Beaux-arts - Exposition 1900 aux Galeries nationales du Grand Palais à Paris Un antiquaire libanais parmi les exposants (photos)

Une douzaine de pièces uniques de la collection de Robert Zéhil, un antiquaire libanais installé à Monaco, sont présentées dans le cadre de l’exposition 1900 qui se tient aux Galeries nationales du Grand Palais, à Paris, depuis le 14 mars jusqu’au 26 juin 2000. Cette manifestation, organisée par la «Réunion des musées nationaux» de France et le musée d’Orsay, «a pour propos de s’interroger sur le passage du point de vue de la création artistique à l’échelle européenne, d’un siècle à l’autre», indique la préface du catalogue de l’exposition. Il ne s’agit pas d’une commémoration de l’exposition universelle de 1900, ni d’un hommage à l’art nouveau et à ses maîtres, mais plutôt d’un tour d’horizon des techniques artistiques qui virent le jour entre 1895 et 1905. Comme à chaque fin de siècle, l’effervescence créatrice est à son paroxysme. C’est cette ambiance que cherche à recréer la présente exposition du Grand Palais, à travers des œuvres signées des plus grands noms de l’époque, dans le domaine de la peinture, de la sculpture, des arts appliqués (reliure, affiche, illustrations, architecture), des arts décoratifs (mobilier, orfèvrerie, etc.) ou de la photographie. Il y a là des sculptures de Rodin, Claudel, Degas, Picasso ; des toiles de Signac, Matisse, Munch ; des panneaux d’Hector Guimard ; des meubles et des vases Gallé, Tiffany ; des plans dessinés par l’architecte Otto Wagner ; des dessins préparatoires, pour frises ornementales de Gustav Klimt… Parmi cet «échantillonnage» de haute valeur, les pièces de la collection Robert Zéhil ne sont pas des moindres. Le catalogue recense : un vase en verre à la monture en argent dessinée par Henry van de Velde, figure emblématique des arts du décor au début du siècle dernier, et exécutée par Alphonse Debain, orfèvre à Paris vers 1900. Une reliure en cuir, orné d’un bas-relief en ivoire, signée René Lalique (1898). Une lampe de table ombelles (1903) en bronze doré, ciselé et verre soufflé moulé, gravé, création du sculpteur Maurice Bouval. Un vase à décor de grenouilles guettant des insectes en vol, de Jean Dunand, en bronze patiné, ciselé et doré avec incrustations d’or, exécuté en 1906. Un autre à motifs hippocampes et grondins (même année), œuvre du sculpteur Léo Laporte-Blairsy, réalisé dans les fonderies d’Adrien-Aurélien Hébrard. Un plat en forme de raie (1906) également en bronze patiné, cuivre martelé et incrustations d’or. Un très beau vase en faïence avec monture à décor de panicauts en argent fondu et ciselé, signé Clément Massier. Un magnifique service à thé et café aux lignes «fenouil» réalisé par la manufacture nationale de porcelaine de Sèvres en 1898, suivant le modèle créé par le sculpteur Léon Kann. Un porte-cartes orné d’une femme-papillon, en argent, sculpté par Jules Desbois, vers 1905. Une canne à main en pommeau en argent fondu, ciselé, partiellement doré et incrusté d’émail, en forme de tête de femme. Une pièce signée Vever Paris (Paul et Henri Vever, bijoutiers 1850-1915). Sans oublier les bijoux et accessoires : pendentif papillon à tête de femme, en or, pierre de lune, émail et perle, d’Eugène Feuillâtre, daté de 1902. Ceinture en argent fondu et ciselé, Les heures de la vie, exécutée par la maison Piel frères vers 1899-1900, sur une composition du dessinateur Gabriel Stalin. Ou, encore, un miroir à main baptisé Les glycines, réalisé en 1903 par Mathilde Augé, peintre émailleur, Ely Vial, peintre graveur et Henri Cognet, fondeur. La liste n’est pas exhaustive. Mais à travers ces quelques pièces appartenant à une collection libanaise, l’union des arts, trait dominant de cette période appelée à juste titre Art nouveau est perceptible.