Concert - A l'Assembly Hall Le quintette Delos : des cordes et du vent (photo)

Invité par l’ambassade des Pays-Bas au Liban, le groupe Delos formé de cinq musiciens a présenté aux mélomanes libanais un concert de musique classique à l’Assembly Hall où une clarinette et cinq archets faisaient une belle alliance des cordes et du vent . Au menu, des pages de Busoni, Mozart et Brahms. Fondé en 1999 et focalisant surtout sur un répertoire qui va des œuvres de Mozart jusqu’aux compositions contemporaines touchées par le jazz, le groupe Delos a aussi côtoyé de grands maîtres tels que Victor Liebermann, Istvan Parkanyi, Dmitri Ferschman et Samuel Sanders ainsi que donné la réplique à des orchestres prestigieux tels L’Orchestre philarmonique de Rotterdam et celui du Portugal. À la clarinette Lars Wouters van den Oudenweijer, aux violons Hebe Mensinga et Naomi Peters, à la viole Annemijn den Herder et au violoncelle Evelien Prakke. Voilà pour la distribution des sonorités. Ouverture avec la suite en G mineur de Frederico Busoni, fin pédagogue et pianiste virtuose connu surtout pour ses travaux de transcription au clavier. Une superbe suite mêlant douceur, rythmes marqués et mélodie suave. En quête de «sonorités, abstraites, une technique sans entrave et une liberté toute limitée», Busoni prônait les bases d’un nouveau système d’écriture musicale. Mais on le retrouve là avec trois mouvements (andantino-vivace et marcato-moderato) d’une exquise narration qui n’a rien à envier à la plus conventionnelle mais originale et séduisante expression musicale. Pour prendre le relais, le quintette pour clarinette et cordes KV581 du divin Mozart avec ses cinq mouvements aux thèmes ingénieux alternant vivacité, moments de rêveries et franche gaieté surtout dans cet allegro in variazioni d’une légèreté aérienne et d’une souveraine élégance. Après l’entracte, place à celui qui joint avec le plus de bonheur classicisme rigoureux et lyrisme romantique. C’est de Brahms qu’il s’agit, bien entendu, qu’on retrouve là dans une longue narration de quintette (op 115), pour clarinette et cordes. Tendresse d’un monde sonore riche à l’écriture soignée illustrant brillamment la musique de chambre de l’auteur des sémillantes Danses hongroises. Quatre mouvements (allegro-adagio – andantino – presto non assai ma con sentimento – con moto ) aux thèmes variés marqués par le souci d’une grande clarté et beaucoup de fantaisie. Éloquence particulièrement remarquée de la clarinette à laquelle répondent avec grâce et originalité les archets pour s’harmoniser en douce dans un dialogue aux éclats feutrés. Grandes salves d’applaudissements d’un public, peu nombreux il est vrai, mais absolument conquis et que les musiciens ont gratifié d’un vibrant bis de Glazounov aux accents un peu orientalisants.