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Actualités - ANALYSE

Période de grandes manoeuvres et climat d'incertitude

C’est confirmé par son envoyé : le secrétaire général de l’Onu n’a jusqu’à présent reçu aucune note d’Israël pour l’informer de son retrait du Liban-Sud, avec ou sans reconnaissance de la 425. Le gouvernement israélien s’est contenté de relancer verbalement l’Onu par le truchement du ministre des AE, M. David Lévy, qui, lors de sa récente rencontre avec M. Kofi Annan, lui a déclaré que le retrait se ferait en juillet. Ce à quoi le secrétaire général Annan a répondu en demandant une notification écrite qui ne lui a toujours pas été adressée. Dans ces conditions, indiquent des sources diplomatiques, M. Annan ne peut lui-même saisir le Conseil de sécurité ni proposer ouvertement quoi que ce soit pour la supervision du retrait en application de la 426, corollaire exécutif de la 425. Le retrait israélien n’est donc pas acquis. On relève d’ailleurs que le Cabinet du Premier ministre, M. Ehud Barak, a publié dernièrement un communiqué indiquant que la décision de retrait n’est pas encore définitive et qu’on ne peut dès lors parler de dates ou de délais. Ceci en réponse à des spéculations d’origine française selon lesquelles le retrait se ferait dès le mois de mai prochain. Il n’est donc pas exclu que l’annonce du retrait, faite initialement avec une insistance qui a convaincu toutes les grandes capitales, ne soit en définitive qu’une tentative de pression, une manœuvre tactique ou même un simple ballon d’essai sans fondement. Les loyalistes locaux estiment, selon l’un d’eux, que «Barak cherche à intimider la Syrie autant que le Liban pour les porter à accepter les conditions qu’il pose à la reprise des pourparlers bilatéraux». Toujours est-il que les Occidentaux, qui ont d’abord cru Barak, ne sont pas loin de penser aujourd’hui qu’il pourrait avoir changé d’avis. Des informations en provenance d’Europe indiquent en effet que le gouvernement israélien, plus exactement le comité restreint qu’il a formé à cet effet, n’a pas encore pris de décision définitive. Le principe du retrait, ajoute-t-on, est bien retenu. Mais ni son étendue ni ses mécanismes ne sont encore arrêtés. Le pouvoir politique israélien ne s’est donc pas prononcé sur le rapport du commandement militaire qui parle de fort redéploiement plutôt que de retrait total, en recommandant le maintien de 14 postes à l’intérieur du territoire libanais. Il n’en reste pas moins que les Israéliens semblent avoir marqué des points sur le plan diplomatique. Les Américains, comme on l’a vu au sommet de Genève, parlent de nouveau de la «bonne foi» ainsi que de «la volonté de paix» du gouvernement israélien en place. L’Administration US ne cache pas qu’à son avis le projet de retrait israélien du Liban est un élément positif, en laissant entendre que la Syrie et le Liban devraient y répondre également par des gestes positifs, entendre par des concessions. Mais Beyrouth met en garde contre les duperies et demande que tout soit présenté par écrit. Une exigence de transparence que le recul, discret mais certain, dans les positions israéliennes, justifie amplement. Ainsi, à part le communiqué susmentionné du Cabinet de M. Barak, on note que le Conseil des ministres israélien réuni dimanche dernier s’est abstenu de confirmer quoi que ce soit au sujet du retrait. Pendant vingt-deux ans, Israël a foulé aux pieds la 425. Comment croire qu’il en devienne brusquement le champion et s’il prétend respecter désormais la légalité internationale, pourquoi n’applique-t-il pas tout simplement les résolutions de l’Onu, la 425 comme la 242, la 338 ou la 195 relative au droit de retour des réfugiés palestiniens. Ensuite, se demande-t-on également à Beyrouth, si Israël est aussi preneur de paix qu’il l’affirme, pourquoi multiplie-t-il les menaces ? Quoi qu’il en soit, la rencontre de M. Barak avec le président Clinton à Washington va peut-être apporter du nouveau. Le chef de la Maison-Blanche pense en effet pour sa part que le retrait devrait se faire après un accord et après la reprise des pourparlers syro-israéliens, dans le cadre du processus de paix. Il est possible qu’il en persuade son interlocuteur israélien.
C’est confirmé par son envoyé : le secrétaire général de l’Onu n’a jusqu’à présent reçu aucune note d’Israël pour l’informer de son retrait du Liban-Sud, avec ou sans reconnaissance de la 425. Le gouvernement israélien s’est contenté de relancer verbalement l’Onu par le truchement du ministre des AE, M. David Lévy, qui, lors de sa récente rencontre avec M....