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Actualités - CHRONOLOGIE

Processus de paix - Pas de pressions US sur Damas, selon certaines sources diplomatiques Lévy prévoit une remise en question du rôle syrien

Le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy a estimé hier qu’un retrait israélien du Liban-Sud, prévu d’ici au 7 juillet prochain, remettrait en question le rôle dominant de la Syrie au Liban. Mais dans certains milieux diplomatiques occidentaux à Beyrouth, on affirme que le Liban ne «pèse pas lourd dans la balance» américaine pour que son sort puisse être sérieusement pris en compte dans le règlement final. «Il est certain que la question de la souveraineté du Liban se posera à nouveau», a déclaré M. Lévy à la radio publique israélienne, en réponse à une question sur la «mainmise syrienne» au Liban. La radio interrogeait le ministre à la suite de la «lettre ouverte» du PDG de notre confrère an-Nahar, Gebrane Tuéni, parue à la une, jeudi, et réclamant l’application de la clause de l’accord de Taëf relative au retrait partiel des troupes syriennes du Liban et l’assurance que ce pays ne sera pas le prix payé à Damas en échange de la paix avec Israël. Concernant un accord de paix entre Israël et la Syrie, M. Lévy a repoussé une fois de plus l’exigence syrienne d’un retrait israélien «jusqu’à la ligne du 4 juin 1967». «Cette ligne n’existe pas, n’ayant jamais fait l’objet d’un accord international, et ce n’est pas nous qui allons la dessiner», a-t-il affirmé. Il a refusé cependant de confirmer ou démentir les informations selon lesquelles Israël a accepté que, dans le cadre d’un accord de paix, le tracé de la frontière se situe entre les lignes du 4 juin 1967 et la frontière internationale entre la Syrie et la Palestine d’avant 1948. La différence porte sur un espace de quelques kilomètres carrés à peine. Mais selon le tracé de 1923 et les accords d’armistice de 1949, le lac de Tibériade, principal réservoir d’eau d’Israël, est complètement entre les mains d’Israël alors que jusqu’au 4 juin 1967 la Syrie en contrôlait la rive nord-est. «Avant de trancher sur le tracé des frontières, nous attendons des réponses de Damas concernant des questions cruciales, comme la démilitarisation de zones (après un retrait), l’ouverture des frontières et le problème de l’eau», a-t-il souligné. M. Lévy a fait ces déclarations deux jours avant le sommet prévu entre les présidents américain Bill Clinton et syrien Hafez el-Assad qui doivent évoquer demain dimanche à Genève une possible relance des négociations syro-israéliennes bloquées depuis plus de deux mois. La Syrie exige pour reprendre les négociations un engagement préalable d’Israël sur un retrait du Golan jusqu’à la ligne qui prévalait le 4 juin 1967. Pour en revenir à la question de la présence syrienne au Liban, on ne croit guère dans les milieux diplomatiques occidentaux à Beyrouth, quelle que soit l’issue du sommet de Genève, que les États-Unis feront excessivement pression en faveur de la souveraineté libanaise. «Le Liban ne pèse pas assez lourd dans la balance pour que Washington soit tenté de troquer la stabilité dans la région pour l’indépendance libanaise», a estimé un diplomate occidental sous couvert de l’anonymat. «Il est vrai cependant qu’il est étonnant qu’il n’y ait pas eu plus de commentaires dans la presse libanaise au sujet du sommet syro-américain, ce qui semble démontrer une certaine résignation, sinon une certaine peur, devant l’évocation de l’avenir du Liban», a ajouté ce diplomate. Mise en garde du PSP Réagissant implicitement mais sévèrement à la «lettre ouverte» de M. Tuéni, le Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt a mis en garde hier contre la tentation de réclamer le départ des troupes syriennes du Liban alors que «son territoire est toujours occupé par Israël et que l’horizon demeure brouillé». «Alors que le Liban traverse une phase des plus cruciales, à la veille du sommet syro-américain, et pendant qu’Israël persiste dans ses tentatives visant à accroître sa pression sur la Syrie afin de l’isoler et de lui imposer ses conditions (…), des voix s’élèvent simultanément à l’intérieur pour soulever à nouveau des questions et exprimer des positions qui avaient coûté très cher au peuple libanais, notamment en ce qui touche aux relations libano-syriennes et au rôle de la Syrie au Liban», relève le PSP dans un communiqué. «Recommencer à parler de la Syrie comme étant un adversaire et un ennemi ou même rappeler qu’il y a des gens qui le pensent prouve que les tenants de cette orientation, qui a détruit le Liban, n’ont pas changé de conviction, ce qui en soi représente un grand danger», estime le PSP. Pour le parti de M. Joumblatt, «les éventuelles divergences de vue, les réserves, les observations sur telle ou telle question en rapport avec les relations libano-syriennes, ou plutôt avec les liens entre une partie des Libanais et la Syrie, devraient être soulevées de manière à ne pas reconsidérer le fait que la Syrie est le principal soutien du Liban et le parrain de sa paix civile». Dénonçant «la tentative de ressusciter des rêves ou des illusions évanouis», le PSP souligne son «attachement à la démocratie, à la pluralité d’opinions dans l’unité et à la liberté d’expression». Mais il met en garde contre «le danger des appels au retrait des troupes syriennes du Liban alors qu’Israël continue à occuper son territoire et menacer sa souveraineté et sa sécurité et que l’horizon demeure brouillé». «Dans tous les cas, poursuit le communiqué, les relations libano-syriennes sont définies par les deux États».
Le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy a estimé hier qu’un retrait israélien du Liban-Sud, prévu d’ici au 7 juillet prochain, remettrait en question le rôle dominant de la Syrie au Liban. Mais dans certains milieux diplomatiques occidentaux à Beyrouth, on affirme que le Liban ne «pèse pas lourd dans la balance» américaine pour que son sort puisse...