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Actualités - REPORTAGES

Allemagne - 2.8 milliards de DM de compensation et six ministères assignés à rester sur place Bonn, l'ancienne capitale de la RFA, réussit sa reconversion

Avec la réunification allemande de 1991, Berlin, ville emblématique s’il en est, ancienne capitale du Reich, scindée en deux en 1949 par le «mur de la honte», récupère sa place d’avant-guerre comme capitale fédérale. Laissant, pourrait-on penser, Bonn, l’ancienne capitale de la RFA, au bord du chemin. La ville qui a vu naître Beethoven allait-elle se voir mise à la retraite, après quarante ans de bons et loyaux services ? Certainement pas, affirment les responsables locaux. Bonn a encore de belles années d’activité devant elle. «Entre les compensations consenties par le pouvoir central, les ministères qui restent ici, les organisations internationales qui s’installent et les réorientations au niveau local, nous devrions nous en sortir sans trop de dégâts», souligne Monika Hörig, directrice du bureau de presse de la ville de Bonn. «Il nous manque même des bureaux pour faire face à la demande», dit-elle, l’air mi-étonné, mi-réjoui. Il n’y a pas si longtemps, 10 ans à peine, Bonn était encore la capitale de la République fédérale d’Allemagne. Préférée à Francfort, haut lieu de la finance allemande, Bonn a décroché son statut en 1949. Et c’est à Konrad Adenauer, premier chancelier de RFA, qu’elle doit d’avoir été choisie comme centre politique. Choix qui en a surpris plus d’un, à commencer par les Bonniens eux-mêmes. Et la ville des bords du Rhin semble d’ailleurs n’être pas encore revenue de sa surprise. Plutôt paisible, cette agglomération de 310 000 habitants fait plus penser à une bourgade de province qu’à une capitale bouillonnante. Et ni la parenthèse de quarante ans ni son statut actuel de ville fédérale n’y ont rien changé. La loi Berlin-Bonn, votée en mars 1994, qui parachève l’unité allemande, définit les modalités de transfert de la capitale. Elle prévoit, notamment, la liste des ministères qui déménagent et ceux – six sur quinze – qui restent ; ainsi qu’à titre compensatoire, le payement par le gouvernement fédéral, de quelque 2,8 milliards de DM (1,5 milliards d’euros ou de $) sur une période de dix ans. «Notre priorité était de sauver le maximum d’emplois et d’en créer à la place de ceux qui allaient inévitablement être perdus», indique Mme Hörig. Pari réussi si l’on considère que Bonn affiche aujourd’hui un taux de chômage de 6,8%, loin derrière la moyenne nationale qui stagne à 10%. La structure économique de Bonn repose actuellement sur cinq piliers, détaille la responsable : d’abord le politique, avec six ministères et quelque 22 agences fédérales qui emménagent à Bonn, la ville des bords du Rhin devient le deuxième centre politique d’Allemagne ; ensuite, la coopération internationale, avec quelque 150 ONG et différentes organisations des Nations unies (Programme des volontaires des Nations unies ; secrétariats de la convention sur le changement climatique et de la convention sur la lutte contre la désertification…) ; puis, les sciences, avec outre une université de renommée mondiale, la création de trois principaux centres de recherche dont le CAESAR qui absorbe à lui seul 685 millions de DM (340 millions d’euros ou de $) ; le développement des services, avec notamment l’implantation d’importants centres de télécommunication comme les Deutsch Telecom et d’autres, entraînant la création de 15 000 emplois ; enfin, un secteur porteur, la culture, avec l’annualisation du festival Beethoven de musique créé en 1845 et l’ouverture notamment de trois nouveaux musées. Bonn tire pour le moment un bilan plutôt positif de sa reconversion. Même si du côté des taxis, ça grince des dents. Ambassades et ministères étant des clients difficiles à remplacer.
Avec la réunification allemande de 1991, Berlin, ville emblématique s’il en est, ancienne capitale du Reich, scindée en deux en 1949 par le «mur de la honte», récupère sa place d’avant-guerre comme capitale fédérale. Laissant, pourrait-on penser, Bonn, l’ancienne capitale de la RFA, au bord du chemin. La ville qui a vu naître Beethoven allait-elle se voir mise à la retraite,...