante ans est un mauvais exemple pour ceux qui, aujourd’hui, perpétuent des crimes de guerre. L’impunité à l’égard de ceux qui ont commis des crimes contre l’humanité vient questionner toutes les valeurs morales et augmente avec acuité les possibilités de répétitions. «D’autre part, cette reconnaissance par la Turquie du génocide arménien de 1915 hâterait l’élimination des contradictions, ainsi que l’établissement d’une atmosphère de confiance et de compréhension réciproques sur le plan géopolitique régional, et nous continuons à espérer que la Turquie et l’Arménie puissent un jour connaître un nouveau genre de relations. Mais l'insistance turque à rejeter des faits historiques irréfutables et la propagande, au nom de l’Histoire, qui va avec, ne nous rapprochent pas du règlement de ce problème. Malheureusement, le courrier de M. Dumlu n’est qu’une nouvelle variation sur le même thème».
Suite à l’article que nous avait communiqué l’ambassadeur de Turquie M. Nazim Dumlu, réagissant au dossier publié par L’Orient-Le Jour concernant la commémoration du génocide arménien, nous avons reçu de l’ambassadeur de la République d’Arménie, M. Arman Navassardian, un courrier dont nous reproduisons ci-dessous de larges extraits. «Nous n’avons nullement été...