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Actualités - CHRONOLOGIE

Paris approuve la démarche de Tel-Aviv et s'en remet aux Nations-Unies

Le chef de la diplomatie française Hubert Védrine a approuvé hier la décision d’Israël de se conformer aux résolutions de l’Onu pour son retrait annoncé du Liban, mais il a renvoyé la question d’un éventuel déploiement de soldats français à la frontière à un débat au Conseil de sécurité. Dans le même temps, M. Védrine s’est inquiété des velléités des groupes qui, au Liban, profiteraient du vide laissé par le retrait israélien pour créer «un climat d’insécurité». «On ne peut qu’approuver un pays qui décide d’appliquer les résolutions de l’Onu qui le concernent», a-t-il affirmé à l’issue d’un déjeuner de travail avec son homologue israélien David Lévy. Selon M. Lévy, le retrait «se fera à la ligne qui sera acceptée par les experts de toutes les parties : l’Onu, le Liban, Israël». Le ministre israélien a souligné que son pays était prêt «à coopérer avec tous afin de fixer la ligne frontalière acceptée par tout le monde», a-t-il ajouté. Tout en réitérant sa préférence pour un retrait qui s’effectuerait dans le cadre d’un accord d’ensemble entre Israël, le Liban et la Syrie, M. Védrine a estimé qu’il fallait se préparer à l’hypothèse d’un retrait unilatéral. «Même si c’est un retrait unilatéral, on ne peut qu’approuver un pays qui décide d’appliquer une résolution des Nations unies qui le concerne», a dit M. Védrine. «Il faudrait s’interroger sur les arrière-pensées de ceux qui voudraient, à partir de là, créer une situation d’insécurité», a-t-il d’autre part prévenu. M. Lévy a indiqué que le départ du Liban priverait «les armées étrangères» de prétextes pour s’en prendre à Israël. À propos du déploiement de forces onusiennes jusqu’à la frontière, M. Védrine a souligné que «ce n’était pas à la France seule de traiter» de cette question, mais aux membres du Conseil de sécurité saisis par le secrétaire général de l’Onu. «Il est encore tôt, et je ne peux pas dire ce que nous allons examiner et conclure ensemble», a-t-il néanmoins affirmé. De même, M. Védrine a affirmé qu’il était à ce stade «trop tôt pour dire ce qu’il adviendra de la Force intérimaire des Nations unies» (Finul) dans ce contexte nouveau alors que M. Lévy évoquait la nécessité de renforcer cette force. Plus tard, en sortant de l’Élysée, à l’issue d’un entretien de 45 minutes avec le président Jacques Chirac, M. Lévy a affirmé qu’il n’était «pas venu demander à qui que ce soit d’envoyer des soldats afin de sauvegarder des intérêts israéliens ou d’assurer la sécurité d’Israël». M. Lévy a remis à M. Chirac une copie de la lettre qu’il avait adressée à M. Annan pour l’informer de la décision d’Israël de se retirer du Liban d’ici au 7 juillet, a-t-on indiqué à l’Élysée. «La France, a expliqué M. Lévy, est un pays très important en Europe et dans le monde, membre (permanent) du Conseil de sécurité, et c’est au Conseil de sécurité de prendre des décisions» concernant le retrait israélien du Liban. L’entretien, a-t-il dit, s’est déroulé dans une atmosphère amicale et franche. «Nous allons essayer, à l’initiative du secrétaire général de l’Onu, de mettre en place un mécanisme pour contrôler les choses et éliminer tout danger, non pas en direction d’Israël mais au Liban», a-t-il ajouté. «Israël est prêt à coopérer avec les Nations unies, mais si on tire sur nous, on ripostera de la façon la plus ferme», a-t-il menacé. Au cours de l’entretien, a-t-on indiqué à l’Élysée, le président Chirac a fait valoir que «dans la période qui s’engage aujourd’hui, la France souhaite avoir des contacts avec toutes les parties concernées». Il a rappelé que le Conseil de sécurité «aurait des décisions à prendre sur la base de propositions du secrétaire général». «Nous attendons les propositions du secrétaire général», a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie française Hubert Védrine a approuvé hier la décision d’Israël de se conformer aux résolutions de l’Onu pour son retrait annoncé du Liban, mais il a renvoyé la question d’un éventuel déploiement de soldats français à la frontière à un débat au Conseil de sécurité. Dans le même temps, M. Védrine s’est inquiété des velléités des...