Education - Objectif : former des directeurs d'école Une section Afides bientôt au Liban (photos)

Dans le cadre des préparatifs du sommet de la francophonie qui se tiendra au Liban l’an prochain, trente-quatre membres de l’Association francophone internationale des directeurs d’établissements scolaires (Afides) ont effectué durant la première quinzaine du mois d’avril une visite d’une semaine à Beyrouth afin de créer une section Afides-Liban. La création d’une telle section n’était pas le seul but de cette visite de travail. La délégation s’était également fixé pour objectif de proposer des axes de formation à travers le réseau d’Afides et d’assurer des bourses et des aides financières afin de permettre aux «collègues» libanais de participer à des sessions de formation à l’étranger. Créée en 1983, l’Afides a une mission qui se situe à plusieurs niveaux : promouvoir des échanges et des expériences concernant le métier de direction des établissements scolaires ; mettre à jour une culture commune pour le personnel de direction ; et répondre à des besoins de solidarité et d’entraide. Reconnue par l’Unesco, l’Onu et l’Agence de la francophonie, l’Afides est une organisation internationale non gouvernementale (OING). Elle réunit des milliers de directeurs, principaux et proviseurs, ainsi que des chefs d’établissements scolaires de plus de 45 pays. Elle participe à des sessions de formation, en collaboration avec l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) et la Conférence des ministres de l’Éducation nationale (Confémen). C’est un Libanais, M. Élie Maroun, membre de l’association Interrives (réseau d’ingénierie et d’accompagnement au service des projets de formation et de développement), qui a encouragé l’Afides à visiter le Liban. La formation continue La délégation de la section française de l’Afides, composée de 34 membres (21 directeurs d’établissements scolaires, primaires et secondaires, accompagnés de 13 conjoints) a débarqué au Liban au cours de la première quinzaine du mois d’avril. La première rencontre a eu lieu avec le proviseur du grand Lycée franco-libanais de Beyrouth, M. Bernard Roesch. L’entrevue a été essentiellement axée sur la situation des établissements français du Liban. Les membres de la délégation ont ensuite été reçus à la Mission culturelle française par le conseiller culturel Alain Fouquet. Ils ont assisté au Centre culturel français à une conférence donnée par M. Yves Corporeau sur «le système éducatif libanais et l’action de coopération éducative française». La délégation a ensuite été reçue par le ministre de l’Éducation Mohammed Youssef Beydoun, qui a mis l’accent à cette occasion sur le fait que le Liban est confronté à un manque de formation des directeurs d’établissements scolaires dans les deux secteurs privé et public, soulignant sur ce plan que la visite de la délégation d’Afides survenait au bon moment. Il a regretté en outre le fait qu’il n’existe pas au Liban de formation continue, car «la formation se doit d’être continue». Les Afidésiens, pour leur part, ont proposé au ministre de donner l’occasion à trois directeurs d’établissements scolaires libanais de participer à l’une des trois sessions de formation qui se tiendront en septembre prochain à Lomé, Haïti et Libreville. Ils pourront à leur retour former leurs collègues. «Les gens du pays doivent prendre la relève», affirment les Afidésiens. Le financement, en revanche, pourrait être assuré par l’ACCT. La délégation a d’ailleurs souligné, lors de sa rencontre avec M. Beydoun, qu’une section Afides ne peut être créée que s’il existe 20 adhérents à l’association. Les membres doivent, de plus, réaliser une opération importante qui justifie la création de la section. Ateliers au CCF à Tripoli Dans le cadre de leur programme d’activités au Liban, les Afidésiens avaient prévu une journée qui réunirait des responsables du secteur de l’éducation : la journée des ateliers. Celle-ci s’est déroulée à Tripoli et a été organisée par M. Yves Lopez, proviseur du Lycée franco-libanais de Tripoli et correspondant d’Afides-France. «La journée a été un franc succès et a donné lieu à nombre d’échanges entre les responsables pédagogiques des deux pays», précise M. Jean-Claude Rimbault, vice-président de l’Afides. Les chefs des établissements scolaires, publics et privés, au Liban-Nord, se sont rendus nombreux au Centre culturel français à Tripoli. Les participants se sont divisés en cinq groupes et ont engagé un débat portant sur cinq thèmes : statuts des établissements scolaires français et libanais (réalités administratives, sociologiques et juridiques) ; évolutions et systèmes éducatifs français et libanais (orientations, contenus, enjeux...) ; le projet d’établissements (définitions et mise en œuvre d’une politique éducative); la gestion des ressources humaines (équipes pédagogiques, formation) et enfin le budget de l’établissement (gestion matérielle et financière). M. Rimbault a souligné sur ce plan à L’Orient-Le Jour que les problèmes du système pédagogique libanais étaient les mêmes, à quelques différences près, que ceux dont souffre le système français. Il a constaté que les échanges entre les différents participants ont été directs, francs et intéressants. Selon M. Rimbault, les professeurs et chefs d’établissements libanais ont évoqué, lors de la journée de débat organisée à Tripoli, les difficultés qu’ils rencontrent dans l’application de l’enseignement des nouveaux programmes. M. Nassif Kalouche, mohafez du Liban-Nord, et M. Fawzi Nehmé, directeur régional du ministère de l’Education nationale, avaient tenu à assister à cette journée. Rencontre avec Les Cités Par ailleurs, les Afidésiens ont tenu à consacrer une journée à rencontrer les responsables de l’association Les Cités (Cercles d’innovation de technologie éducative). Cette organisation libanaise non gouvernementale s’est fixé pour mission de former les professeurs afin d’informatiser l’enseignement technologique. Cela explique le fait que les responsables des Cités se sont senti concernés par l’arrivée au Liban de représentants de l’Afides, d’autant qu’ils ont conclu un partenariat avec le réseau français «Interrives». La rencontre avec la délégation de l’Afides leur a permis de discuter des possibilités d’échanges entre les deux organismes ainsi que d’un projet d’accueil en France des chefs d’établissements libanais (et vice versa). Aussi se sont-ils mis d’accord pour faciliter l’accès à des stages de formation au niveau des élèves dans les deux pays. En ce qui concerne le financement de ces projets, l’Afides pourrait mettre les Cités en contact avec des organisations qui seraient susceptibles d’assurer les sommes nécessaires. Les Afidésiens ont découvert lors de leur visite une part importante du patrimoine libanais humain, géographique, archéologique et culturel. Et comme l’a si bien souligné M. Michel Roussel, conseiller d’Afides, lors de la rencontre avec le ministre Beydoun, de telles initiatives sont plus que nécessaires, car il ne s’agit pas «de réinventer le monde mais de progresser ensemble».