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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Liberté religieuse - Un représentant du département d'Etat en mission au Liban L'émigration des chrétiens d'Orient, un mouvement réversible, affirme un responsable US

Du Timor-Oriental à l’Afghanistan, et de l’Égypte au Soudan, en passant par le Kosovo, la Birmanie ou le Nigeria, les conflits interreligieux et interraciaux, à composante religieuse, ont dramatiquement augmenté en nombre au cours des quinze dernières années. En 1998, une loi sur la liberté religieuse a été votée à l’unanimité par le Congrès américain, et une sous-commission du département d’État chargée d’en assurer le suivi, sur le plan international. Au Liban pour quelques jours, son président, Robert A. Seiple, ambassadeur plénipotentiaire pour la liberté religieuse, a tenu hier un point de presse au domicile de l’ambassadeur des États-Unis, pour expliquer le sens de la tâche assumée par la commission qu’il préside et le sens de sa présence au Liban. «Les droits de l’homme, la liberté religieuse ne sont pas une invention américaine», affirme d’emblée l’ambassadeur Seiple, et autour de ces notions, un droit humanitaire se développe qui devient de jour en jour plus impératif. Au point que dans des circonstances exceptionnelles, comme au Kosovo, ce droit a prévalu sur le principe de souveraineté de l’État et a justifié l’intervention militaire contre le régime de Slobodan Milosevic. La commission du département d’État pour la liberté religieuse publie tous les ans un document sur l’état de la liberté religieuse dans le monde et dispose de moyens d’encourager les situations favorables à cette liberté, ou au contraire d’intervenir dans des situations d’oppression due à la différence de croyance religieuse, explique le responsable du département d’État. Les moyens d’intervention vont de la pression diplomatique aux sanctions économiques. Des sanctions ont été recommandées contre la Serbie, les taliban, l’Iran, l’Irak, le Soudan, la Birmanie et la Chine. Au Liban, qu’il connaît pour avoir présidé, quinze années durant, aux destinées de l’organisation non gouvernementale World Vision, très active dans de nombreux projets d’assistance et de développement, Robert Seiple a visité trois villages du Chouf où sa commission supervise un programme de réconciliation et de développement. Il ne manque pas de souligner l’importance de l’expérience de réconciliation et de convivialité qui se vit au Liban. Seiple a également rendu des visites protocolaires au patriarche maronite, au président du Conseil supérieur chiite et au mufti de la République, avec lesquels il a eu des conversations à bâtons rompus. Une grande lassitude de la guerre «Le Liban est plus qu’un pays, c’est un message, un modèle de pluralisme et de tolérance religieuse à proposer aux autres». Ces paroles de Jean-Paul II, Seiple les reprend à son compte. Commentant sa visite au Chouf, l’ambassadeur plénipotentiaire fait état d’une «grande lassitude de la guerre». «Les gens veulent autre chose. Ils veulent une vie meilleure, dit-il. Ils sont d’accord, par-delà leurs différences religieuses: sur leurs besoins, l’éducation de leurs enfants, un avenir vivable. Il faut donc aller à la racine des choses, promouvoir le pluralisme, la liberté religieuse, comme le fait le Liban». À côté de Jean-Paul II, Seiple cite Thomas Jefferson et David Thoreau. Jefferson, parce qu’il affirme que «la liberté religieuse est la première des libertés». Thoreau, qui a noté quelque part que pour mille personnes qui examinent les feuilles, une seule songe à regarder les racines. Pour Seiple, il est évident que la racine, c’est la liberté religieuse. Et de commenter : «Quand la liberté religieuse est respectée, tous les autres droits le sont en général». Confronté aux clichés sur les minorités et la disparition des chrétiens d’Orient, Seiple semble mal à l’aise. Il affirme ne pas aimer cette terminologie. «N’est-il pas plus simple de dire que les coptes sont égyptiens ?», rétorque-t-il à une question qui lui est posée. Il refuse en particulier de dramatiser le mouvement d’émigration des chrétiens du Moyen-Orient, et pense que ce mouvement est réversible, si les conditions changent, allant même jusqu’à penser que les communautés musulmanes ont intérêt à empêcher que le pluralisme disparaisse, faute de pluralité. «Nous sommes là pour applaudir et encourager ce qui se passe, conclut Seiple. Au Chouf, des points de convergences commencent à se manifester. L’action de la commission pour la liberté religieuse est exhaustive, universelle. Elle n’est dirigée contre personne. Sa principale raison d’être est de promouvoir la liberté religieuse, plutôt que de punir. C’est un droit universel qui est en train d’être développé, qui transcende les cultures et les États».
Du Timor-Oriental à l’Afghanistan, et de l’Égypte au Soudan, en passant par le Kosovo, la Birmanie ou le Nigeria, les conflits interreligieux et interraciaux, à composante religieuse, ont dramatiquement augmenté en nombre au cours des quinze dernières années. En 1998, une loi sur la liberté religieuse a été votée à l’unanimité par le Congrès américain, et une...