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Actualités - ANALYSE

L'Onu veut agir pas à pas

À deux mois du retrait seuls les Israéliens ont l’air de savoir ce qu’ils veulent faire. Comme le Liban lui-même déclare qu’il décidera en fonction de la tournure que prendront les choses, toutes les autres parties se tiennent sur l’expectative. Ainsi un cadre onusien confie en substance à une personnalité politique locale que l’Organisation «traitera le dossier du Sud pas à pas. Les mesures requises seront adoptées au fur et à mesure des besoins que les développements mettront en relief». Selon le même témoin , «l’émissaire du secrétaire général, M. Terjé Roed-Larsen rédigera en fin de parcours un rapport circonstancié sur les résultats de ses entretiens avec le Liban, Israël et la Syrie. Ce document sera selon toute probabilité soumis au Conseil de sécurité, pour l’adoption d’un plan d’action déterminé». De l’avis du politicien, «aucun protagoniste ne va s’opposer au déploiement d’une force internationale chargée de veiller au bon déroulement du retrait ainsi que d’épauler l’État libanais, car c’est ce que prévoit cette 425 que personne ne conteste. Dans la même logique, le Liban ne peut pas se dérober à l’application de la 426 qui ordonne pour sa part la mise en place d’un dispositif précis, par arrangement sous l’ombrelle des Nations unies. Ces mesures, censées accélérer le retrait, visent également à assurer l’intégrité territoriale, la souveraineté, l’indépendance du Liban à l’intérieur de frontières internationalement reconnues». «En pratique, ajoute la même source, nul ne va tenter d’empêcher le renforcement en effectifs de la Finul pour qu’elle puisse mieux assumer son rôle. Par contre, on peut penser que sa mission ne serait pas modifiée car sa transformation en force de frappe suscite de sérieuses objections de la part de certaines parties. Cependant il est probable que le Conseil de sécurité doive fermement exiger une saine coopération de tous avec les Casques bleus, car sans cela leur mission serait tout simplement impossible. Si jamais cette coopération générale n’était pas sincèrement et régulièrement assurée, si jamais il devait y avoir des transgressions, le Conseil de sécurité pourrait décider de transformer la Finul en puissante force de frappe. Pour prévenir ainsi tout risque de heurt armé entre la Syrie et Israël débouchant sur une nouvelle guerre régionale». Dans cet esprit, la même source estime qu’au cas «où le cycle de violence, des attaques suivies de représailles, se poursuivrait après le retrait, le Conseil de sécurité frapperait sans doute sur la table en priant Israël et la Syrie à reprendre leurs négociations sans conditions préalables. Mais le redémarrage des pourparlers se ferait difficilement sous la contrainte et dans la tension. Il est plus probable qu’il s’effectuerait plus facilement, et plus rapidement, si le retrait se déroulait dans le calme. Un calme que la reprise des négociations, même sans résultats rapides, conforterait. C’est alors que l’on pourrait traiter des problèmes qui restent en suspens, comme la ligne de retrait sur le Golan, le partage des eaux, le désarmement, la normalisation relationnelle ou la question des réfugiés palestiniens». Sur le plan strictement libanais, cette personnalité exclut un litige sur le tracé frontalier, qui est bien connu depuis 1923. Elle entrevoit par contre des difficultés en ce qui concerne le devenir de l’ALS de Lahd. Une force dont on ne sait pas encore si elle va se retirer avec l’armée israélienne ou rester sur place, soit en armes soit en se transformant en organisation civile comme l’écrit le Yedioth Ahoronot. Le maintien de l’ALS serait de toute évidence un piège de déstabilisation tendu par Israël. Mais il est objectivement difficile à envisager, car cette milice risque d’être massacrée après le départ de ses protecteurs. Un autre problème qui se présente est celui des Sudistes qui travaillent en Israël. Bien sûr, cela leur serait interdit après le retrait. Mais l’État hébreu laisse entendre qu’il veut leur laisser ouverts deux points de passage. Ce qui constituerait également une provocation.
À deux mois du retrait seuls les Israéliens ont l’air de savoir ce qu’ils veulent faire. Comme le Liban lui-même déclare qu’il décidera en fonction de la tournure que prendront les choses, toutes les autres parties se tiennent sur l’expectative. Ainsi un cadre onusien confie en substance à une personnalité politique locale que l’Organisation «traitera le dossier du...