Elections Cartes brouillées dans la Békaa-Ouest

La campagne électorale commence à prendre forme çà et là. Et des problèmes d’alliances se présentent. Il en va ainsi dans la Békaa-Ouest. Où des dissensions éclatent entre les députés en place. Dont l’un veut être nommé «chef de liste». Réunis dernièrement, ces parlementaires, MM. Élie Ferzli, Robert Ghanem, Mahmoud Abou Hamdane, Fayçal Daoud, Sami el-Khatib et Abdel Rahim Mrad, ont annoncé qu’ils reconduisaient leur attelage de 1996. Cela à la suite de la réconciliation entre MM. Abou Hamdane et Mrad, auparavant brouillés. Un rabibochage qui a eu lieu en la résidence de son maître d’œuvre, M. Ghanem. Les six intéressés se sont entendus pour des rencontres cycliques et rotatives, au domicile de chacun d’eux à tour de rôle, le maître de céans faisant ensuite office de porte-parole du groupe. C’est cette routine qui a été suivie pendant quelques semaines. Puis M. Mrad a exigé le titre de «chef de liste», en raison du fait que les sunnites qu’il représente constituent les 53 % de l’électorat dans la circonscription. M. Mrad a même effectué une tournée des villages pour faire appuyer sa revendication par ses coreligionnaires. Les autres pôles en ont pris ombrage, en l’accusant de confessionnaliser le débat. Ce qui est d’autant plus regrettable, ajoutent-ils, que la Békaa-Ouest a toujours été un exemple de cohabitation fraternelle entre les communautés. Aussi, pour riposter à une initiative jugée malheureuse, les membres de l’alliance ont indiqué qu’ils pourraient se doter d’un autre «chef de liste» en la personne de M. Sami el-Khatib, qui se trouve être également sunnite. Et qui a l’ancienneté pour lui. Ils ont toutefois précisé qu’ils préfèrent à tout prendre rester égaux sans primus inter pares. En relevant que s’il s’agit de prendre en considération les titres, M. Ferzli, qui est vice-président de l’Assemblée, serait tout désigné pour être à la tête de la liste. Ce qu’il refuse absolument. Toujours est-il que la région est maintenant divisée et qu’il y règne un climat présageant une bataille serrée. Car dans les conditions actuelles, il n’est pas exclu que M. Mrad se sépare de ses partenaires. À moins que les décideurs n’interviennent. Comme ils l’avaient fait au Nord, où ils avaient prié M. Omar Karamé de ne pas attaquer M. Sleiman Frangié sur des bases confessionnelles.