Les aounistes en appellent à Clinton

Le Courant national libre (mouvement aouniste) a mis en garde le président américain Bill Clinton contre un «nouveau Kosovo» si un règlement du conflit israélo-arabe maintenait le Liban en position «d’État-otage» de Damas. Le CNL a adressé au président Clinton une lettre ouverte à l’occasion de sa rencontre avec le président syrien Hafez el-Assad prévue pour dimanche prochain. Dans sa lettre, le mouvement aouniste a rendu hommage aux efforts déployés par le président américain pour la reprise du processus de paix. Il a également espéré qu’une paix soit enfin instaurée «dans cette région qui n’a connu que des affrontements meurtriers durant les cinquante dernières années». «Nous espérons que votre conception de la paix soit celle d’une résolution finale du conflit, que cette résolution soit basée sur la reconnaissance réciproque des droits de toutes les parties au conflit et notamment de leur droit d’exister et de vivre librement sur leurs terres», a indiqué le CNL. Considérant que «l’occasion d’aboutir à un règlement historique se présente aujourd’hui», le CNL a rappelé au président américain qu’un tel règlement «ne sera atteint que si les droits du Liban sont préservés et cela notamment grâce à l’application des résolutions 425 et 520 du Conseil de sécurité des Nations unies». «Les Libanais craignent pour la survie du Liban», a indiqué la lettre. «Le retrait unilatéral de l’armée israélienne pose le problème de l’occupation syrienne et de l’application de la résolution 520», souligne le CNL qui estime que la présence syrienne au Liban a poussé plus de huit cent mille Libanais à émigrer. Le mouvement aouniste a appelé le président Clinton à ne pas transformer le Liban en «pays otage» en référence aux pays des Balkans à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Rappelant les aspirations de MM. Yasser Arafat, Ehud Barak et Hafez el-Assad, «le premier cherchant à l’établissement d’un État palestinien, le second à assurer la sécurité à la frontière nord d’Israël et le troisième à récupérer le Golan et à consolider la mainmise syrienne sur le Liban», le CNL a souligné la crainte des Libanais de voir la résolution finale du conflit dans la région se faire à leurs dépens. «Les Libanais refuseront une résolution finale du conflit qui créerait un déséquilibre dans la région et qui se ferait à leurs dépens», a ajouté le mouvement aouniste.