La presse allemande s'indigne

La presse allemande d’hier renvoie dos à dos Deutsche Bank et Dresdner Bank, condamnant l’attitude des deux banques allemandes, après l’échec de leur projet de fusion qui devait donner naissance à la plus grande banque du monde. Pour Bild, le quotidien populaire le plus lu en Allemagne, le patron de la Deutsche Bank, Rolf Breuer, celui de la Dresdner, Bernhard Walter, et celui du géant de l’assurance Allianz, Henning Schulte-Noelle, sont des «amateurs». Ces patrons ivres de pouvoir au moment de l’annonce de leur projet «ont voulu être les meilleurs et sont maintenant la risée des marchés financiers mondiaux», écrit le quotidien populaire. «Maintenant, ils sont aussi ridés que des vieilles pommes exposées trop longtemps au soleil», poursuit le journal. Le quotidien allemand de la finance Börsen-Zeitung qualifie la débâcle de «désastre des égaux», jouant sur l’expression «fusion des égaux», mise en avant par les deux établissements lors de la présentation de leur projet. «Les activités du secteur bancaire sont basées sur la confiance», écrit le journal reprenant les termes de Rolf Breuer. «C’est justement la confiance qui faisait défaut de bout en bout dans cet accord», poursuit le journal. Pour le quotidien conservateur Die Welt, le projet de fusion était plombé depuis le départ. «Toutes les erreurs possibles ont été commises pendant cette fusion. C’est surtout Breuer qui en a commis le plus mais Walter a également été très mauvais», écrit le quotidien. Le Financial Times estime pour sa part que le projet était «pauvre dans sa conception et dans son exécution». «La seule chance (dans cette affaire) c’est que la rupture soit intervenue avant que (le mariage) soit totalement consommé», poursuit-il. Le quotidien économique Handelsblatt écrit lui que les patrons des deux banques se sont misérablement trompés. «L’échec des négociations en vue de la fusion est un désastre pour les deux banques». Un tel échec est encore plus embarrassant dans le secteur bancaire que dans les autres car les banquiers sont justement sensés être des experts capables de donner des conseils sur des projets de fusion, souligne le journal. Pour le Frankfurter Allgemeine Zeitung, ce fiasco a seulement montré combien il est difficile de mener à bien des méga-fusions. «Encore une fois on voit que les différentes cultures d’entreprises ne peuvent pas simplement fusionner», écrit le quotidien.