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Actualités - OPINION

Agriculture Produire plus avec moins d'eau

M. Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), arrivera au Liban mercredi prochain. Il participera à la 25e session ministérielle régionale de l’Organisation qui se tiendra à Beyrouth du 20 au 24 mars et qui regroupera des représentants venus de vingt pays du Proche-Orient. Dans un article adressé à L’Orient-Le Jour, le directeur de la FAO a mis en garde contre le manque d’eau qui touche le Moyen-Orient. Il écrit : «L’eau utilisable est une ressource rare et précieuse. Dans un monde où les quantités d’eau disponibles par habitant sont en baisse, c’est sur une bonne gestion de l’eau qu’il faut miser pour accroître la production vivrière, réduire les poches de faim et de malnutrition et nourrir les 3 milliards de bouches supplémentaires que comptera la planète en 2030. Le Forum mondial sur l’eau qui se tient ces jours-ci à La Haye examinera certainement le problème de l’utilisation excessive de l’eau en agriculture : plus des deux tiers des prélèvements d’eau effectués dans le monde servent pour l’irrigation. 30 à 40 % de la production mondiale de denrées alimentaires proviennent des terres agricoles irriguées. Or, celles-ci ne représentent que 16 % seulement de l’ensemble des terres cultivées de la planète. Les périmètres irrigués sont au moins deux fois plus productifs que les autres. Au cours des 30 prochaines années, environ 70 % de la production vivrière supplémentaire des pays en développement devraient provenir de ces périmètres irrigués. L’agriculture devra nourrir une population qui atteindra, dans 30 ans, 8 milliards de personnes dont 6,9 milliards dans les pays en développement. Il faudra produire plus. Cela signifie que l’eau devra répondre à des critères de qualité et être disponible au bon moment, au bon endroit et en quantité suffisante. La mauvaise gestion de l’irrigation contribue à la raréfaction de l’eau et favorise la pollution, la dégradation des terres et la diffusion des maladies véhiculées par l’eau. Dans de nombreuses régions, le pompage de l’eau pour l’irrigation excède la capacité de reconstitution des réserves. De grandes quantités d’eau se perdent le long des canaux d’irrigation pour des raisons diverses : fuite, déperdition, infiltration ou évaporation. Un mauvais drainage et des méthodes d’irrigation inadéquates provoquent l’engorgement et la salinisation des sols, causes de baisse de productivité dans près de 50 % des périmètres irrigués dans le monde. Pour produire plus avec moins d’eau, il faudra recourir davantage aux variétés à haut rendement et adopter des pratiques culturales améliorées. Selon les estimations de la FAO, d’ici à l’an 2030 les cultures sous irrigation augmenteront d’environ 36 % dans les pays en développement. Cela ne se fera pas sans un effort important, notamment au niveau de l’amélioration de l’efficacité de l’irrigation. Il conviendra également de bien évaluer les ressources nationales en sols et en eau, d’assurer une utilisation durable et socialement équitable de l’eau, de mettre au point des technologies bon marché, d’adopter une approche axée sur l’aménagement des bassins versants, d’encourager l’investissement dans l’infrastructure hydraulique et de mettre un frein au déboisement en amont des bassins versants afin de réduire les inondations et l’érosion. La maîtrise de l’eau est un élément essentiel du Programme spécial pour la sécurité alimentaire (PSSA) de la FAO. Lancé en 1994, ce Programme est en cours d’exécution dans 55 pays. Il aide les pays à faible revenu et à déficit alimentaire à améliorer leur sécurité alimentaire nationale en augmentant rapidement leur productivité et leur production vivrière tout en réduisant la variabilité de la production d’une année sur l’autre. Dans ce contexte, des technologies éprouvées sont mises en place, notamment de petits systèmes de récolte de l’eau, d’irrigation et de drainage. Plus de 230 millions de personnes vivent dans une vingtaine de pays qui souffrent, d’une façon ou d’une autre, de manque d’eau. Onze de ces pays se trouvent en Afrique. Le nombre de régions qui enregistrent de graves pénuries en eau est destiné à augmenter de façon sensible au cours des prochaines décennies. Au Moyen-Orient, le manque d’eau pose de graves problèmes dans la mesure où environ 70 % des zones agricoles sont arides ou semi-arides avec des précipitations très faibles et tellement irrégulières qu’elles entraînent une production vivrière en dents de scie. C’est surtout au Moyen-Orient qu’il faudra développer l’irrigation pluviale et mettre en place, avec l’aide des États membres de la FAO, des techniques d’irrigation améliorées. On estime à un milliard le nombre de personnes qui n’ont pas accès à une eau répondant aux critères minimum de qualité et d’hygiène. Ce sont surtout les populations pauvres, notamment les femmes et les enfants des pays défavorisés, qui sont particulièrement affectées. Cette situation intolérable prendra-t-elle fin un jour ?».
M. Jacques Diouf, directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), arrivera au Liban mercredi prochain. Il participera à la 25e session ministérielle régionale de l’Organisation qui se tiendra à Beyrouth du 20 au 24 mars et qui regroupera des représentants venus de vingt pays du Proche-Orient. Dans un article adressé à...