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Actualités - ANALYSE

Situation - Les pressions se multiplient sur tous les fronts Sans unité intérieure, le pays risque gros

Prénégociatoires ou pas, les pressions que le Liban subit en cette phase-charnière s’étalent sur tous les domaines de la vie publique, le politique, le sécuritaire et le socio-économique. Leur impact est redoublé par les zizanies intérieures qui prennent de plus en plus mauvaise tournure. Les appréhensions se font très vives. Les Libanais, qui n’en peuvent mais sur le plan régional ou politique, commencent à s’asphyxier sérieusement sous le carcan d’une crise socio-économique que les efforts du gouvernement ne parviennent pas à juguler. Un étouffement qu’aggrave la multiplication des incidents sécuritaires montés en épingle par les parties qui cherchent à saper toute confiance dans le pouvoir. Et qui trouvent, par le truchement de médias étrangers complaisants, un large écho à l’extérieur où l’on présente volontiers ce pays comme étant sur le point de retrouver ses vieux démons. On signale ainsi que de nombreux Libanais travaillant dans des pays arabes sont entrés en contact dernièrement avec leurs proches, pour leur demander si la monnaie nationale n’allait pas de nouveau s’effondrer. Ces émigrés s’interrogent sur la question palestinienne que les dirigeants libanais mettent actuellement en relief. Ils demandent aussi s’ils ne feraient pas mieux de sortir au plus vite leurs familles d’un pays qui, entendent-ils à la télé, va désormais à la dérive et court vers sa perdition. Face à cette campagne d’exagération voulue et de désinformation, un ancien responsable estime que les Libanais doivent se ressaisir de toute urgence et unifier leurs rangs derrière la légalité. Il affirme qu’il est absolument indispensable de conforter la solidarité nationale et de parler d’une même voix. Pour ce vétéran, «les controverses locales publiques font le jeu de ceux qui pêchent en eau trouble afin de nous nuire et d’affaiblir les positions négociatoires de la Syrie. Nul n’ignore en effet que Damas est concerné au premier chef par la scène intérieure libanaise et risque d’être tenu responsable de toute dégradation qui s’y produirait». Abondant dans le même sens, un groupe de députés relève pour sa part que «le Liban doit plus que jamais coller à la Syrie, coordonner avec elle et renforcer le jumelage des deux volets. On doit couper court, avec toute la fermeté requise, aux tentatives déployées actuellement pour nous dissocier. Notre intérêt bien compris est de faire corps avec la Syrie. Car autrement Israël nous isolerait, disloquerait le tandem et nous imposerait un traité de paix séparé dont nous payerions cher le prix. M. Farouk el-Chareh, en soulignant la nécessité du jumelage des deux volets ainsi que la volonté de nos deux pays de préserver la stabilité de la région tout en recherchant une paix équitable, ne fait que nous rappeler le plus élémentaire de nos devoirs. Nous ne pouvons pas espérer autrement voir se concrétiser les principes de Madrid auxquels nous restons attachés à l’instar de la Syrie. Le message de M. Chareh, lancé à partir de Baabda, est d’une aveuglante clarté. Il suffit par lui-même, sans qu’il soit besoin de riposte directe, à répondre aux insinuations occidentales sur la domination syrienne, en mettant l’accent sur le libre partenariat de deux pays frères». Et d’insister en rappelant que le ministre syrien a particulièrement «mis l’accent sur la conformité des intérêts de Beyrouth et de Damas. Il n’existe aucune contradiction, ni à l’intérieur ni au niveau de la région. M. Chareh a souligné que l’association libano-syrienne va au-delà du jumelage des deux volets et qu’elle est essentielle pour tout Libanais, tout Syrien et tout Arabe». Ces mêmes parlementaires soutiennent que «les propos du ministre syrien ont été applaudis dans les cercles diplomatiques, qui ont bien compris leur sens. De même la tournée régionale du président Émile Lahoud a été couronnée de succès et ses différents interlocuteurs ont parfaitement apprécié les positions libanaises». Il reste cependant que le flou entoure encore les intentions israéliennes concernant le retrait. De ce fait, les dirigeants libanais n’ont toujours pas arrêté de plan pour ce qu’il conviendra de faire par la suite. De plus leurs priorités respectives ne semblent pas tout à fait identiques, certains d’entre eux ne voyant pas pourquoi on mêlerait la question des Palestiniens à la 425. Sans compter que le pouvoir doit prendre garde aux parties, locales ou autres, qui commencent à reparler de la 520. Un parallèle que les loyalistes réfutent en remontant aux sources. En effet, l’un d’eux rappelle que dans les années quatre-vingt, l’émissaire de Reagan, Philip Habib, avait déconseillé qu’on lie le départ des Syriens au retrait des Israéliens. À son avis une exigence de simultanéité servirait de prétexte aux Israéliens pour rester. Et c’est bien ce qui est arrivé, ajoutent ces loyalistes : après l’accord du 17 mai, Israël a adressé une note annexe aux Américains pour indiquer qu’il ne se retirerait que si les Syriens en faisaient autant. Aujourd’hui, concluent ces sources, l’État hébreu ne pose plus cette condition et il est regrettable qu’on la voie soulever par d’autres.
Prénégociatoires ou pas, les pressions que le Liban subit en cette phase-charnière s’étalent sur tous les domaines de la vie publique, le politique, le sécuritaire et le socio-économique. Leur impact est redoublé par les zizanies intérieures qui prennent de plus en plus mauvaise tournure. Les appréhensions se font très vives. Les Libanais, qui n’en peuvent mais sur le...