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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés Lustiger : si la paix se concrétise, le Liban sera un modèle

L’archevêque de Paris, le cardinal Lustiger, accompagné de l’archevêque maronite de Beyrouth Mgr Boulos Matar, a rendu visite hier au chef de l’État, ainsi qu’aux présidents de l’Assemblée nationale et du Conseil des ministres. Après avoir rencontré M. Hoss, le cardinal Lustiger a affirmé : «Nous avons parlé en particulier des espoirs de paix pour le Liban. J’avais visité le Liban voici cinq ans, et les traces de la guerre étaient encore évidentes. Elles n’ont pas clairement disparu aujourd’hui, mais la rénovation de la cathédrale Saint-Georges me semble être un miracle libanais. Le miracle libanais se résume dans le fait que ce pays vit dans le respect réciproque, dans le cadre de la démocratie et du respect du pluralisme». «Si la paix se concrétise au Liban et que cette compréhension réciproque demeure, le Liban sera un modèle pour les États du Moyen-Orient, et même au-delà. Dans ce petit pays, une partie de l’histoire de ce monde s’écrit». Eddé : Le rôle vital des chrétiens La veille, un dîner avait été offert au siège de l’archevêché maronite de Beyrouth en l’honneur du patriarche Sfeir, en présence notamment du cardinal Lustiger et des grands officiels civils et religieux qui avaient assisté à l’inauguration de la cathédrale. Prenant la parole au cours de la soirée, M. Michel Eddé, ancien ministre de la Culture, avait exprimé sa joie pour le rôle attribué par le cardinal Lustiger aux chrétiens du Liban. «Le Liban, a dit M. Eddé, donne l’exemple de l’unité des Églises dans le Christ». Après avoir remercié tous ceux qui ont suivi de près ou de loin le projet de rénovation et de reconstruction de la cathédrale, M. Eddé a ajouté : « Je rappelle ce que disait déjà Pie XII : Les laïcs ne sont pas dans l’Église, ils sont l’Église. C’est ainsi qu’il nous revenait de montrer le rôle vital et la présence des chrétiens en Orient. Cette cathédrale est un symbole de la coexistence islamo-chrétienne dans le pays. À quelques mètres d’elle, une mosquée sera construite.Il s’agit d’un véritable symbole de coexistence.C’est le rôle de l’Église dans cet Orient». S’adressant ensuite au cardinal Lustiger, M. Eddé a rappelé que deux messes sont dites, le lundi de Pâques et à la fête de l’Assomption, à l’intention de la France. «Il n’y a pas un pays au monde ou on prie pour la France comme on le fait au Liban», a-t-il commenté. «Hélas, nous constatons que des nuages assombrissent nos rapports avec la France. Nous espérons qu’elle sera à nos côtés pour que nous puissions voir un jour notre patrie souveraine et indépendante. Dans le même temps, nous nous trouvons dans un environnement arabe et nous devons rester solidaires les uns avec les autres (…). La France a été la première nation chrétienne à s’ouvrir sur l’islam, voici cinq siècles. Nous témoignons pour le Christ dans un environnement qui n’est pas entièrement chrétien. Nous voulons sauvegarder cette tradition». Pour sa part, le patriarche Sfeir devait formuler l’espoir que la coexistence islamo-chrétienne se développe non seulement dans la construction de lieux de culte, mais à travers les personnes qui incarnent cette coexistence. Le cardinal Lustiger a prié les chefs religieux et civils au Liban de s’occuper de près de la jeunesse libanaise, pour lui épargner les déviances de la jeunesse occidentale, «car la déviance de la jeunesse est une catastrophe pour la société». Enfin, prenant la parole, l’ancien chef de l’État Élias Hraoui a affirmé : «En tant qu’État libanais, et très franchement, nous pouvons dire aux Palestiniens des camps, après le retrait d’Israël, ce que nous avons dit naguère aux milices : rendez vos armes, c’est l’armée libanaise qui assurera votre sécurité et non plus vous-mêmes».
L’archevêque de Paris, le cardinal Lustiger, accompagné de l’archevêque maronite de Beyrouth Mgr Boulos Matar, a rendu visite hier au chef de l’État, ainsi qu’aux présidents de l’Assemblée nationale et du Conseil des ministres. Après avoir rencontré M. Hoss, le cardinal Lustiger a affirmé : «Nous avons parlé en particulier des espoirs de paix pour le Liban....