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Actualités - CHRONOLOGIE

Justice - Demande de poursuites judiciaires contre Moghrabi Affaire Gharios : les avocats mobilisés

Les avocats ont observé hier une journée de grève en signe de protestation contre l’agression subie par leur confrère Me Sélim Gharios. Les avocats ont protesté également contre l’inertie des forces de l’ordre qui n’ont pas encore démasqué les auteurs de cet attentat. Le Conseil de l’Ordre des avocats de Beyrouth a tenu hier une réunion extraordinaire pour évaluer la grève décrétée par les Ordres de Beyrouth et de Tripoli. Le bâtonnier de l’Ordre des avocats de Beyrouth, Me Michel Lyan, a déclaré à l’issue de la réunion que «la grève a été totale». «La suspension du travail a affecté tous les Palais de justice du Liban» a-t-il précisé. Me Lyan a tenu à remercier l’Ordre des avocats de Tripoli qui s’est rallié à la grève. Le bâtonnier a révélé que le dossier a été transféré au procureur général près la Cour de cassation, le juge Adnan Addoum, qui chargera le chef de la police judiciaire de mener l’enquête. Le Conseil de l’Ordre a décidé de désigner deux de ses membres, Nabil Toubia et Nohad Jabre, en tant que représentants du barreau qui s’est constitué partie civile. Ils devront suivre de près le déroulement de l’enquête. Le bâtonnier Lyan a réitéré sa demande de voir appréhender les auteurs de l’agression contre Me Gharios, estimant que «l’Ordre des avocats restera un bastion des défenses des libertés et des droits de l’homme». D’autre part, le procureur général près la cour d’appel de Beyrouth, le juge Joseph Maamary, a demandé l’autorisation au barreau de Beyrouth de poursuivre en justice l’un de ses membres, Me Mohammed el-Moghrabi. Ce dernier avait tenu une conférence de presse le mercredi 19 avril, au cours de laquelle il a violemment critiqué la justice libanaise. Me Moghrabi avait dénoncé «la mafia» qui règne au sein du système judiciaire, notamment l’inégalité entre les différents juges, la corruption de certains d’entre eux et l’abus dans l’exercice de leurs pouvoirs. Me Moghrabi a précisé à L’Orient-Le Jour qu’il menait depuis le début de l’été une campagne dénonçant ces abus. «Ce n’est qu’au moment où j’ai commencé à dévoiler les activités et les excès de certains juges que les poursuites à mon encontre ont débuté» a-t-il indiqué. «Notre système judiciaire a atteint son plus bas niveau» a-t-il estimé avant d’ajouter que «la mafia qui règne sur le système judiciaire est capable de saper les fondements du pays». «On ne peut pas construire un État de droit avec un tel système judiciaire» a-t-il déclaré. Me Moghrabi a précisé n’avoir pas été contacté par le bâtonnier de l’ordre des avocat de Beyrouth. Il a ajouté avoir «appris la demande de le poursuivre en justice, formulée par le juge Maamary, à travers les médias». Me Lyan, a confirmé hier la réception par le Conseil de l’ordre de la demande de poursuites. Il a indiqué que celle-ci sera étudiée par le Conseil de l’Ordre et qu’une décision sera prise conformément aux règles en vigueur. Me Moghrabi a adressé au président de la République, le général Émile Lahoud, une lettre ouverte dénonçant l’initiative prise par le juge Maamary. Il a demandé au président de la République de se joindre à lui dans son combat pour l’intégrité de la justice. Hier, les représentants de six organisations de défense des droits de l’homme ont publié un communiqué commun dénonçant les poursuites engagées contre Mohammed el-Moghrabi, estimant que «ces poursuites constituent un moyen de pression sur le droit d’expression».
Les avocats ont observé hier une journée de grève en signe de protestation contre l’agression subie par leur confrère Me Sélim Gharios. Les avocats ont protesté également contre l’inertie des forces de l’ordre qui n’ont pas encore démasqué les auteurs de cet attentat. Le Conseil de l’Ordre des avocats de Beyrouth a tenu hier une réunion extraordinaire pour...