Séminaire - 25e session ministérielle de la Fao à Beyrouth Les situations d'urgence alimentaire ont touché 35 pays l'année dernière (photo)

Les travaux de suivi du sommet mondial de l’alimentation, la mise en place d’un cadre pour le développement agricole durable, et la création d’un forum de la santé animale, tels sont les trois thèmes à l’ordre du jour de la 25e session ministérielle régionale de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao). Ouverte hier à Beyrouth en présence du directeur général de la Fao Jacques Diouf, la session rassemble une vingtaine de pays du Proche-Orient, dont certains sont représentés par leur ministre de l’Agriculture. Dans son allocution, M. Diouf, a tenu à remercier en arabe «au nom de toutes les délégations et du personnel de la Fao» les responsables libanais qui appartiennent à «un pays riche d’une histoire millénaire, d’une civilisation glorieuse et de traditions agricoles». Le directeur général de la Fao qui a souligné l’importance de réduire de moitié le nombre d’affamés dans le monde a relevé que «les situations d’urgence alimentaire ont touché l’année dernière 35 pays». D’autres crises devraient également être réglées avec l’apport de l’organisation onusienne. Elles entrent dans le cadre de la qualité et la sécurité des produits alimentaires, notamment la maladie de la vache folle, la présence de la dioxine dans certains aliments, et la vente de produits génétiquement modifiés. Évoquant la présence de la Fao au Proche-Orient, M. Diouf a relevé qu’en «1999, l’assistance agricole de l’organisation dans cette zone a atteint 132 millions de dollars et a englobé dix pays». «Mais la situation reste toujours grave», a-t-il ajouté. M. Diouf a indiqué que «la production agricole dans la région a été touchée par divers facteurs, comme les catastrophes naturelles, les guerres, et le changement climatique». Soulignant que la région devient de plus en plus dépendante en matière de produits alimentaires (céréales, produits laitiers, sucre, et huile végétale), il a noté que «la valeur des importations agroalimentaires de la région reste trois fois celle des exportations». 16 à 18 % du PNB libanais Le directeur général de la Fao a également évoqué le dossier de l’eau dans la région. «Il est nécessaire, a-t-il dit, de mettre en place un système efficace de la gestion des ressources hydrauliques». Se penchant sur la coopération sud-sud, il a relevé que «les échanges agricoles entre les pays de la région ne dépassent pas les 8 % du total de leur commerce extérieur». Abordant le Programme spécial pour la sécurité alimentaire, M. Diouf a indiqué que «75 pays en développement ont demandé à participer au projet ; jusqu’en janvier 2000, le programme était opérationnel dans 55 pays du monde dont 5 appartenant au Proche-Orient». Le Premier ministre libanais Sélim Hoss a pour sa déclaré que «le Liban comme tous les pays de la région a toujours compté sur l’assistance technique et financière de la Fao». Il a indiqué que «l’agriculture et l’industrie agroalimentaire forment entre 16 et 18 % du PNB. De plus les produits agroalimentaires constituent 25 % des exportations du pays». «Cependant le déficit commercial en matière de produits agricoles demeure fort important et ne sied pas aux potentiels d’un pays méditerranéen comme le Liban», a-t-il ajouté. M. Hoss a également présenté les priorités du plan quinquennal du gouvernement en matière d’agriculture. «Ce plan vise à renforcer le secteur agricole, à définir les marchés locaux, régionaux, et internationaux, à soutenir la recherche scientifique, à développer l’orientation agricole et les stages de formation, à adopter les normes de qualité en vigueur, et à pourvoir le financement des PME agroalimentaires», a-t-il indiqué. À l’issue de la cérémonie inaugurale, le ministre libanais de l’Agriculture Sleimane Frangié a été élu président de la 25e session ministérielle régionale de la Fao, succédant ainsi au ministre syrien de l’Agriculture Assaad Moustapha. Dans son discours, M. Frangié a remercié M. Moustapha «qui a proposé ma candidature». M. Frangié a brièvement présenté les buts que le Liban s’est fixés dans le domaine de l’agriculture. «Nous œuvrons, selon nos possibilités, à soutenir la sécurité alimentaire», a-t-il dit en soulignant «la nécessité de promouvoir les zones agricoles, d’assurer la sécurité aux agriculteurs, et de mettre un terme à l’exode rural». Et de poursuivre que «le ministère de l’Agriculture œuvre en coopération avec la Fao pour le recensement agricole, la formation des cadres, la mise en place de laboratoires, et le contrôle alimentaire». Les ministres de la région adopteront aujourd’hui les recommandations de la session.