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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Syrie - Tlass à Beyrouth à la veille du sommet Genève Lahoud : l'appui de Damas a renforcé la résistance face à Israël (photos)

Deux jours avant le sommet à Genève entre les présidents américain et syrien Bill Clinton et Hafez el-Assad, Beyrouth a exprimé une fois de plus sa solidarité totale avec Damas «face aux défis auxquels sont confrontés les deux pays». C’est le président de la République, le général Émile Lahoud, qui a insisté sur la communauté de destin entre le Liban et la Syrie, à l’occasion d’une série de visites que le ministre syrien de la Défense, le général Moustapha Tlass, a effectuées hier auprès du chef de l’État, du Premier ministre Sélim Hoss et de l’ancien chef de gouvernement Rafic Hariri. Le haut responsable syrien était accompagné, au cours de sa tournée, du commandant en chef des forces syriennes et du chef des services de renseignements de ces forces au Liban, les généraux Ibrahim Safi et Ghazi Kanaan. Lors de sa rencontre avec la délégation syrienne, le président Lahoud a affirmé : «Grâce à l’appui syrien qui ne lui a jamais fait défaut, dans les circonstances les plus difficiles, le Liban est conforté dans sa résistance face aux agressions israéliennes». Après un entretien avec le chef du gouvernement Sélim Hoss, les généraux Tlass, Safi et Kanaan ont été les hôtes à déjeuner de l’ancien président du Conseil Rafic Hariri. Étaient également conviés : les anciens ministres Mohsen Dalloul, Bassem Sabeh, Fouad Siniora et le député Adnan Arakji. De toutes ces concertations, rien n’a filtré, les dirigeants libanais et syriens étant dans l’expectative des résultats du sommet Clinton-Assad. Hoss : La différence entre paix et règlement En revanche, le Premier ministre Hoss a eu l’occasion hier de réitérer les constantes de la politique étrangère du Liban lors d’une conférence donnée à l’Université Notre-Dame de Louayzé. D’emblée, le chef du gouvernement a tenu à faire la distinction entre un «règlement» et une «paix» avec l’État hébreu. Selon lui, une paix implique nécessairement un climat de «stabilité» alors qu’un règlement est plutôt synonyme d’armistice. En fait, dans ce cas, il s’agit à ses yeux d’un accord visant à mettre fin à la guerre entre deux pays. Paix signifie donc stabilité et pour cela, le président Hoss estime qu’il y a deux conditions indispensables qui doivent être remplies : une solution équitable à la cause des réfugiés palestiniens sur base de leur retour dans leurs foyers. En l’absence d’un règlement de la question, la présence palestinienne constituera «une bombe à retardement, menaçant la stabilité du Liban et de la région». La deuxième condition, selon M. Hoss, est la conclusion d’un accord «juste» sur le statut de Jérusalem «à laquelle on doit restituer son arabité». Par conséquent, le Premier ministre estime qu’en cas de reprise des pourparlers avec Israël, «on discutera de l’ampleur du règlement et non de la paix tant que le problème des réfugiés palestiniens et celui de Jérusalem n’auront pas trouvé une solution équitable». Les conditions d’un règlement Beyrouth pose aussi des conditions à tout règlement avec l’État hébreu. M. Hoss les résume comme suit : application de la 425, libération de tous les détenus libanais dans les prisons israéliennes, octroi d’indemnités au Liban pour tous les dégâts occasionnés par Israël ces trente dernières années. Quant à la normalisation des relations entre les deux pays, le chef du gouvernement affirme qu’elle fera sans doute partie d’un règlement. Mais, selon lui, elle pourrait ne pas concerner le peuple. Preuve en est, dit-il, que «la normalisation des relations avec l’Égypte et la Jordanie a été très limitée au niveau des peuples». Et le président Hoss de souligner par ailleurs la nécessité de la concomitance des deux volets libanais et syrien, dans la mesure où elle garantit un équilibre dans le rapport des forces avec Israël lors d’éventuelles négociations. Selon lui, «le déséquilibre à ce niveau a été quelque peu compensé aussi par les succès de la Résistance face à l’occupation». Le Premier ministre a en outre explicité la position du Liban par rapport au retrait israélien du Sud et de la Békaa en indiquant que Beyrouth préfère une évacuation des troupes d’occupation sur base d’un accord. «De toute manière, a-t-il précisé, tout retrait est le bienvenu sur base de la résolution 425, (…) et constituera dans tous les cas une victoire pour la Résistance libanaise», a-t-il ajouté. À l’intention de ceux qui affirment qu’il y a une contradiction entre l’application de la 425 et la concomitance des deux volets, M. Hoss précise : «La conclusion d’un accord syro-israélien et libano-israélien devra être simultanée même si Israël se retire conformément à la résolution 425». Puis, en réponse aux questions de l’assistance, le chef du gouvernement a notamment déclaré que «l’Armée du Liban-Sud fait jusqu’à présent la guerre à l’État libanais, bombarde les populations civiles et s’en prend à l’armée. (…) Tant que l’ALS persiste dans cette attitude, il y a une loi qui devra lui être appliquée», a-t-il dit sans autre précision.
Deux jours avant le sommet à Genève entre les présidents américain et syrien Bill Clinton et Hafez el-Assad, Beyrouth a exprimé une fois de plus sa solidarité totale avec Damas «face aux défis auxquels sont confrontés les deux pays». C’est le président de la République, le général Émile Lahoud, qui a insisté sur la communauté de destin entre le Liban et la Syrie, à...