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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Le sommet de la francophonie, une véritable opportunité pour le Liban

Aux États-Unis, une véritable nouvelle économie est née des technologies de l’information. L’Europe a découvert cette révolution de société, il y a trois ans. Quelle pourrait être la place de «start-ups» libanaises dans ce monde virtuel mondialisé ? Quel soutien la France pourrait apporter au pays du cèdre dans ce nouvel espoir de croissance ? Ce sont autant de questions qui ont animé la direction de l’École supérieure des affaires, dans l’organisation d’une journée de dialogue entre spécialistes français et cadres du Liban. Cette journée s’est déroulée sous la houlette de MM. Nasser Saïdi, ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie et Charles Josselin, ministre délégué à la Coopération et la Francophonie, accompagné du nouvel ambassadeur de France M. Philippe Lecourtier. Initiateur de ces rencontres, M. Roger Ourset, directeur général de l’Esa, a rappelé l’intérêt que porte l’école, devenue institution, à l’activité même au Liban, à travers la formation de plus de cinq cents cadres libanais, depuis trois ans, mais aussi en organisant des rencontres sur les marchés émergents, le marketing et hier, sur la société de l’information. Le ministre de l’Économie, M. Saïdi, a ensuite inauguré les sessions en faisant un large exposé sur l’entrée du Liban dans la société de l’information. Les principaux thèmes évoqués ont porté sur l’enjeu stratégique des technologies de l’information pour la croissance économique du pays, la coordination nécessaire entre les différents acteurs au Liban et avec des pays avancés dans ce domaine, telle la France. M. Saïdi a souligné l’action du gouvernement dans cette voie, créant six priorités adaptées au secteur des NTIC (Nouvelles technologies de l’information et des communications). Ainsi, le ministre a rappelé que l’infrastructure créée après guerre (fibre optique, etc.) a permis l’introduction d’environ 17 opérateurs Internet, alimentés par environ 150 000 utilisateurs. Une zone franche pour le développement de ces nouvelles «start-ups» libanaises devrait être créée prochainement. La deuxième priorité reste l’établissement d’un cadre juridique. Celui-ci a débuté par le vote d’une loi sur la protection de la propriété intellectuelle et maintenant par l’activation du programme de normalisation Libnor, comprenant les NTIC. Ensuite vient l’éducation du plus grand nombre, avec un projet pilote : SchoolNet qui doit connecter 24 écoles réparties sur 6 mohafazats. L’amélioration des relations entre l’administration et les citoyens pourrait, aussi, passer par la mise en place de ces techniques. Pour M. Saïdi, le Liban est ouvert à l’innovation industrielle et technologique à la condition essentielle que les efforts soient coordonnés. Ils pourraient l’être à travers le Comité supérieur libanais pour les technologies de l’information et des communications qui a été mis en place par le ministère de l’Économie. Dans son allocution, le ministre a déclaré : «L’objectif de ce plan d’action, avec celui de la croissance, vise à rapatrier le capital humain et l’expertise libanaise et à réduire l’émigration des spécialistes. En effet, à travers l’ensemble des Libanais diplômés dans les meilleures institutions du monde, le Liban possède les talents nécessaires au développement de domaines basés sur le savoir. Prenant à son tour la parole, M. Charles Josselin a souligné la richesse des liens existant entre le Liban et la France : «Les facettes de la coopération entre nos deux pays sont multiples et complexes. La préparation du sommet de la francophonie, qui se tiendra à Beyrouth, en 2001, a été largement évoqué lors de mes rencontres avec les responsables de l’État libanais. Seront présents, les chefs d’État de 55 pays qui ont la langue française en partage, soit le quart des pays représentés aux Nations unies. C’est une véritable opportunité pour le Liban reconstruit et à nouveau rassemblé qui pourra alors communiquer et séduire le monde entier». a lancé le ministre français. Relatant ces entretiens avec M. Mohammed Beydoun, ministre de l’Éducation, M. Josselin a déclaré : «L’apprentissage de la langue française doit être assuré dans de bonnes conditions, par un corps de professeurs compétents, mais sa diffusion par les moyens audiovisuels qui suppriment bien des barrières est essentielle». Le ministre de la Coopération a aussi souligné l’importance de l’Esa pour la francophonie et l’esprit dans lequel la langue française doit être promue. «La francophonie doit exister dans une vision moderne ou seule une stratégie de coopération doit s’installer entre l’arabe, l’anglais et le français. Cette pluriculture, propre au Liban, doit passer à travers une sorte de grammaire des langues et non dans un combat d’arrière-garde et de préservation d’un pré carré linguistique… Le Liban utilise, aujourd’hui , le français pour exprimer une pensée et une culture libanaise. Dans ce contexte, je suis convaincu que le Liban doit jouer à nouveau un rôle particulier dans cette région en pleine mutation ; y compris à travers les nouvelles technologies de l’information pour lesquelles nous devons coopérer», a conclu M. Josselin. Le commerce et la communication électroniques Le commerce et la communication électroniques ont été explorés par M. Julien Lévy, professeur au groupe ESCP-EAP, à travers les phénomènes de la désintermédiation et de la réintermédiation ; entendre par là que les distributeurs locaux doivent changer de métier et devenir des opérateurs interactifs, alors que les producteurs deviennent de nouveaux intermédiaires entre le consommateur et les nouveaux métiers inspirés par les technologies de l’information. Une série de démonstrations ont été présentées au public démontrant des bienfaits de cette économie virtuelle et allant de la gestion des opérations bancaires aux transactions en direct sur n’importe quelle place boursière à travers le monde. La sécurisation des transactions a été au centre des débats. Selon des spécialistes interrogés, les opérateurs libanais utilisent des moyens informatiques aux normes minimales de la sécurisation, mais qui restent acceptables. La journée a été clôturée par une allocution du gouverneur de la BDL, M. Riad Salamé. Très concerné par cette évolution des hautes technologies, M. Salamé a déclaré : «Cette nouvelle économie, à laquelle le Liban ne restera pas étranger, représente une opportunité pour élargir notre marché, augmenter notre productivité et abaisser nos coûts de production. Ces nouveaux secteurs devraient contribuer à créer de 15 000 à 30 000 emplois au Liban, a-t-il souligné et, à long terme, le Liban devrait être un des centres les plus importants de la région, au plan de ce genre de transactions. La Banque du Liban a proposé une loi, qui a été adoptée par le Parlement, permettant une réglementation des transactions électroniques. La banque électronique et ses composantes permettront au Liban d’attirer les investissements de la diaspora libanaise. La perfection des systèmes de paiement électronique devrait aussi encourager l’expansion du commerce électronique au Liban», a conclu le gouverneur.
Aux États-Unis, une véritable nouvelle économie est née des technologies de l’information. L’Europe a découvert cette révolution de société, il y a trois ans. Quelle pourrait être la place de «start-ups» libanaises dans ce monde virtuel mondialisé ? Quel soutien la France pourrait apporter au pays du cèdre dans ce nouvel espoir de croissance ? Ce sont autant de...