Social - Malgré la décision du gouvernement de débloquer les fonds nécessaires Le personnel de Télé-Liban entame aujourd'hui une grève ouverte

Le gouvernement a décidé hier soir de transférer des provisions budgétaires un montant de 1 869 300 000 LL pour régler les salaires des employés de Télé-Liban du mois d’avril. Cette résolution n’entame en rien la détermination du président du syndicat des employés et ouvriers de Télé-Liban, Élias Abou-Rizk, qui avait confirmé le matin même l’ordre de grève ouverte à partir d’aujourd’hui. Interrogé en soirée par l’Orient-Le Jour sur le fait de savoir s’il maintenait son ordre de grève malgré la décision du gouvernement, M. Abou-Rizk a répondu : «Tant que nous n’aurons pas touché nos salaires, nous poursuivrons notre mouvement». Et pourtant, à sa sortie de la réunion du Cabinet hier soir, le ministre de l’Information Anouar el-Khalil a indiqué que le retard de trois jours accusé ce mois-ci est dû à la «routine administrative» et aux nombreux jours de congé. Il a en outre affirmé que les fonds lui seront transférés dès aujourd’hui par le ministère des Finances. Auparavant dans la matinée, M. Abou-Rizk avait imputé au ministre Khalil la responsabilité du non-versement des salaires du mois d’avril. Il a également confirmé l’ordre de grève, à partir d’aujourd’hui, dans tous les départements de cette société, à l’exception, toutefois, des services d’émission. Dans une conférence de presse tenue hier au siège de Tallet el-Khayat, M. Abou-Rizk s’est lancé dans une violente diatribe contre le ministre de l’Information, qu’il a accusé de retarder à dessein le versement des salaires du mois d’avril dernier dans le cadre d’une politique de «règlements de comptes» avec le personnel, alors que les fonds nécessaires sont assurés «depuis quatre mois, par décision du Conseil des ministres». Il a aussi rappelé que le ministre de l’Information s’était formellement engagé à titulariser les contractuels et les journaliers de Télé-Liban, puis était revenu sur sa décision alléguant du volume financier de cette opération, «alors que plusieurs personnes ont été recrutées depuis, occasionnant des dépenses de loin supérieures à celles qui auraient résulté de cette titularisation». Dans sa conférence de presse, M. Abou-Rizk s’est élevé contre la «mauvaise gestion» de Télé-Liban et a demandé au chef du gouvernement «si la solution des problèmes existant entre l’État et les fonctionnaires consiste à tourner le dos à ces mêmes problèmes». Il a ensuite rappelé les nombreuses mises en garde formulées par le syndicat et noté qu’aucune n’avait été prise en considération. En conclusion, M. Abou-Rizk a annoncé le recours à la grève à partir d’aujourd’hui, jeudi, «dans tous les départements de Télé-Liban, y compris la production, les opérations, l’entretien et le tournage intérieur et extérieur. Seuls les services d’émission ne sont pas concernés par cette grève qui se poursuivra jusqu’à satisfaction de nos revendications. Vendredi (demain), tous les employés se rassembleront devant le siège de Tallet el-Khayat à partir de 16 heures, pour se diriger ensuite vers le domicile du Premier ministre où ils organiseront un sit-in. Grève et manifestation seront suivies d’autres mesures dans les jours qui suivent».