Holocauste - Visite au mémorial de Yad Vachem Les regrets de Jean-Paul II n'ont pas satisfait les rabbins (photo)

Un sentiment d’inachevé prévalait hier en Israël après les déclarations au Mémorial Yad Vashem du pape Jean-Paul II, qui a «déploré» l’Holocauste mais sans aller jusqu’à présenter aux juifs les excuses de l’Église catholique. «J’attendais de lui des choses ne portant pas seulement sur les membres de l’Église qui ont péché contre le peuple juif, mais aussi sur l’Église catholique elle-même qui a plus d’une fois soufflé la haine à l’encontre des Juifs», a affirmé le rabbin Israël Meir Lau, l’un des deux grands rabbins d’Israël. Dans son discours, Jean-Paul II a «déploré la terrible tragédie de la Shoah» mais n’a pas demandé le pardon que de nombreux juifs attendent de l’Église catholique en raison des «responsabilités» qu’ils lui imputent pour le génocide perpétré par les nazis, allusion au pape Pie XII, souvent accusé de s’être tu sur les atrocités du IIIe Reich. Le gouvernement israélien s’est toutefois montré plus positif. Le ministre à la présidence du Conseil, Haïm Ramon, a ainsi estimé qu’il s’agissait d’une «déclaration très importante», particulièrement parce qu’elle a été faite à Yad Vashem. Ceux qui sont déçus, a-t-il estimé, avaient tout simplement des espoirs excessifs. «Nous savons combien il est difficile de leur point de vue» de présenter des excuses, a-t-il dit en parlant de l’Église.