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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Réformes médicales : généraliser les soins

L’objectif des réformes médicales est d’assurer les soins de base à tous, même si la totalité des secteurs ne peuvent être couverts. «Égalité, liberté de choix et rentabilité » était le thème général des interventions prononcées hier par M. Karam Karam, ministre de la Santé, Mme Gro Brundtland, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), M. Hussein Gezairy, directeur régional de l’OMS, et M. Jacques Baudouy, directeur du développement humain au siège principal de la Banque mondiale (BM) à Washington, dans le cadre du congrès des ministres arabes de la Santé, à l’hôtel Phoenicia. «La santé est un droit qui appartient à tous les citoyens et non un luxe», a précisé M. Karam, avant d’évoquer la création du Conseil supérieur interministériel de réforme de la santé, chargé de développer un projet de réforme dans les 12 mois qui viennent. «Après les interventions des personnes présentes, nous comprendrons le rôle d’institutions comme l’OMS ou la BM dans ce genre de réformes», a-t-il indiqué. Cependant, selon Mme Brundtland et M. Baudouy, c’est à l’administration du pays concerné qu’il appartient de décider des réformes nécessaires, le rôle des institutions internationales se limitant aux conseils et à l’échange d’informations. Les changements survenus dans les contextes où évoluent les systèmes de santé ont été abordés par Mme Brundtland. «Nous sommes passés de la planification centrale à des économies de marché, des interventions étatiques réduites à moins de contrôle gouvernemental et à plus de décentralisation, a-t-elle noté. Il existe clairement des limites au financement de l’État et aux services qu’il peut offrir. Mais beaucoup de pays n’ont pas fait en sorte que les services disponibles soient également répartis». La directrice générale de l’OMS a révélé que le prochain rapport de l’organisation sera exclusivement consacré aux réformes des systèmes de santé. «Ce rapport identifie trois objectifs principaux : améliorer la santé, répondre aux attentes légitimes des populations et assurer la justice et les contributions financières», a-t-elle précisé. Mme Brundtland a ajouté que ce rapport introduira le «cadre de l’évaluation des performances des systèmes de santé» qui permettra aux gouvernements «de mesurer leurs performances en matière de santé, de les améliorer, de mieux répondre aux attentes des gens qu’ils représentent». Le Liban dépense 10 % sur la santé Mais pourquoi réformer ? M. Baudouy évoque plusieurs causes principales : les changements démographiques, la difficulté croissante pour financer le secteur de santé, la croissance économique lente des pays de la région et la privatisation qui deviendra garante de plus d’efficacité. Établissant un parallèle entre les pays de la région, M. Baudouy constate que le Liban consacre 10 % de son budget à la santé (l’une des proportions les plus élevées) ; la couverture publique de sa population est de 42 % (elle est basse pour les autres aussi) ; les lits dans le secteur public ne totalisent que 10 % (le Liban est une exception sur ce point). «La décentralisation et l’autonomie des hôpitaux ajouteront à l’efficacité du secteur », a-t-il remarqué. Par ailleurs, M. Baudouy a insisté sur l’importance de l’information. «À la BM, nous recueillons des bases de données sur la mortalité infantile dans le monde », a-t-il dit. Les disparités sont énormes : de 80 pour mille dans les pays les plus pauvres à 35 pour mille dans les nations les plus nanties. Le Liban a un taux moins élevé que la moyenne. Pour sa part, M. Gezairy a expliqué que «pour nous, une réforme du secteur de santé implique l’introduction de changements substantiels à plusieurs niveaux, comme le financement, le rôle et les services offerts par le secteur, dans le but d’assurer une couverture médicale à l’ensemble de la population tout en améliorant la rentabilité». «En raison de l’importance des défis financiers et économiques des systèmes de santé des pays de la région, l’EMRO (bureau régional de l’OMS) a établi un programme visant à fournir un appui à ces pays, surtout pour la formation du personnel et l’amélioration de leurs capacités à traiter avec ces questions», a-t-il conclu.
L’objectif des réformes médicales est d’assurer les soins de base à tous, même si la totalité des secteurs ne peuvent être couverts. «Égalité, liberté de choix et rentabilité » était le thème général des interventions prononcées hier par M. Karam Karam, ministre de la Santé, Mme Gro Brundtland, directrice générale de l’Organisation mondiale de la santé (OMS),...