Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Pour un renflouement du rôle de l'ONU

Un éventuel retrait unilatéral de l’armée israélienne du Sud et de la Békaa laisse craindre le pire, et, de toute évidence, une telle forme d’évacuation pourrait ramener le Liban à la case départ, à la veille de la guerre de 1975. Face à une telle situation, le pouvoir s’accroche à des constantes dont on sait plus ou moins les conséquences tragiques auxquelles elles pourraient aboutir. En reconnaissant qu’il ne serait pas en mesure d’empêcher des attaques palestiniennes contre Israël à la suite d’un retrait unilatéral, l’État libanais risque de se voir reprocher son impuissance à étendre sa souveraineté sur l’ensemble du territoire. Ne peut-on donc se contenter plutôt d’exiger encore et toujours l’application de la 425 mais avec des arguments nouveaux ? De fait, un retrait conforme à cette résolution impliquerait directement l’Onu puisqu’aux termes de la 425 et de la 426, la Finul est déjà censée aider le Liban à recouvrer son autorité dans la zone libérée. Une diplomatie plus active en direction des Nations unies serait susceptible de conduire, après le retrait, à un développement du rôle de la force onusienne : la nature de sa mission pourrait être révisée dans le sens de prérogatives plus étendues qui lui seraient attribuées. On peut aussi envisager l’augmentation du nombre de soldats et donc leur efficacité sur le terrain dans la mesure où la France, par exemple, s’est déclarée à maintes reprises disposée à contribuer à la constitution d’une telle force. L’Onu partagerait alors avec Beyrouth la responsabilité de la sécurité des frontières Nord d’Israël que, suivant les règles élémentaires du droit, l’État libanais est tenu de respecter. Toute riposte israélienne contre le Liban se heurterait ainsi au parapluie de la légalité internationale ; ce qui constituerait pour le gouvernement une assurance, relative il est vrai, mais non négligeable. Il est évident que rien ne remplace un accord entre les belligérants. Toutefois, à défaut d’un règlement en bonne et due forme, ne peut-on envisager des solutions pragmatiques ? Le combat pour une paix définitive dans la région est certes louable et admirable. Mais placer la barre trop haut peut hélas aboutir à des catastrophes imprévisibles auxquelles le Liban n’a guère plus les moyens de faire face.
Un éventuel retrait unilatéral de l’armée israélienne du Sud et de la Békaa laisse craindre le pire, et, de toute évidence, une telle forme d’évacuation pourrait ramener le Liban à la case départ, à la veille de la guerre de 1975. Face à une telle situation, le pouvoir s’accroche à des constantes dont on sait plus ou moins les conséquences tragiques auxquelles elles...