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Actualités - ANALYSE

Elections - Expectative dans la plupart des régions Les premiers frémissements de la campagne se manifestent au Kesrouan

En dépit de quelques passes d’armes, d’ailleurs à fleurets mouchetés, entre MM. Rafic Hariri et Sélim Hoss à Beyrouth ou entre MM. Omar Karamé et Sleiman Frangié au Nord, les pôles politiques locaux se cantonnent toujours dans une prudente expectative en ce qui concerne les législatives de l’été prochain. Pour tout dire, les développements régionaux doivent conditionner la configuration de la future Chambre. Qui sera différente selon qu’elle aurait ou non à ratifier un éventuel traité de paix. Comme on reste dans l’incertitude à ce propos, les décideurs n’ont pas encore arrêté leurs options. Cependant, au Kesrouan, où leur emprise ne semble pas aussi accentuée qu’ailleurs, cela commence à bouger. Ainsi, le député Rouchaid el-Khazen a ouvert le feu sur son colistier d’hier, M. Farès Boueiz. Les alliances sont donc remises en cause et le jeu reprend de zéro. On note ainsi que l’avocat Farid el-Khazen, neveu de M. Rouchaid el-Khazen, s’éloigne, sous les auspices de ce dernier, de M. Boueiz, au profit d’un rapprochement avec le député Mansour el-Bone. Selon des sources de la région, M. Rouchaid el-Khazen aurait pris la mouche lorsque, donnant un dîner en l’honneur de M. Amr Moussa, ministre égyptien des AE, M. Boueiz avait omis de l’y convier, alors qu’il avait invité son rival, l’influent ancien ministre M. Georges Frem. Cheikh Rouchaid y avait vu les prémices d’un axe électoral dirigé contre lui. À ce propos, les mêmes sources n’excluent pas que MM. Boueiz et Frem se mettent d’accord pour composer ensemble une liste, au Kesrouan et à Jbeil. Mais d’autres connaisseurs pensent que les conditions posées par M. Frem au sujet de la sélection des candidats, de leur aptitude à assumer une députation de proximité, empêcheront l’alliance avec M. Boueiz de se tisser. Du côté de M. Mansour el-Bone, on indique qu’on en reste pour le moment au stade de l’observation, la «visibilité extérieure» liée aux développements régionaux n’étant pas encore suffisante pour décider des choix à faire. Selon les proches du député, le retrait israélien du Sud pourrait avoir des retombées sur la situation politique intérieure, élections comprises. Tout est donc possible dans l’ensemble du pays, bien que la tendance générale soit à la reconduction des axes établis en 1996. Mais même en cas de bouleversements dans les alliances, les opérations «resteraient sous contrôle», prévoient des loyalistes proches des décideurs. À les en croire, on va cependant animer cette fois un peu plus la compétition«en répartissant les candidats forts entre des listes différentes au lieu de les réunir ensemble». On évoque ainsi les divergences qui commenceraient à opposer MM. Rafic Hariri et Nabih Berry ou M. Walid Joumblatt et le Hezbollah. Mais les cracks se retrouveraient toutefois groupés au moment des résultats, par l’effet du panachage qui prendrait alors tout son épanouissement. La démocratie y trouverait apparemment son compte dans la mesure où il n’y aurait nulle part de «liste principale» passant tout entière, sans être percée, comme on dit. Ce tour de passe-passe élémentaire permettrait d’escamoter le fameux «bus» qui a tant amusé les Libanais lors de l’édition 96. Mais la poudre aux yeux n’y change rien : dans sa nature profonde la Chambre restera la même qu’aujourd’hui. Aussi zélée, aussi docile.
En dépit de quelques passes d’armes, d’ailleurs à fleurets mouchetés, entre MM. Rafic Hariri et Sélim Hoss à Beyrouth ou entre MM. Omar Karamé et Sleiman Frangié au Nord, les pôles politiques locaux se cantonnent toujours dans une prudente expectative en ce qui concerne les législatives de l’été prochain. Pour tout dire, les développements régionaux doivent...