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Actualités - CHRONOLOGIE

Parlement - Réunion consacrée aux interpellations La Chambre se saisit du dossier de la téléphonie mobile

Consacrée aux interpellations parlementaires, la réunion d’hier, place de l’Étoile, a mis en relief un léger changement dans l’attitude de la Chambre à l’égard du gouvernement. Ce changement est apparu dans les propos du président de la Chambre, M. Nabih Berry, marquant en quelque sorte la fin de la période de grâce dont l’équipe de M. Sélim Hoss bénéficiait peut-être. À plusieurs reprises, M. Berry a refusé de laisser les membres du gouvernement rejeter sur leurs prédécesseurs la responsabilité de problèmes qui se posent aujourd’hui, en insistant sur le fait que «le pouvoir est une continuité». Il a en outre annoncé que le Parlement s’est saisi du dossier de la téléphonie mobile et qu’il compte suivre de près l’évolution des négociations entre l’État et les deux compagnies exploitant le réseau GSM. Cinq heures durant, la Chambre a planché sur quatre sujets faisant l’objet de huit interpellations, après avoir observé une minute de silence en mémoire de Khalil Béchara el-Khoury et d’Émile Moukarzel : la politique financière du gouvernement, l’impact des surtaxes douanières sur l’activité commerciale, le contrat du gouvernement avec LibanPost et les négociations avec les sociétés de téléphonie mobile. Le problème «des bénéfices réalisés par les deux compagnies aux dépens du Trésor» est posé par M. Kassarji, qui, déçu par la réponse de M. Naaman, s’empresse de demander au ministre de poser la question de confiance. Ce que M. Kassarji reproche, entre autres, au gouvernement c’est de ne pas tenir compte du rapport de la Cour des comptes qui énumère les irrégularités dans les contrats conclus avec les deux compagnies de téléphonie mobile. M. Kassarji ne comprend pas bien pourquoi les négociations avec ces sociétés n’ont toujours pas avancé, 18 mois après la formation du gouvernement. La liste des irrégularités qu’il énumère est longue. Celle des griefs retenus contre le gouvernement à cause du contrat conclu avec LibanPost l’est tout autant. M. Naaman s’empresse de souligner que les trois contrats avaient été conclus par l’ancienne équipe gouvernementale et c’est le président de la Chambre qui lui répond : «Mais vous oubliez que le pouvoir est une continuité. Le problème se pose depuis deux ans et demi sans espoir d’être réglé». À la surprise générale, le ministre reprend à son compte les points soulevés par M. Kassarji, en expliquant les démarches suivies pour modifier les contrats signés avec Cellis et LibanCell de manière à préserver les droits du Trésor. Selon lui, une société de consultants doit lui remettre à la mi-avril une étude englobant une proposition de règlement du contentieux avec les deux compagnies. M. Naaman précise aussi qu’il n’est pas possible d’autoriser une troisième société à exploiter le réseau GSM dans la mesure où les deux compagnies bénéficient d’un monopole qui expire vers la mi-2001. En dépit de ces explications, les députés restent sur leur faim. M. Kassarji déclare qu’il n’est pas convaincu par les explications du ministre et demande à M. Naaman de poser la question de confiance. Mais M. Berry lui propose de patienter et annonce qu’il convoquera une réunion parlementaire au cours de la troisième semaine d’avril, afin de prendre connaissance du rapport de la société de consultants et d’«adopter la décision qui s’impose». «Nous voulons suivre l’affaire car nous nous débattons en pleine crise économique. L’exploitation du réseau GSM est notre puits de pétrole et je dois vous dire qu’il y a effectivement des raisons valables pour résilier les contrats avec les deux sociétés», affirme-t-il. Le problème de la contrebande L’opportunité de la surtaxe sur les cigarettes importées suscite un débat passionné. Les députés Abdel-Hamid Beydoun et Yassine Jaber ainsi que l’auteur de l’interpellation à ce sujet, M. Misbah Ahdab, insistent sur les pertes accumulées depuis que les nouvelles taxes ont été imposées sur les cigarettes étrangères. Selon leurs explications, ces pertes s’élèvent à 50 millions de dollars. MM. Ahdab, Beydoun, Jaber et même le chef du Parlement insistent sur le fait que les nouvelles taxes ont favorisé la contrebande des cigarettes. «Rien qu’à la prison de Roumieh, on a saisi l’équivalent de 20 millions de livres de cigarettes introduites en contrebande. Nous pratiquions la contrebande de cigarette vers l’étranger et aujourd’hui nous la subissons», s’exclame le chef du Parlement. MM. Corm et Hoss annoncent qu’ils songent à réviser les surtaxes douanières, reconnaissant implicitement qu’elles ne leur ont pas permis d’atteindre les objectifs qu’ils s’étaient fixés, à savoir renflouer substantiellement le Trésor. Ils doivent ensuite se défendre contre le flot de critiques de l’opposition parlementaire qui les accuse de suivre une politique financière qui a débouché sur un accroissement de la dette publique et non pas sur une restructuration de cette dette. Mais les remarques ironiques adressées notamment par M. Sélim Diab, membre du Bloc parlementaire de M. Rafic Hariri, à l’encontre de M. Corm donnent l’impression que l’opposition cherchait plus à dénigrer le ministre qu’à évaluer la politique qu’il suit, d’autant que M. Corm a rejeté, chiffres à l’appui, les accusations concernant le gel du paiement des arriérés dus aux entrepreneurs, aux hôpitaux et aux propriétaires de terrains expropriés. Selon M. Corm, le gouvernement leur a déjà versé 500 milliards de livres et doit incessamment leur payer 850 milliards de livres et s’il n’a pas rapidement réglé les montants dus c’est pour permettre aux commissions de contrôle d’étudier les dossiers et de s’assurer de l’absence de toute fraude. Le Parlement doit plancher ce matin sur le reste des interpellations portant sur les sujets suivants : les médicaments, la politique pétrolière, le retrait d’une épave du port de Beyrouth, le manque de certaines catégories de timbres fiscaux, la pollution de l’air à cause des moteurs diesel et la validité des décisions du Conseil des ministres.
Consacrée aux interpellations parlementaires, la réunion d’hier, place de l’Étoile, a mis en relief un léger changement dans l’attitude de la Chambre à l’égard du gouvernement. Ce changement est apparu dans les propos du président de la Chambre, M. Nabih Berry, marquant en quelque sorte la fin de la période de grâce dont l’équipe de M. Sélim Hoss bénéficiait...