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Actualités - REPORTAGES

Correspondance Mention très honorable avec félicitations du jury La thèse de philosophie de Karine Safa serait éditée l'année prochaine

«L’esprit en gloire de métamorphoses. Contribution à l’humanisme chrétien de la Renaissance autour de la notion de métamorphose chez Pic de la Mirandole», c’est le titre de la thèse de philosophie soutenue publiquement par Karine Safa, notre ancienne collaboratrice, à l’Université de Paris IV-Sorbonne. La thèse, dirigée par M. Pierre Magnard, professeur à la Sorbonne, a été saluée par les membres du jury pour son originalité, la virtuosité du style ainsi que pour la contribution importante qu’elle apporte à une période longtemps négligée par l’histoire de la philosophie. Elle s’est vu ainsi décerner la mention très honorable avec les félicitations du jury à l’unanimité. La thèse de Karine Safa devrait être publiée, dès l’an prochain, par les éditions philosophiques Vrin. Quelques extraits significatifs de l’ouvrage: «L’humanisme de la Renaissance aurait depuis toujours fait figure de parent pauvre de l’histoire de la philosophie si les chercheurs ne s’y étaient sérieusement penchés il y a quelques décennies. Trop longtemps méconnue, paradoxalement peut-être en raison de ses excès, la philosophie de la Renaissance s’est développée en marge d’une dogmatique ou d’un système, fidèle en cela à ses plus chers principes qui conjuguent l’esprit avec les forces brûlantes de la vie(...)». «La Renaissance est ce moment extraordinaire où l’esprit vit sur le double mode de l’émerveillement et de l’inquiétude. Face à la découverte de l’immensité, fut-elle celle de Dieu, de l’infini ou de l’homme, face aussi à la découverte du génie propre à la nature, l’esprit se saisit dans sa fragilité et sa grandeur. Mouvance de la pensée et subversion métaphysique mais aussi révolutions scientifiques et bouleversements socio-économiques, tout concourt à la Renaissance à déstabiliser l’homme, à l’arracher de ses rôles, de ses fonctions, de tout lieu déterminé et à alimenter un climat de crise». «La Renaissance est ce témoin essentiel de l’histoire de la pensée où l’homme, paradoxe vivant, s’éprouve d’autant plus cruellement dans sa finitude qu’il perçoit sa dignité. L’humanisme ne peut être compris hors de cette contradiction. C’est pourquoi l’humanisme n’est pas cette notion molle et “vertueuse” mais il a toute la vigueur, voire la violence d’une pensée qui a, pour un temps, perdu tous ses repères. De cette perte, l’homme va sortir grandi, fortifié, car ce que l’on a pu appeler la “catastrophe humaniste” aura fonctionné pour lui comme une libération». «Si d’aucuns jugent la philosophie de la Renaissance déconcertante en raison peut-être de son manque d’unité, l’œuvre de Jean-Pic de la Mirandole n’a pas échappé à cette critique. La profusion des sources qu’il sollicite, son idéal du savoir encyclopédique et le caractère allégorique du style ne sont pas pour en faciliter la lecture. Les interprétations souvent contradictoires qui furent données de l’œuvre, selon qu’on la rattachait à telle ou telle influence, témoignent de ce débordement de la pensée pichienne. C’est son mouvement même qui nous autorise, non pas à en donner une interprétation de plus, mais à nous inscrire dans son flux et à nous interroger sur la pertinence de la notion de métamorphose chez un tel auteur. Car non seulement nombre des thèmes fondamentaux de la pensée pichienne s’éclairent autour de la notion de métamorphose (microcosme, liberté, humanisme...), mais l’œuvre elle-même est de nature évolutive, voire même contradictoire». «Assurément, la métamorphose est une notion provocante pour la pensée qui, dans son mouvement “légitime”, classe, ordonne, conceptualise et, en ce sens, aspire à un certain repos. L’on conçoit que l’esprit se scandalise d’une philosophie qui cherche à se fonder sur un principe aussi peu stable. Et pourtant, dès lors que la science de l’être en tant qu’être se penche sur la réalité du vivant dans sa totalité, elle doit prendre le risque de s’ouvrir au mouvement de la vie, au devenir. Dès lors, il n’est guère étonnant que les problèmes philosophiques affluent, la première des difficultés étant avant tout d’ordre conceptuel. En effet, comment enserrer dans une définition abstraite une notion qui n’en est justement pas une, rebelle au concept autant que la vie elle-même peut l’être dans sa mouvance et son imprévisibilité(...). Face à l’humain perçu dans son mystère, la parole philosophique s’arrête. Elle est provisoirement suspendue, inquiétée(...). Cela prend tout son sens dans ce qu’il convient d’appeler la métaphysique de l’esprit qui célèbre résolument l’union de la réalité et de la pensée au nom de la vie qui leur est commune(...)».
«L’esprit en gloire de métamorphoses. Contribution à l’humanisme chrétien de la Renaissance autour de la notion de métamorphose chez Pic de la Mirandole», c’est le titre de la thèse de philosophie soutenue publiquement par Karine Safa, notre ancienne collaboratrice, à l’Université de Paris IV-Sorbonne. La thèse, dirigée par M. Pierre Magnard, professeur à la Sorbonne, a été...