Sud - Cinq habitations endommagées par des tirs d'artillerie sur Mansouri et Majdel Zoum Chypre prête à accueillir des négociations Liban-Israël

Alors que, selon des sources biens informées, diplomates britanniques et français s’activent auprès des milieux officiels libanais en vue de s’informer des intentions des autorités en cas d’un retrait israélien unilatéral du Liban-Sud, le président chypriote Glafcos Cléridès a déclaré hier que son pays était prêt a accueillir des négociations de paix israélo-libanaises, a-t-on indiqué de source officielle israélienne citée par l’AFP. Le président chypriote a fait cette proposition lors d’une rencontre avec le ministre des Affaires étrangères israélien David Levy. «M. Levy l’a remercié pour son offre, soulignant qu’Israël était prêt à reprendre des négociations avec le Liban en tout lieu, à tout moment et à tout niveau», a indiqué un officiel israélien. Arrivé mardi soir à Tel-Aviv, M. Cléridès a été reçu mercredi par son homologue israélien Ezer Weizman, qui s’était rendu à Nicosie en novembre 1998, puis par le Premier ministre Ehud Barak. M. Barak a informé M. Cléridès des derniers développements sur le volet syrien du processus de paix et réitéré son intention de se retirer du Liban conformément à la résolution 425 des Nations unies. Sur un autre plan, selon un sondage publié hier par le quotidien Maariv, plus de deux Israéliens sur trois seraient désormais favorables à un retrait militaire unilatéral du Liban. 68 % des personnes interrogées sont favorables à un tel retrait contre 61 % début mars et 56 % il y a deux mois. Le pourcentage des opposants chute de 31% début mars à 24 %. 8 % sont sans opinion. Paradoxalement, tout en étant de plus en plus nombreux en faveur d’un tel retrait, les Israéliens estiment qu’il ne ramènera pas le calme à la frontière nord en l’absence d’un accord de paix avec Beyrouth et Damas. 71% pensent que la «violence va se poursuivre», contre 20 % de l’avis contraire et le reste sans opinion. Le sondage a été réalisé cette semaine auprès de 600 personnes représentatives de la population israélienne. Tirs d’artillerie israéliens Entre-temps, sur le terrain, cinq habitations ont été endommagées par des pilonnages israéliens qui ont visé deux localités situées au nord de la zone occupée par l’État hébreu au Liban-Sud. L’artillerie israélienne a tiré une cinquantaine d’obus de gros calibre sur les villages et les abords de Mansouri et Majdel Zoun, jouxtant le secteur occidental de la zone occupée. Trois maisons ont été touchées de plein fouet à Majdel Zoun et deux autres à Mansouri par les tirs israéliens. Le pilonnage israélien a succédé à deux attaques à la roquette et au mortier contre les fortins de Hardoun et Radar, en bordure du secteur occidental de la zone occupée. L’Armée du Liban-Sud a indiqué que ces tirs n’avaient pas fait de victime. Pour sa part, le Hezbollah a revendiqué dans un communiqué le tir d’une quinzaine d’obus et de roquettes sur ces deux positions, situées dans la zone d’occupation israélienne. Des sources de la Finul citées par l’Agence nationale d’information (officielle) rapportent en outre qu’aucun progrès n’a encore été réalisé concernant une reprise des réunions du comité de surveillance des arrangements d’avril 96. Selon les mêmes sources, l’État hébreu continue de faire la sourde oreille à toutes les tentatives visant à réunir à nouveau le comité alors que les plaintes s’accumulent, plus d’une centaine ayant été déjà déposées par la partie libanaise en particulier.