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Actualités - CHRONOLOGIE

Archéologie - Une perte irréparable Hommage à Jean Lauffray

Il y a juste un mois, le monde de l’archéologie proche-orientale perdait un de ses grands hommes. Jean Lauffray s’est éteint à son domicile parisien à l’âge de 91 ans. Ses yeux brillants d’intelligence et de vie se sont à jamais fermés avant que son dernier livre n’ait vu le jour. Ce grand architecte et archéologue a travaillé avec un dynamisme hors du commun, jusqu’à son dernier souffle. Plus de soixante ans de sa vie ont été consacrés à l’étude des monuments archéologiques les plus complexes, toutes périodes et tous emplacements géographiques confondus. De Byblos à Mari, de Karnak à Saïda et de Beyrouth au massif calcaire, ce savant s’est penché sur ces différentes constructions datant des IIIe et IIe millénaires, des époques pharaoniques, greco-romaines et byzantines. Et toutes ces études ont été faites avec une rigueur scientifique hors pair. Ce passionné d’archéologie a fait ses débuts dans le monde des civilisations en 1936 quand tout jeune étudiant, il a participé à côté du grand archéologue André Parrot aux fouilles de Mari, en Syrie. En 1941, il est nommé conservateur du musée d’Alep, un poste qu’il a occupé pendant une décennie. Vers la fin de la Deuxième Guerre mondiale, il est nommé architecte en chef du service des Antiquités de la République syrienne. Après ces années de travail en Orient, Lauffray est nommé conservateur du domaine national de Pau et architecte des bâtiments de France dix ans durant. Puis, il est nommé maître de recherche au CNRS français. Son apport à l’archéologie libanaise est fondamental. Il a assisté Maurice Dunand dans ses fouilles de Byblos. En fait, à partir de sa documentation sur le terrain, un nouveau livre de référence doit voir le jour. Intitulé Byblos IV, et publié par l’Ifapo, l’ouvrage a été réalisé par des archéologues et architectes libanais, sous la direction de Lauffray. Durant ses années de travail au Liban, ce grand savant a suivi de près les travaux des services des Antiquités libanaises et les chantiers de construction dans le centre-ville. Il a pu ainsi, à partir des vestiges découverts, créer la carte de la Beyrite romaine. Ses plans ont servi de base à toutes les fouilles qui ont eu lieu dans le centre-ville durant les dernières années. C’est à lui qu’on doit la localisation du Forum romain, des thermes… Des années durant, certains ont cherché à contredire ses publications. Malgré son âge avancé, Lauffray a suivi les découvertes et les travaux archéologiques à Beyrouth. Membre du Comité scientifique créé par l’Unesco, il a été très marqué par les destructions qui se suivaient et les a même dénoncées dans un article publié dans la revue Archeologia. Lauffray a continué jusqu’à ses derniers jours à suivre l’actualité archéologique du Liban qu’il a tant aimé. Ses travaux ne se sont toutefois pas limités à la capitale et à Byblos. Il a publié avec le père Poidebard un ouvrage sur les ports antiques de Saïda. Aujourd’hui, à cause de la destruction totale des ces vestiges sous-marins, en raison de la construction des deux nouveaux ports et du boulevard maritime, le livre est devenu une référence incontournable. Ce grand homme n’est plus parmi nous, mais ses publications marqueront à jamais l’archéologie orientale. Elles constituent une référence pour toute personne désirant approfondir ses connaissances sur l’archéologie. Elles représentent aussi une véritable Bible pour les archéologues. Jean Lauffray fait partie de ces maîtres dont les disciples ne se limitent pas à ceux qui l’ont rencontré.
Il y a juste un mois, le monde de l’archéologie proche-orientale perdait un de ses grands hommes. Jean Lauffray s’est éteint à son domicile parisien à l’âge de 91 ans. Ses yeux brillants d’intelligence et de vie se sont à jamais fermés avant que son dernier livre n’ait vu le jour. Ce grand architecte et archéologue a travaillé avec un dynamisme hors du commun,...