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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Polémique - Le président de l'Assemblée se déchaîne contre les dactylos et le gouvernement Berry : Zeayter a fait une erreur d'appréciation

Les propos que le ministre de la Défense Ghazi Zeayter a tenus dimanche dernier au sujet d’un éventuel déploiement des forces syriennes au Sud après le retrait de l’armée israélienne ont déclenché hier une réaction outrée du président de l’Assemblée Nabih Berry. Ce n’est pas tant le contenu de la déclaration que son exploitation médiatique qui a déchaîné les foudres de M. Berry. De fait, le chef du Parlement s’en est pris à «la source officielle» que le quotidien ad-Dyar avait citée pour suggérer que M. Berry avait lui-même inspiré les propos de M. Zeayter à des fins électorales au Sud. Il a notamment déclaré à ce sujet : «Je veux savoir qui est cette fameuse source officielle. Le système de la “dactylo” ne fonctionne pas avec moi. Qu’ils aillent donc pêcher dans d’autres eaux !». Il a critiqué le gouvernement qui, selon lui, «ne sait pas quoi dire». «En effet, a-t-il précisé, il lui incombe d’informer ses ministres des développements sur la scène». Des sources proches du président de l’Assemblée n’ont pas manqué d’ailleurs de manifester leur surprise à l’égard de l’absence de réaction du Premier ministre Sélim Hoss qui n’a même pas songé à rectifier le tir après la déclaration de M. Zeayter. «Est-ce donc là l’État des institutions ?», se sont-elles demandées. Le chef du Parlement a clarifié sa position par rapport à cette affaire devant une délégation de l’Ordre des journalistes présidée par M. Melhem Karam. À l’issue d’un entretien d’une heure et demie, celui-ci a notamment précisé qu’aux yeux de M. Berry, le ministre de la Défense a «tout simplement commis une erreur d’appréciation et pris par son enthousiasme, il a tenu ces propos qui ne reflètent que son opinion personnelle», a ajouté le président de l’Assemblée. Il a en outre affirmé avoir demandé aux médias officiels de s’abstenir de publier la déclaration du ministre de la Défense, affirmant avoir voulu carrément démentir les propos de M. Zeayter et non seulement les qualifier d’«imprécis». «S’il est vrai que le ministre a fait sa déclaration à mon domicile de Msayleh, est-ce pour cela que je dois être tenu pour responsable de ce qu’il a dit ?», s’est-il demandé. Toujours selon M. Berry, «toute surenchère par rapport à ma position concernant la résolution 425 ou toute autre question est vaine. J’ai mes propres convictions et je les suivrai jusqu’au bout quoi qu’il en coûte». Pour lui, Damas a tout intérêt à ce que la 425 soit appliquée car le négociateur syrien pourrait alors revendiquer l’exécution des résolutions de l’Onu qui le concernent. «Du reste, affirme-t-il, si la Syrie ne voulait pas qu’Israël se retire du Liban, elle aurait simplement exigé de la Résistance une réduction de ses opérations». M. Berry estime d’autre part que l’armée israélienne se retirera complètement du Liban «pour en finir avec les opérations de la Résistance». Après le retrait Quant à la suite des événements après un retrait israélien du Liban, le chef du Parlement déclare : «Le Conseil des ministres devrait alors se réunir pour prendre les mesures adéquates et il n’est pas du tout nécessaire d’informer dès à présent Israël de ce que nous comptons entreprendre (…). Nous réclamerons aussi des indemnités pour chaque goutte de sang versé par nos martyrs car le Liban n’est pas plus faible qu’Israël», a-t-il ajouté. Et d’ajouter concernant l’aspect sécuritaire : «Si Israël se retire conformément à la 425, nous ne sommes pas responsables de sa sécurité car la résolution stipule un retrait inconditionnel». Quant à la conclusion d’une paix avec Tel-Aviv, le chef du Parlement affirme qu’il y a deux conditions à la signature d’un accord : «Il faut que la Syrie ait elle-même conclu la paix et que le problème palestinien ait été réglé». Le sommet de Genève En réponse à une question concernant le sommet syro-américain de Genève, M. Berry a donné les informations suivantes : «La première séance était très positive et il était même question de publier un communiqué conjoint. À deux reprises, le président américain a contacté (le Premier ministre israélien) Barak. On lui a dit que celui-ci faisait encore ses adieux au pape. À la troisième tentative, il a pu enfin lui parler et la deuxième séance a constitué un choc». Le président de l’Assemblée a précisé dans ce cadre : «En effet, le sommet de Genève s’est achevé sur l’impression que la balle était désormais dans le camp syrien, alors que le monde entier sait, les États-Unis en particulier, que, pour le président Hafez el-Assad, un retour aux frontières du 4 juin constitue la clé de tout règlement». Or, selon M. Berry, ce n’est pas ce que le président Clinton a proposé au chef de l’État syrien.
Les propos que le ministre de la Défense Ghazi Zeayter a tenus dimanche dernier au sujet d’un éventuel déploiement des forces syriennes au Sud après le retrait de l’armée israélienne ont déclenché hier une réaction outrée du président de l’Assemblée Nabih Berry. Ce n’est pas tant le contenu de la déclaration que son exploitation médiatique qui a déchaîné les...